Chapitre 3

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Le lendemain de son signalement de disparition, ton frère t'a finalement appelé. Il t'a rassuré et s'est excusé. Mais comment lui en vouloir ? Si tu pouvais, tu l'aurais fait depuis longtemps, seulement tu n'as nulle part où aller.

« Je suis parti chez un ami, il est au courant de la situation ainsi que ses parents. J'ai juste besoin de temps, je n'en peux plus de cette ambiance à l'appart. Je te donnerai toujours des nouvelles. Tu peux même venir si tu veux, mon ami a une très grande maison. »

Tu remerciais silencieusement cet ami et ses parents. Ton frère était en sécurité. Tu as appelé le commissariat qui avait déjà oublié l'affaire.

Ta situation s'empirait, ta propre mère te dégoûtait. Son haleine puait l'alcool et elle avait perdu toute envie d'éduquer ses enfants. Elle ne s'est même pas inquiétée de la disparition de son propre fils. Tu perdais l'appétit, puis bientôt l'envie de sortir de ton lit. Tu passais bientôt des jours entiers, sans bouger de ton lit. Tu n'avais aucun ami pour t'aider à t'en sortir, tu étais complètement seule. Ta mère ne te remarquait même plus. Son était à elle empirait aussi, mais tu la trouvais égoïste.

Ta seule sortie du jour était pour aller chercher le courrier, quand une lettre t'attira l'attention. Une lettre de ton père. Tu as froissé la lettre en détournant le regard de ce maudit morceau de papier. Tes larmes ont coulé sur tes joues automatiquement, tes mains ont commencé à trembler. Tu t'es dépêchée de rentrer dans ta chambre pour l'ouvrir.

« Chers enfants,

Je sais que cela peut paraitre insensé pour vous, mais j'aimerais reprendre contact avec vous. Après tout, vous êtes mes enfants et vous le resterez à jamais. Je vous aime. Certes, ma décision de partir loin ne vous paraissait vraiment pas agréable mais aujourd'hui je ne regrette pas mon choix. Je suis heureux avec ma nouvelle compagne et elle aussi. Je vais bientôt être papa à nouveau, quel bonheur ! J'aimerais tellement vous revoir, vous entendre. Je vous donne ma nouvelle adresse américaine ainsi que mon téléphone si vous voulez me contacter.

J'espère que vous me pardonnerez,

Bien à vous,

Papa qui vous aime. »

Mais il se fout de votre gueule ? Comment ça être père à nouveau ? Après tout ce que qu'il a fait, comment peut-il penser être responsable pour un autre enfant ? Tu te souviens qu'à ce moment la colère t'aveuglait complètement. Tu ne te rappelles plus très bien, mais tu as frappé le mur jusqu'à que tes poings soient en sang. Une voisine, alertée par le bruit et tes cris, avait appelé la police. Tu te souviens juste d'être emmenée dans un hôpital.

Lorsque tu t'es réveillée, ton frère était assis sur la chaise de la chambre. Il rongeait ses ongles, bouffé par l'inquiétude. Quand il te vit, un grand sourire éclaira son visage :

« Grande sœur, ne refais jamais ça. Tu m'as fait tellement peur.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Les policiers ont dit que tu frappais le mur et que tu criais, une voisine a pris peur et les a appelés. Qu'est-ce qu'il t'a pris ? »

C'est là que tu t'es souvenue. Aussitôt, tes larmes sont montées dans tes yeux.

« C'est papa, il a envoyé une lettre...

- Putain de merde. Qu'est-ce qu'il raconte ?

- Il veut renouer le contact avec nous, il va bientôt être père tiens. Si ça, ce n'est pas une bonne nouvelle... »

Tu t'es mis à rire. Ton frère te regarda, abasourdi. Tu avais oublié qu'il était plus jeune, pour lui ce devait encore être pire. Tu as aussitôt fermé ta bouche et tu t'es mise à regarder le sol. Un lourd silence s'était installé. Ton frère quitta finalement la pièce, les larmes aux yeux. T'es conne Ella.

Pourquoi tu lui en as parlé ?

Ta mère est rentrée soudainement dans la chambre avec une infirmière à ses côtés. Elle paraissait complètement troublée.

« Ma chérie, ça va ? Pourquoi tu as fait ça, viens dans mes bras je t'en prie ! »

Tu manquais de force pour la repousser, alors tu t'es laissée faire. Elle s'était lavée au moins. L'infirmière te fit un grand sourire avant de t'annoncer :

« Ella, j'ai beaucoup parlé avec ta maman sur la situation que tu traverses. Je pense qu'il est important que tu reçoives de l'aide. Tu ne peux continuer seule. L'hôpital prend toute la responsabilité des séances chez le psychologue. »

Tu crois que tu n'avais pas bien saisi. Tout ce que tu te souviens c'est que tu as éclaté en sanglots.

Livai X Reader [No time to think]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant