Tu te réveilles en sursaut, transpirante jusqu'à la moelle. Tu te lèves pour ouvrir la fenêtre. Tu as besoin d'air, tu as l'impression d'étouffer. Les barreaux devant la fenêtre t'empêchent de voir le soleil se lever. C'est reparti. Cela doit être ton troisième cauchemar dans la semaine, tu commences à fatiguer. Tu ne risques pas de sortir d'ici si tu continues à en faire.
Il faut que tu te calmes. Tu respires profondément, essayant de reprendre le contrôle progressivement. Tu sens déjà ton cœur ralentir, et ta respiration se fait plus calme. Tu souris faiblement. Il y a quelques temps, cela n'était pas possible sans de l'aide.
Aujourd'hui, tu arrives à te calmer et reprendre le contrôle seule. Tu m'assois sur la chaise qui sert de pile à vêtements ni trop sales, ni trop propres. Tu fermes les yeux et réfléchis là où tout a commencé. Tu essayes de te souvenir comment tu es arrivée là et machinalement les larmes te montent aux yeux.
Cela fait bientôt deux mois que tu es enfermée dans un hôpital psychiatrique. Maintenant, tu te rassures en voyant d'autres patients, tu vas plutôt bien. Après, tout est relatif. Ton ancien psy t'a diagnostiquée dépressive. Bon tu avoues, tu aurais pu rester à la maison si tu n'avais pas fait une tentative de suicide. Mais tu crois que tu préfères ta solitude et ta tranquillité ici. Tout s'est enchainé si vite.
Tu as encaissé trauma sur trauma en te taisant car tu n'étais pas la seule à souffrir. Ton père a quitté ta mère pour une autre, tu étais complètement dévastée. Tu as donc coupé les ponts avec ton géniteur. Ton frère, lui a continué à le voir mais ses visites chez lui se faisaient de plus en plus rares. Tu assistais impuissante à l'air triste qui s'emparait au fur et à mesure de son visage. Puis un jour il a prononcé ces mots : « Papa ne veut plus me voir. »
Ces mots ont résonné dans ta tête, tu avais le cœur déchiré pour mon frère. Lui qui travaillait tant pour l'impressionner, il se donnait tant de mal. Ensuite tu as appris par ta mère que ton père s'était barré à l'autre bout du monde. Il a changé de numéro de téléphone, et a coupé la pension alimentaire. Je crois que c'est là où tout a commencé. C'est là que tu as commencé à chuter sans m'arrêter.
Ta mène ne gagnait pas beaucoup, tu vivais dans un petit appartement mais tu voyais qu'elle s'épuisait à cause de ses heures supp. Tu as pris les choses en main en tant qu'ainée de la fratrie. Tu as cherché un boulot qui était compatible avec tes horaires d'étudiante. Tu t'es mise à enchainer les longues journées au lycée plus le boulot derrière. Le rythme était très intense, tes notes ont beaucoup baissé ce qui a alarmé l'établissement.
Tu avais une réputation d'une élève très studieuse et calme. Tu as commencé à sécher pour ramener un peu d'argent. Sans la pension alimentaire, la fin du mois était encore plus serrée pour vous trois. Ta mère sautait des repas pour te laisser manger. Cette situation te rendait malade, tu étais très en colère contre ton père. Tu entendais ta mère pleurer tous les soirs dans ta chambre, ça te brisait.
Donc tes notes qui baissaient, tes absences aux cours et ton comportement de plus en plus provoquant a sérieusement inquiété ton lycée. Ils ont appelé ta mère pour avoir plus d'informations sur ton état. Quand tu es rentrée de cette fameuse journée, elle t'a accueillie les larmes aux yeux et s'est excusée. Ton cœur s'est encore plus serré. Tu lui causais du souci en plus. Elle t'a prié d'arrêter de travailler pour que tu te concentres dans tes études. Mais sérieusement, vu votre situation comment pouvais-tu espérer intégrer les études supérieures ?
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Livai X Reader [No time to think]
FanfictionElla, on n'a pas cessé de t'appeler comme ça durant ton enfance. Tu es maintenant une jeune adulte mais hantée par ton passé. Tu te retrouves en hôpital psychiatrique. Seule, tu nages dans la solitude quand un nouveau patient attire ton attention. C...