Chapitre 4

1.2K 63 29
                                    



(tw : violence)

Tu avais quatre séances chez la psy dans la semaine. Tu ne sortais que ces jours-là sinon tu restais cloitrée chez toi sinon. Mais avec du recul, ça te faisait du bien. Elle était extrêmement gentille et patiente. Au début, tu ne disais pas un mot, tu pleurais toutes les larmes de ton corps. Tu avais l'impression qu'elle te comprenait. Elle s'appelait Séverine. Son sourire te remontait le moral quelque part.

Elle disait que ton état mental s'améliorait, tu étais de nouveau souriante. Tu parlais beaucoup de ton père, tu étais énervée, tu pleurais. Tu commençais à sortir plus souvent, tu es revenue même au lycée. Le proviseur était au courant de la situation et t'a une nouvelle fois accueilli avec un grand sourire forcé. Tes professeurs étaient contents de te revoir. Si seulement c'était le cas pour tes camarades aussi.

« Tiens, revoilà la pisseuse. T'as fini de déprimer malgré ta vie parfaite avec tes excellentes notes ? » te crachait David, un gars de ta classe.

- Laisse-moi tranquille s'il te plait, je ne t'ai rien fait.

- En plus, tu ne sais même pas te défendre, logique vu ta maigreur. Tu fais peur à voir. Je crois que l'hôpital ne t'a pas fait du bien. »

Il est parti en ricanant avec ses amis. Il venait de briser le peu de confiance en toi avec seulement deux phrases.

Le harcèlement continuait chaque jour. David et sa bande devenaient de plus en plus menaçants, tu sortais des cours avec empressement pour aller t'enfermer dans les toilettes pendant l'intégralité des pauses. Tu mentais à Séverine en lui assurant que tout revenait à la normale. C'était ton erreur et la sienne de te croire. Mais un jour c'est allé trop loin.

David t'attendait aux toilettes, tu voyais ses potes te toiser plus loin dans le couloir. Tu as eu peur, tu as voulu t'enfuir mais il t'a attrapé par le col de ta veste. Il t'a plaqué contre le mur, te vociférant des insultes qui résonnaient sans cesse dans ta tête. Les larmes sont montées machinalement, tu avais vraiment peur. Plus tu pleurais plus il haussait le ton et resserrait sa prise sur toi. Bordel, personne ne vient pour m'aider ? Malgré ce moment de panique, c'est là que tu t'es rendue compte que tu étais vraiment seule.

Il lisait ta terreur dans tes yeux, et il en était fier. Un rictus effrayant se dessinait sur son visage. Puis il te poussa violemment dans une cabine des toilettes. C'est là que tu sus que c'était très grave. Il t'a plaqué une main sur ta bouche pour éviter que tu cries, mais tu étais tétanisée.

Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Tu as fermé mes yeux, tu devais rêver ce n'était pas possible. David a commencé à déboutonner ta chemise, tu étais pétrifiée. Tu sentais ton âme me vider, ton corps ne réagissait plus. Tu voulais t'enfuir, mais tu ne sentais plus tes jambes, tout était devenu mou comme du coton. Tu étai vidée, éteinte.

Tu sentais ses mains te toucher avec insistance, ton cerveau s'éteignait au fur et à mesure. Il déboutonna son pantalon. Non je t'en prie, arrête, s'il te plait. Tu n'as pas pu prononcer ces mots. Une douleur aigue te transperça. Tout espoir était parti. Tu as l'impression que ça avait duré des heures. Le temps s'était comme suspendu. Il s'arrêta finalement avec un sourire aux lèvres et repartit comme si de rien n'était.

Tu te souviens, je t'étais écroulée sur le sol. Tu n'avais même plus de larmes. Tu es restée sur le sol pendant une bonne heure. Tu étais vide encore. Soudain, tu as entendu du bruit, c'était la fin de la journée, les femmes de ménage arrivaient. Je t'es relevée et tu as couru hors des toilettes le plus rapidement possible.

Livai X Reader [No time to think]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant