Chapitre 12

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Tu te réveilles, la tête dans le cul. Le réveil à 5h30 fait mal. Mais au moins, tu ne vois personne dans la salle à manger. Comme ça tu auras du temps pour lire ton livre avant d'aller à ton rendez-vous avec Jonathan Yeager à 8h00. Tu entres dans la salle complètement vide, le personnel n'a même pas encore fini de disposer toutes les viennoiseries. Tu prends deux pains au chocolat et tu aperçois au fond Jonathan boire un café. Il t'aperçoit, te fait un signe de la main et part aussitôt en direction de son bureau. Il a dormi ici ?

Encore mieux, je serai seule. Tu profites du lever du soleil pour réfléchir. Pourquoi Jonathan est ici à une heure pareille ? David rentre toujours chez lui le soir, et arrive en fonction de son emploi du temps. Mais bon, tu réfléchis trop. Tu regardes l'heure sur ton portable, déjà 6h00 ! Tu reçois au même instant une photo de ton frère bourré qui sort de soirée. Tu l'engueules gentiment, tout cela te rend nostalgique. Pendant que lui profite de sa vie de lycéen normal, tu es là enfermée entre 4 murs. Ceci dit, si tu n'étais pas là, tu ne serais pas en soirée non plus.

Livai entre dans la salle, déjà apprêté. Il a coiffé ses cheveux, qui sont brillants. Tu devrais lui demander la marque de son shampooing, il a l'air très efficace. Il t'ignore complètement, logique vu votre dernière discussion. Tu n'as pas vu Amélie ce matin, peut-être était-elle encore dans sa chambre. Cela lui arrive de dormir directement dans l'hôpital, tu penses en être la cause ces derniers-jours. Livai s'installe totalement à l'opposé de toi, sans lever un regard dans ta direction. Tu es un peu déçue. Mais cette fois-ci, tu remarques qu'il n'a pas apporté son livre fétiche. Il a pris comme toi, plus un café noir. Tu en  viens à stalker son petit-déjeuner, tu t'inquiètes toi-même.

Tu penses qu'il doit sentir ton regard puisqu'il t'adresse un doigt. Tu rigoles, il relève enfin la tête. Il te regarde de ses yeux gris. Sa chemise, de la même couleur de ses yeux, les fait ressortir encore plus. Sous cet angle, il est très élégant, dommage qu'il mesure 1m60. Tu le regardes, un peu admirative de son charme. Tu te reprends rapidement. Qu'est-ce qui t'arrives ?

Tu es encore plus folle puisque tu bouges de ta place pour t'installer en face de lui.

« Bonjour pisseuse.

- Bonjour abruti.

- Je m'appelle Livai.

- Et moi Ella. »

Vous souriez  en même temps. Mais son sourire est triste, presque forcé. Ses yeux se sont rassombris, comme ça, il te fait presque peur. Tu baisses les yeux, mais il ne le remarque pas. Un long silence s'installe, ça en devient presque gênant. Pourtant, lui continue de manger, comme si ce n'était rien. Tu décides finalement de relancer la conversation :

« Tu n'as pas apporté ton livre ce matin ?

- Je l'ai fini cette nuit, puis comme je n'ai pas pu en prendre d'autres, je n'en ai plus.

- Je croyais que je lisais des livres pour ados pubères qui ne t'intéressaient pas. »

Il écarte les yeux. Il ne s'en souvenait pas. Il se contente de soupirer. Tu regardes l'heure, 6h15. Amélie ne devrait pas tarder à arriver, si elle te voit lui parler, tu es dans la merde. Tu tee contentes de l'observer manger son petit-déjeuner. En fait il ne mange pas trop, il regarde juste dans le vide.

« Arrête de me regarder manger, c'est très perturbant, et tu me dégoûtes toujours. »

Tu détournes les yeux en souriant jusqu'à voir Amélie au seuil de la porte. Depuis combien de temps est-elle là ? Elle ne se préoccupe même pas de Livai, elle fonce vers toi telle une furie.

« Ella ! Qu'est-ce que je t'ai dit hier ? Est-ce de la provocation ? je t'ai dit ne de pas t'approcher de Livai. S'il est au premier étage, ce n'est pas pour rien. » Livai eut un petit hoquet de surprise, mais a obtempéré pour ne rien dire et simplement écouter.

« Ah oui c'est vrai que là il est vachement dangereux, je suis totalement effrayée.

- Ne te fous pas de moi en plus Ella.

- Si. Je me suis même déplacée pour aller lui dire bonjour.

- Très bien Ella. J'ai appris de nouvelles choses sur toi. Vu mes doutes et ton comportement récent, je te place en isolement. »

Tu te lèves, complètement abasourdie par ce que tu viens d'entendre.

« Mais tu n'as pas le droit putain ! Laisse-moi faire ce que je veux, tu fais chier ! »

Tu t'emportes, aveuglée par la colère et Amélie aussi.

« Si je te laisse faire, je te laisse ressauter d'un immeuble ? »

Tu écarquilles les yeux. Elle vient de hurler devant Livai que tu avais fait une tentative de suicide, mais il ne laisse rien paraitre sur son visage, il ne te regarde même pas. Les larmes t'empêchent de voir correctement, mais tu es énervée qu'il ne prenne pas ta défense. Amélie t'emmène de force. Elle te traine dans les couloirs, visiblement énervée. Tu te retrouves comme une gamine à la supplier. Tu sens sa prise sur ton bras se resserrer à chaque fois que tu l'implores, comme si elle voulait te faire taire de force. 

Livai X Reader [No time to think]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant