Chapitre 42

468 22 7
                                    

La première chose que j'ai senti à mon réveil est ce terrible mal de tête qui m'avait gagnée. Je n'avais pourtant pas bu tant que ça, mais ça avait suffi pour avoir une belle gueule de bois. Sans doute parce que je n'avais dormi que quatre heures aussi. Même un peu moins. Alors quand je suis descendue prendre mon petit déjeuner, je me suis assise à la table d'Hanji et de Livaï, n'ayant pas la force d'affronter le trop plein d'énergie des jeunes qui gueulaient déjà dès le matin. Finalement, il n'a pas écouté mon conseil, et s'est levé même avant moi. Je suppose que c'est plus fort que lui, et qu'il en a pris l'habitude maintenant.

"Bordel, qu'est-ce qu'on a fait ?"
C'était la question qui tourne en boucle dans ma tête depuis mon réveil. Je ne m'en suis aperçue qu'à l'instant où j'ai ouvert les yeux, mais ce qu'il s'est passé cette nuit avec Livaï était probablement une grave erreur. Pour la simple et bonne raison que je vais en souffrir. C'était la première et la dernière fois. Et surtout, l'idée qu'il aime quelqu'un d'autre est apparue dans mon esprit aussi rapidement que cette question. Et à chaque fois que j'y songe, ça me fait terriblement mal. J'ai l'impression que toute la soirée était une erreur, dès l'instant où j'ai accepté ce pari débile, j'ai fait une erreur. Mais je ne me rendais pas compte des conséquences que cela aurait. Puis après ça, j'étais un peu soûle, je n'avais pas la capacité de raisonner pour la suite. J'aimerais retourner dans le passé, et refuser tout simplement. Si j'avais refusé, il ne se serait jamais confié à moi, parce qu'on aurait pas bu et qu'il aurait gardé son éternelle froideur. Et on aurait pas couché ensemble, c'est certain ça. Mais ce que je me demande, c'est ce que lui en pense. J'aimerais pour une unique fois réussir à lire dans ses pensées.

- Bordel, j'ai un de ces mal de crâne, me plaignai-je en posant ma tête sur la table.

- Livaï, je croyais que tu devais contrôler sa consommation d'alcool, lui reproche Hanji.

- Tu rigoles ou quoi ? Rétoquai-je en me redressant. C'est moi qui ai contrôlé la sienne ! J'ai dû l'aider à marcher pour rentrer. Il s'est bien bourré la gueule. Il cache bien son jeu ! Il se fait passer pour un coincé avec un balai enfoncé profondément dans le cul mais que dalle !

- Je peux en dire la même chose de toi Amélia... il marmonne dans sa tasse en m'envoyant un regard.

Un blanc s'installe, durant lequel Hanji nous dévisage tous les deux alors que nous nous lançons des regards nous disant "ferme-la il faut pas qu'elle sache".

- Je sens une tension sexuelle immense entre vous deux-là, intervient Hanji, un sourire mesquin sur le visage.

Je bondis de ma chaise, réveillant mon mal de crâne par la même occasion. Elle devine tout, remarque tout, impossible de lui cacher quoique ce soit.

- Lui !? Jamais ! Il fait la taille d'un enfant de douze ans ! C'est pas du tout mon genre !

Livaï boit silencieusement son thé en fuyant le regard interrogateur d'Hanji. Et sans me rassoir, j'avale d'une traite mon jus de fruit pour rapidement quitter cette table sur laquelle plane réellement une certaine tension.

- On bouge quelques jours au campement du port. Jelena revient aujourd'hui, annonce finalement Hanji pour changer de sujet, à mon plus grand bonheur. On part dans deux heures. Donc buvez de l'eau tous les deux pour éviter de gerber sur l'encolure de vos chevaux.

J'acquiesce sans rien ajouter et je débarrasse rapidement mon petit-déjeuner.

- Pourquoi est-ce qu'on y va ? Ça n'a rien d'important la visite de cette grande perche.

Il doit l'avoir oublié. Je ne me souvenais pas que c'était aujourd'hui, mais pour le coup, je savais que c'était dans la semaine.

- Ce n'est pas la seule visite que nous attendons, lui répond Hanji. Une ambassadrice d'un pays allié va venir nous rendre visite aussi visiblement.

Du Soleil à la Lune ~ [Livaï x OC] ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant