Du Soleil à la Lune ~ [Livaï x OC] ~

Chapitre 55

Personne ne dit rien depuis que nous avons décollé, tous le regard figé vers nos pieds. Armin est parti à l'avant de l'appareil pour parler avec Onyankopon. Voilà trois bon quarts d'heure que nous sommes partis. Ça fait quarante-cinq minutes que nous avons décollé sans Hanji. Je n'arrive pas encore à réaliser qu'elle nous a vraiment quittés. Je me suis dit une dizaine de fois qu'elle avait peut-être survécu. J'ai l'espoir qu'après avoir arrêté Eren nous pourrons y retourner et que nous la retrouverons saine et sauve. Mais l'image d'elle au loin tombant au sol dans des flammes me revient sans cesse en tête, et me rappelle que je n'ai aucun espoir à avoir d'un jour la revoir.
Puis d'un autre côté, je suis presque soulagée pour elle. Elle s'est bien trop surmenée depuis qu'elle est devenu major, elle en a bien plus bavé que tous ceux qui l'avaient été avant elle. Je me demande à quel point elle considérait ça comme une chance elle aussi. Elle s'est sacrifiée pour nous, et sans elle, nous n'aurions jamais pu décoller et nous aurions fini tous écrasés sous les pieds des titans colossaux. Ils étaient par centaine. C'est effrayant de se dire que nous en étions entourés pendant tout ce temps. Et malgré tout, Hanji a foncé sans hésiter vers eux, et tout cela en sachant qu'elle ne survivrait pas à cet assaut suicide.

- Bon, dit Armin en revenant à l'arrière. Discutons stratégie.

Il s'assoit par terre et sort un crayon pour dessiner sur le sol tout en nous parlant.

- D'après votre description, le titan originel ressemble à quelque chose dans ce genre-là, c'est bien ça ?

- Oui, enfin on ne l'a pas vu très distinctement, lui répond Peak. En gros c'est un immense tas d'os ambulant avec un air de mille pattes.

On s'arrête un instant de parler, observant le dessin d'Armin. Je ne l'ai pas vu non plus, mais il me semble que Livaï et Hanji l'avaient vu eux aussi. Juste avant qu'on ne croise Peak et le général Magath. J'en avais juste entendu une vague description qui ressemble à peu à ce qu'Armin a dessiné là.

- En temps normal, l'entité-maitre est au niveau de la nuque, j'interviens. Mais je vois mal comment il pourrait se cacher dans un os.

- Ouais, c'est pas dit... D'autant plus que l'exemple du marteau montre qu'il peut y avoir des exceptions, ajoute Livaï.

- En somme, on a aucune idée de l'endroit où se trouve Eren, affirme Armin avec une pointe de déception dans la voix.

- C'est pas forcément nécessaire de savoir où il se trouve si on le pulvérise purement et simplement, réplique Peak. Comme quand tu avais anéanti le port militaire de Révélio. Avec ton titan colossal, ça paraît faisable non ? Elle lui demande.

- C'est vrai... il avoue tristement. Ce serait la méthode la plus efficace. Mais je préfère la réserver pour le cas où nos démarches de négociation ne fonctionneraient pas, et où on aurait vraiment plus aucun moyen de l'arrêter, en ultime recours.

L'idée reste donc toujours de tenter de lui parler. C'est un peu rassurant. Mais une pointe au cœur me prend à chaque fois qu'on l'évoque. Eren est probablement décidé, et il n'a jamais perdu son entêtement permanent. Alors même sur une cause aussi grave, j'imagine qu'il va être difficile de le convaincre.

- Bon ça nous fait un plan de secours au cas où, affirme Livaï. Mais sauf erreur de ma part, c'est par le biais de Sieg qu'Eren a pris le contrôle de l'originel. Est-ce qu'il ne suffirait pas de l'enrayer pour arrêter le grand terrassement ?

- Si, c'est possible, répond Armin. Je ne peux rien affirmer, mais je crois que c'est ce qu'Hanji prévoyait. L'ennui, c'est que Sieg non plus on ne sait pas où il est.