Livai X Reader [No time to think]

Chapitre 35

Tu es devenue une autre personne. Tu manges seule, tu fais tout toute seule. Tu ne comptes plus sur Amélie ni Jonathan qui t'accueille froidement à chaque fois que tu entres dans son bureau. Tu n'as pas croisé Livai, à ton grand soulagement. Cependant, Dr. Yeager commence sérieusement à te mettre la pression pour aller t'excuser, ce que tu n'as aucune envie de faire. Lui ne s'excuse pas envers toutes les familles qu'il a détruites, alors tu ne vois pas pourquoi tu le ferais.

« Ella, je pense que tu devrais t'excuser rapidement.

- Ah quoi bon ? Ce ne sera pas sincère, il le détectera.

- S'il te plait. Il en a besoin.

- Vraiment ? Il a besoin de simples excuses de ma part, mais pour tuer des dizaines d'innocents là il n'y a aucun problème.

- Ella ! Tu n'en sais rien, comment peux-tu dire ça ? Peut-être est-il hanté par son passé, alors va t'excuser.

- Non.

- Tu étais importante pour lui, je le sais. Bien qu'il ne me l'ait pas dit, je le sens dans son attitude.

- Je m'en fous. »

Bien évidemment, il ne sait pas ce que tu as fait avec Livai. Tu lui faisais confiance, et tu te sens trahie qu'il t'ait caché tout ça. Cependant, tu ressens une sorte de culpabilité après les révélations de Jonathan. J'étais importante pour lui ? Mais bon, il a employé le passé, tu supposes que Livai a tiré un trait sur toi. Pour lui, ce doit être tellement plus facile avec son passé.

Ton psy a raison. Tu suis complètement obsédée par son passé. Mais le Livai que tu connais est différent. L'est-il vraiment ? Il peut être froid et insultant, comme il s'est déjà comporté avec toi. Mais il peut être très mignon souffle la voix dans ta tête. Effectivement, tu n'oublies pas le matin où il t'avait préparé du thé ou encore pendant la soirée où il te dévorait du regard. Est-ce que tu comptais pour lui autant qu'il comptait pour toi ? Est-ce qu'il t'aimait ? Est-ce qu'il t'aime toujours ?

Les questions se bousculent dans ta tête tandis que les remords commencent à t'assiéger. Tu te sens mal tout d'un coup. Tu aimes Livai et tu mettras certainement beaucoup de temps à l'oublier. Mais lui, peut-il y arriver ?  Tu es sûre que oui. Après tout, tu n'es qu'un vulgaire jouet pour lui, un vide-couille comme il te l'a si bien dit. Tu te mords la lèvre, Jonathan te regarde gravement.

« Très bien, je vais aller m'excuser.

- Je veux que tu le fasses ici, en ma présence.

- Pardon ?

- Tu as très bien entendu Ella. J'ignore sa réaction, alors je préfère prendre des précautions.

- Vous croyez qu'il va me frapper sérieusement ?

- Rappelle-toi qui a frappé en premier ? »

Aie. Ça fait une semaine qu'il te sort des piques comme ça et tu en souffres beaucoup. Mais tu sais pertinemment qu'il a raison. Le problème c'est qu'aujourd'hui tu penses et tu ne regrettes pas ce que tu lui as dit. Tu n'as pas avoué ça sous la colère, il te dégoûte toujours autant. Tu vas devoir peut-être te concentrer à vivre avec et pas essayer de l'enfouir et l'ignorer.

Tu as besoin de ta maman à tout prix, ta famille te manque terriblement. Ils pourraient t'aider, tu pourrais tout leur expliquer. Là, tu es bloquée. Ça te brûle de tout leur avouer mais tu ne veux pas d'autres problèmes . Tu ne pourrais pas supporter le regard de Livai.

« Je peux l'appeler maintenant si tu te sens prête.

- ...

- Ella, ce sera fini après. Je ne te demanderai pas plus d'efforts.

- Bien, vous pouvez l'appeler. »

Tu as peur, tu te mets à transpirer. Une boule de stress s'est formée dans ton ventre et tu sens ton cœur tambouriner. Ta respiration s'accélère et tes membres tremblent légèrement. Calme-toi. Ça va bien se passer. Dans le pire des cas, il te tabasse mais tu ne peux pas mourir puisque Jonathan sera là penses-tu ironiquement.

Mais tu crois que tu serais contente s'il te frappait. Ça voudrait dire qu'il était attaché à toi et que tu l'avais blessé. Le pire scénario est pour toi le fait qu'il t'ignore totalement, malheureusement c'est le plus probable.

« Attendez docteur !

- Oui ?

- Vous ne croyez pas qu'il va mal le prendre si c'est dans votre bureau ? Enfin, il va se douter que ça ne vient pas que de moi. Ce ne sera pas 100% sincère.

- Cela lui est bien égal, il ne veut plus te voir non plus. »

Tu ouvres grand les yeux, cette nouvelle te donne l'impression de recevoir un coup en plein cœur. Qu'est-ce que tu as fait à Livai, à votre relation ? Pourquoi tu gâches toujours tout ? Jonathan t'indique qu'il ne devrait pas tarder à arriver. La pression monte encore et tu aimerais vraiment t'enterrer plutôt que d'être là, à attendre comme une idiote dans son bureau.

Tu as l'impression qu'une éternité passe. Le silence s'est installé et l'ambiance de la pièce est lourde. Tu as l'impression de suffoquer dans son bureau qui te parait exigu subitement. Reprends-toi. Tu n'as qu'à formuler une phrase simple avec trois mots, tu en es quand même capable. Livai doit certainement se douter que c'est pour toi, alors il le fait exprès de ralentir sa venue. Est-ce que lui aussi est en train de paniquer ?

Il ouvre en grand la porte et pose son regard sur toi qui se teinte aussitôt d'une grande colère et une profonde haine. Son regard t'impressionne, tu restes figée. Et tu dois m'excuser ? Il s'assoit sur une chaise à côté de toi en soupirant. Tu te fais violence pour ne pas pleureur, mais tu sens déjà ta voix trembler. Comment va-t-il réagir ? Tu n'arrives pas à parler, les mots restent bloqués dans ta gorge, pourtant chaque seconde  qui s'écoule, plus l'envie de partir d'ici te démange. Vous restez silencieux, mais Livai montre déjà des signes d'impatience.

« Je.. je, je suis désolée. » Tu parviens enfin à articuler correctement, mais seul un murmure sort de ta bouche. Tu n'as plus de voix.

« C'est bon, je peux sortir ?

- Oui Livai, merci d'être venu.

- Tch.

- N'oubliez pas le rendez-vous de demain. »

Il part sans te donner un regard de plus. Tu n'arrives pas à croire qu'il ait réagi comme ça. C'est la pire réaction que tu pouvais t'imaginer, tu sens ton cœur se briser en mille morceaux. Tu as l'impression que le monde s'écroule autour de toi, les larmes te montent aux yeux et coulent le long de tes joues automatiquement. Tu t'effondres en silence. Tu réalises que vous êtes désormais deux parfaits inconnus.