Chapitre 33

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Tu ne sais pas quoi penser de ce que tu viens de faire. Livai t'aide à te rhabiller. Tu te sens différente. Bien sûr, tu es contente mais tu te sens un peu vide. Tu ressens une extrême fatigue et tes pieds me font horriblement mal.

« Livai ?

- Oui ? » il est surpris de ton ton grave.

- « Qu'est-ce qu'on vient de faire ? »

Il te regarde, cette fois-ci inquiet.

« Ella, qu'est-ce que tu racontes ?

- Te rends-tu compte des conséquences ?

- Si tu as aussi peur, dépêche-toi de rentrer dans ta chambre. Je te rejoindrai plus tard.

- Oui, ne m'accompagne pas. Ne me regarde pas, ne me parle pas. »

Tes paroles débitent toutes seules, tu ne contrôles rien. Tu rentres, pieds nus, trop excédée pour remettre tes chaussures. Tu regrettes ce que tu as fait ce soir, tu te sens coupable d'avoir cédé aussi facilement. Tu ne sais toujours rien de Livai, tu ne veux pas t'attacher à un criminel. Tu n'as pas pensé aux conséquences, si Amélie te voit, tu n'as pas de mensonge à dire. Tu diras la vérité : tu es amoureuse de Livai. Tu veux l'éviter à tout prix, tes sentiments prennent le dessus sur toi.

Tu regardes l'heure sur ton portable : 23h30. Quand tu rentres dans l'hôpital, la musique continue mais tu vois certaines personnes monter à l'étage. La salle de danse est presque vide. Tu sens que demain tu n'auras pas le courage de le faire, alors tu te lances.

Tu prends une épingle dans tes cheveux pour aller crocheter le bureau de Jonathan. Merci les tutos Youtube. Mais à ta grande surprise, il est ouvert. Tu refermes doucement la porte derrière toi et tu reprends ton souffle en inspirant un grand coup. Tu as peur de ce que je tu vas découvrir. Tu fouilles dans les tiroirs et tombes sur ton dossier assez complet. Tu as un haut le cœur, tu n'as vraiment pas envie de le lire. Tu fouilles encore plus et tu tombes sur le dossier de Livai qui lui aussi est assez important.

Tu tournes les pages à la recherche d'informations. Tu vois les notes de Dr. Yeager. Homme autrefois violent, passé difficile. Plus de famille. Tu tombes enfin sur sa fiche d'identité précise. Plus tu la lis, plus tu trembles. Qu'est-ce que tu as fait, pourquoi tu as commencé une histoire avec lui ? Pourquoi es-tu tombée amoureuse de cet homme penses-tu.

Tes larmes coulent sur les fiches et tu refermes vite le dossier. Il y a une cassette, sûrement un enregistrement d'une séance ancienne avec Livai. Tu n'oublieras jamais les horreurs que tu viens de lire.

Livai travaillait à la mafia. Il a tué des dizaines de personnes innocentes pour obéir à ses supérieurs. Une mission avait échoué, il s'est fait attraper et a été condamné. Pour éviter la peine maximale il a plaidé la folie. Il a fait de la prison, et doit finir de purger sa peine dans un hôpital psychiatrique.

Tu te dégoûtes, comment tu peux aimer cet homme ? Tu sors, aveuglée par les larmes et la colère du bureau de Jonathan, et évidemment tu le croises, il se dirige vers ta chambre. Quand il te voit, un sourire éclaire son visage mais il le perd rapidement en voyant tes larmes. Il n'a même pas pris la peine de remettre sa chemise. Le voir te dégoûte.

Tu t'approches de lui pour le gifler. Tu es blessée, tu ne lui pardonneras jamais de t'avoir caché ça. Il ne comprend pas, mais tu sens la colère monter dans ses yeux.

« Espèce de criminel, tu me dégoûtes ! Plaider une folie irréelle pour ne pas purger ta peine. T'es qu'un lâche, une merde. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi, espèce de monstre ! » 

Tu lui hurles dessus, tu deviens hystérique.

Puis, tu pars en courant dans ta chambre et tu éclates en sanglots. Combien de vies perdues pour Livai ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Tu frappes ton oreiller pour re calmer, mais ça ne t'apaises pas, bien au contraire. Tu te lèves, tu fais les cents pas mais tu es toujours aussi énervée. Alors, tu lèves ton poing en direction de la fenêtre et tu pousses un cri pour espérer mettre toutes tes forces.

La vitre se brise et des morceaux de verre volent partout dans la chambre. Tu ressens une vive douleur dans ton poing : des morceaux de verre sont coincés dans ta peau, et tu commences à saigner abondamment. Des petits morceaux de verre  sont accrochés partout sur ta peau, mais tu ne ressens pas la douleur, tu ne sens qu'une rage extrême en toi.

Tu repenses aux paroles réconfortantes d'Amélie pendant la soirée.

« Puis j'ai vu son dossier, ça va. » Elle t'a menti ! C'est totalement faux, ça ne va pas. C'est un monstre, une ordure sans nom, il ne mérite même pas sa place ici. Il aurait dû mourir au lieu de plaider la folie. A-t-elle dit ça dans le but que tu ailles voir le dossier pour que tu sois dégoûtée de lui ? Ton poing commence vraiment à te faire mal, et ton corps aussi.

Tu as soudainement des vertiges importants. Tu as l'impression d'être sur un bateau en pleine tempête, tu as besoin d'aller te coucher. Tu marches péniblement vers ton lit mais tu ne sens plus tes jambes. Tu passes ta main sur tes cuisses pour t'aider à te relever et tu te coupes encore plus avec tous ces morceaux de verre. Tu grimaces de douleur, il faut absolument sortir de cette pièce.

Tu t'écroules pas terre, épuisée. Tu n'as plus aucune force pour lutter. Tu te traines tel un animal blessé hors de ta chambre et tu appelles à l'aide, en vain. La musique empêche d'entendre tes cris, même si tu t'égosilles. Tu veux te relever mais tu n'y arrives pas. Comment as-tu pu lui faire confiance ?

Ta vue se trouble et tu as tout d'un coup de fortes nausées. Tu cries encore, jusqu'à abimer tes cordes vocales. Personne n'est revenu dans ses chambres ? Alors que tu fermes les yeux, tu vois tout au bout du couloir Amélie et Marion courir vers toi, complètement paniquées, les larmes aux yeux. C'est la dernière image dans ton esprit puis le noir total. 

Livai X Reader [No time to think]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant