Chapitre 27

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Tout est allé très vite aujourd'hui. Tant d'émotions différentes t'ont traversées, ça n'a pas dû faire un bon ménage pour ton corps. Tu te réveilles avec difficulté, ta tête te fait horriblement mal. J'entends l'infirmière te parler :

« Ah Ella, vous êtes réveillée. Vous avez fait un malaise.

- Comment ça se fait ?

- Je pense que le combo douche brûlante et vous laisser submerger par vos émotions n'est pas bon pour vous. Comment vous sentez-vous ?

- Mieux. Mais par contre, j'ai très mal à la tête.

- C'est normal, votre tête a tapé contre le carrelage. Vous allez avoir une bosse, même si j'ai mis de la glace. Vous avez des nausées ?

- Non du tout.

- Très bien. Reposez-vous encore, après vous pourrez aller dans votre chambre. Je vais appeler Amélie.

- Non attendez un peu s'il vous plait. Elle va me bombarder de questions, je ne me sens pas prête encore.

- Ahah, je comprends ne vous inquiétez pas. En tout cas, vous pouvez remercier le garçon.

- Quel garçon ?

- Le garçon qui vous a rattrapé à moitié lors de votre chute. Amélie ne vous a pas vu tomber, elle était trop loin derrière vous. S'il ne l'avait pas fait, je pense sincèrement que vous serez en train d'être opérée pour vous faire recoudre l'arcade.

- Oh, merci Madame. Je le remercierai. »

Tout te revient en mémoire, les méchancetés qu'il t'a lancées à la figure. Par contre il suffit bien plus de te rattraper pendant que tu fais un malaise pour te pardonner Livai.

« Il n'est pas là ?

- Non, Amélie l'a renvoyé dans sa chambre. »

Pour une fois, merci Amélie. Tu n'aurais pas supporté de le voir. Tu profites des longues minutes devant roi pour re remémorer la journée d'aujourd'hui. Rien que de penser à ce que tu as fait à Livai, tu commences à trembler. Tu te sens utilisée, tu te dégoûtes d'être aussi docile.

Amélie vient te voir, encore toute paniquée.

« Oh Ella, tu es réveillée ! Tu m'as fait tellement peur ! » Elle te serre dans ses bras, tu sens son doux parfum.

« Sais-tu pourquoi tu as perdu connaissance ?

- Je suppose que j'ai laissé me noyer dans mes émotions, plus la fatigue et plein d'autres trucs.

- Je suis sincèrement désolée. Ça doit être de ma faute avec le discours, je t'ai mis dans l'embarras. Tu as du certainement paniquer.

- Non, Amélie. Tu n'y es pour rien. Je pense que la fatigue a beaucoup joué.

- Si tu le dis. Allez viens, je vais te ramener dans ta chambre. »

Elle remercie l'infirmière d'un hochement de tête et te raccompagne jusqu'à ta chambre. Quand tu entres, tu vois un papier près de ta porte. Tu le prends en vitesse et tu le caches dans ton soutien-gorge, pour éviter qu'Amélie le voit. Tu le liras plus tard, même si tu te doutes de qui il s'agit.

Amélie t'aide à t'allonger dans ton lit. Elle te donne une bouteille d'eau bien fraîche et des barres de céréales. Elle pose également de la glace sur ma bosse, encore douloureuse.

« Surtout Ella, appelle-moi dès que tu as un problème. Je reste ici cette nuit, je serai sur mes gardes.

- Merci beaucoup Amélie.

- Mais de rien chérie, c'est normal. Allez passe une bonne nuit. »

Elle te fait un bisou sur le front puis s'en va. Tu tee sens comme une petite gamine, comme si Amélie était ta mère. La sensation n'est pas désagréable. Tu as toujours le morceau de papier serré contre toi. Une petite voix dans ta tête ne dit de pas l'ouvrir, mais la curiosité prend le dessus.

Ella,

J'espère que tu n'auras pas trop mal à la tête pour lire ça. Tu m'as vraiment fait peur. Je ne vais pas m'attarder : je ne pensais pas ce que je t'ai dit. S'il te plait, retrouve-moi demain pour l'heure de déjeuner dans la forêt à l'endroit de d'habitude.

Livai.

Dans tes rêves. Tu déchires le mot et tu le jettes à la poubelle. Tu avais raison, tu n'aurais pas dû le lire. Les larmes te montent machinalement aux yeux. Comment as-tu pu être aussi stupide ? Tu éprouvais réellement une attirance pour lui, maintenant tu dois la contenir et la refouler. Ça va être long et pénible, mais tu sais dorénavant que tu peux le faire, tu en es capable.

Tu mets de la musique pour t'endormir. Tu tombes dans un sommeil profond, comme si tu étais assommée.

Tu  te réveilles le lendemain avec le ventre vide. Tu as très faim. Heureusement qu'Amélie t'a laissé hier soir des barres de céréales. Tu les dévores et bois quasiment toute l'eau aussi. Tu te lèves péniblement. Ta bosse me fait moins mal. Tu te regardes dans le miroir : elle n'est pas si enflée que ça, on n'y fera pas attention pour demain.

Justement, demain. Tu regardes la robe et les talons avec mélancolie. A quoi bon tout ça ? Tu te rinces le visage à l'eau froide, pour te chasser ces mauvaises pensée de ta tête. Tu regardes l'heure et lâche un cri de surprise. 11h30 ! Je n'ai jamais dormi aussi tard.

Tu te diriges dans la salle commune, et vois Amélie en train de parler au Dr. Yeager. Zut, tu as complètement loupé votre rendez-vous. En te voyant, Amélie te sourit et te montre que tu peux t'installer à côté d'eux.

« Tiens, te voilà enfin. Bien dormi ? » te demande-t-elle.

« Oui, beaucoup même. D'ailleurs, désolée Dr. Yeager, je ne voulais pas louper notre séance.

- Aucun problème Ella, c'est totalement compréhensible. Ce que je te propose, c'est que tu prennes le brunch et je t'attends ensuite dans mon bureau. Ça ira ?

- Oui, parfait. Merci beaucoup !

- Ne t'en fais pas c'est normal. «

Alors il se lèvent et vont vaquer à leurs occupations. Amélie t'a réservé une omelette ainsi que du fromage et de la charcuterie, elle est vraiment adorable. Tu manges tranquillement ton petit-déjeuner. Au moins, tu as une bonne excuse de ne pas venir au rendez-vous de Livai. Une fois que tu as fini, tu te diriges dans le bureau de Jonathan.

Il t'accueille avec ce même sourire chaleureux. L'heure passe assez vite, tu parles de ton malaise hier et plus précisément de ta journée d'hier. Tu lui omets bien évidemment le fait que tu as sucé Livai. Maintenant, tu le regrettes. Puis, tu changes un peu de sujet et tu parles de ce que tu aimerais faire demain. Jonathan t'écoute avec beaucoup d'attention.

Cette séance t'a fait du bien. Même si tu n'as parlé de ton agression, tu te sens libérée d'un poids.

Le docteur Yeager t'accompagne à la sortie de son bureau jusqu'au bout du couloir. Tu croises Livai qui rentre, visiblement déçu. Tu baisses la tête pour éviter de le regarder. Il s'avance dans les escaliers mais ne monte pas, il semble attendre quelqu'un.

« Ella, je suis très fier de vous. Vous faites des progrès de jour en jour, j'ai hâte de vous voir danser demain soir. » te dit Jonathan avec un certain sourire.

« Tch. » Non mais je rêve où il vient d'interrompe Jonathan ?

« Bonjour Livai, à propos de votre changement de psychiatre, que direz-vous de notre première séance demain matin ? »

Est-ce que c'est une blague ? Lui aussi, il est transféré ? Tu le vois hocher la tête et monter dans sa chambre. Jonathan te sourit et te laisse, il rentre déjà dans son bureau. 

Livai X Reader [No time to think]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant