Epilogue - Alias, ta Petite Blondinette

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Mon très cher Livaï,

Aussi appelé "mon très cher nain de jardin",
Si tu lis cette lettre, c'est que je suis enfin partie. Fin, je dis "enfin", mais j'aurais aimé que ce jour n'arrive que bien plus tard.
Je suis sincèrement désolée de partir avant toi. J'aurais aimé rester à tes côtés, pour pouvoir enfin profiter de vivre en paix, avec l'homme que j'aime. Malheureusement, ce ne sera pas possible. Il y a une chose que je regrette par-dessus tout : c'est de ne pas m'être retournée ce jour-là où tu m'as dit que tu m'aimais. Mais il est bien trop tard pour m'en vouloir.

Je ne t'ai jamais expliqué la raison pour laquelle j'étais malade. Ou du moins, je n'en ai pas eu l'occasion. Mais je pense qu'il serait bon de t'expliquer, parce que je ne veux pas que tu crois que c'est à cause de toi. J'ai presque toujours été malade. Lorsque je n'avais que quelques mois, au cours de mon premier hiver, je suis brusquement tombé malade sans aucun signe avant-coureur. A l'époque, le médecin pensait qu'il ne s'agissait que d'une bronchiolite tenace. Mais ça ne s'est jamais soigné. On a alors ensuite pensé que j'avais attrapé une bactérie dans les poumons. Malheureusement, aucun antibiotique, ni médicaments ne parvenaient à m'en débarrasser. Cette infection a d'abord engendré un retard de croissance de mes poumons, et ils ne sont jamais arrivés complètement à leurs capacités et leur taille adultes. Puis vers l'âge de 15 ans, ils ont commencé à s'affaiblir, puis se dégrader fortement, et c'est à cet âge-là qu'on m'a fixé trente ans d'espérance de vie.
En réalité, tout ça a été démenti après la guerre, lorsque les médecins à Mahr se sont attardés sur mon cas. Il semblerait finalement que je sois simplement née malade. Ils pensent, en comparaison à des milliers de cas similaires au miens, qu'il ne s'agit que d'une malade génétique.
Je pense que j'ai de quoi m'estimer heureuse. Au final, j'ai vécu presque quatre années de plus.

Je précise que tu n'as pas à t'inquiéter. Si c'était bel et bien cette maladie génétique, elle n'avait rien de contagieux. Et sache d'ailleurs que même si c'était bien une bactérie, elle ne semblait pas contagieuse non plus. On l'a remarqué quand on a vu que mes parents ne tombaient pas malades même en étant à mon contact tous les jours. Je n'aurais probablement jamais aucune réponse à mes questions. En fait, je ne saurais jamais réellement ce dont je souffrais.

Je te suis tellement reconnaissante d'être entré dans ma vie. Tu as complètement bouleversé mon existence Livaï. Grâce à toi j'ai pu vivre six années, presque sept, complètement folles. Sans toi, je n'aurais jamais rencontré tous ces gens que j'ai aimés comme ma famille. Merci d'avoir remarqué que j'existais. Merci d'avoir pensé que je pourrais entrer au bataillon. Merci de m'avoir recrutée dans ton escouade. Merci d'avoir toujours été là quand ça n'allait pas. Merci pour toutes ces fois où tu m'as sauvé la vie. Et surtout, merci de m'avoir aimée.

Je ne pourrais pas te dire à quel moment exactement je suis tombée amoureuse de toi. Mais bordel, je n'ai jamais autant aimé quelqu'un comme je t'aime. Cet amour que j'éprouve à ton égard ne s'éteindra pas dans ma mort. Je l'emporterai avec moi là-haut, et je veillerai sur toi en attendant ton arrivée, aux côté d'Hanji, d'Erwin, et de tous les autres. Mais je te préviens Livaï ! Il n'est pas question que tu t'empresses de nous rejoindre. Tu as formellement interdiction de te couper toi-même l'herbe sous le pied ! C'est un ordre de ta subordonnée.

Livaï Ackerman... J'aurais voulu te voler ton nom, fonder une famille avec toi, vivre notre vie. T'imagines ça toi ? Des mini-nous qui courent partout... Ça aurait pu être magnifique tu ne crois pas ? Je suis sûre que tu aurais même fait l'effort de changer les couches !
J'aurais aussi aimé faire le tour du monde avec toi... Découvrir le moindre recoin de ces terres que nous n'avons jamais foulées. J'ai vécu toute ma vie enfermée dans ces murs jusqu'à que je rejoigne le bataillon d'exploration. Et j'aurais vraiment voulu explorer le monde extérieur, bien plus que ce que nous avons pu voir. Alors si tu en as la possibilité, fais le pour moi.
Je n'aurais malheureusement pas le temps de réaliser tous ces rêves, mais je ne pars pas en le regrettant. Parce que j'ai au moins pu finir mes jours à tes côtés. Je suis même carrément heureuse. Je ne pouvais pas rêver de mieux. Tes bras sont vraiment l'endroit le plus chaleureux de cette Terre.

Ecoute-moi bien Livaï. Tu es la meilleure personne que j'ai connue de ma vie. Je t'admire énormément. Tu es quelqu'un d'à la fois fort et sensible, bien plus que tu le laisses paraître. Tu es passé par tant d'épreuves, et pourtant, tu es toujours resté debout. Tu as fait beaucoup pour moi. Tu as réellement donné un sens à ma vie. Tu m'as rendue heureuse. Un bonheur inestimable que jamais je n'aurais connu sans toi. J'espère que j'aurais au moins réussi à te redonner un peu goût à la vie. Je ne pourrai jamais suffisamment te remercier pour ce que tu as fait par des mots, alors j'ai au moins essayé par des gestes. Ton bonheur compte bien plus que tout à mes yeux. J'ai tenté au cours de ces années de t'arracher le plus de sourire possible. Et je suis follement amoureuse de ton rire qui se fait pourtant bien rare.

Vis Livaï. Vis avec le sourire. Pour moi, et surtout pour toi-même. Tu verras, il n'y a rien de mieux que de vivre en ayant le sourire. Je ne veux pas que tu le perdes. Ce si beau sourire vaut bien plus que n'importe quel pierre précieuse. Je t'assure que si je m'aperçois que tu ne souris jamais, je viendrais te hanter toutes les nuits jusqu'à revoir ton sourire et réentendre ton rire.
Je partirai avec le sourire, et je te passe le relai pour ce qui est de le transmettre aux autres.
Je n'ai pas eu le temps de te dire tout ce que j'aurais aimé de dire, alors je vais prendre le temps de te l'écrire. J'aimerais que tu cesses de vivre hanté par les regrets. Il est temps que tu arrêtes de te penser coupable de la mort de tous ceux qui t'entouraient. Tu n'y étais pour rien, et dans ma mort à moi aussi, tu n'y es pour rien. Vas de l'avant désormais, tu as toute la vie devant toi encore.

Ça ne sera pas facile. Ça fera mal au début. Je pense que je n'ai même pas besoin de t'expliquer à quel point le deuil est une épreuve qui nous paraît insurmontable. Mais comme tu l'as fait pour tous ceux qui sont partis avant moi, tu te dois de rester debout le dos droit et le menton fièrement relevé. Parce que tu as de quoi être fier de ce que tu as accompli dans la vie. Tu vas avoir la sensation de sentir le sol sous tes pieds s'effondrer, tu ne tiendras certainement plus sur tes jambes, et rapidement la peine que tu ressentiras se métamorphosera en un simple vide complet. On appelle ça la dépression. J'en ai fait trois au court de ma vie, et je sais que pendant des années tu l'as vécue.

J'ai la sensation que tu en es sorti après la fin de la guerre. Et j'espère que tu parviendras à faire mon deuil sans devoir y retourner. Mais si jamais tu replonge, nage, tout droit, en regardant droit devant, avance, sans t'arrêter, sans t'attarder sur quoique ce soit. Ça passera. Ça finira par aller mieux. Parce que un jour tu réaliseras que ce n'est pas comme ça que tu me ramèneras. Je vais m'en aller, et tu n'y peux rien, tu ne pourras jamais m'en empêcher. C'est comme ça, c'est la vie à laquelle j'étais destinée. Tu m'as sauvé la vie deux fois. Toute ma vie, on m'a dit qu'il n'y avait jamais deux sans trois, mais malheureusement, tu dois comprendre que ce vieux dicton n'a rien de vrai. Car ce soir, tu seras dans l'impossibilité de me sauver la vie une troisième fois. Mais... ne gardons que le positif de cette histoire, car ce n'est pas n'importe qui qui m'a sauvé la vie, mais c'est toi. Tu es un héros Livaï. Tu n'es pas simplement un héros pour l'humanité, tu es mon héros à moi.

Je veux vraiment que tu saches que tu avais une place particulière dans ma vie. Si ça ne tenait qu'à moi, je ne partirai pas toute de suite. Mais il est temps que je prenne un peu de repos. Je me sens faible. Je sais que mon heure approche, et je l'accepte. Parce que je sais que je peux partir en étant sereine. Tu méritais bien mieux que tout ce qui t'est arrivé, et je culpabilise beaucoup de faire bientôt partie de ceux que tu as perdus. Mais je sais que ça ira pour toi. Parce que tu es toi justement. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop d'avoir perdu la bataille contre mon corps. Mais en même temps, j'ai toujours été destinée à une fin comme celle-ci. Par contre, je ne m'imaginais pas qu'elle serait aussi belle.

J'ai une dernière volonté à te confier. J'aimerais être enterrée à côté de mes parents. Pourrais-tu faire en sortes que ce soit possible s'il te plaît ?

Je t'aime Livaï. Je t'aime à la folie. Je t'aime du Soleil à la Lune, et bien plus encore. Et c'est justement parce que je t'aime que je veux que tu sois heureux.
Nous nous retrouverons, dans une autre vie.
Je t'aime au plus profond de mon cœur. Prend soin de toi Livaï.
Avec amour,

Amélia,
Alias, ta Petite Blondinette.


Sans le Soleil, la Lune ne pourrait pas briller...
Sans la Lune, le Soleil s'éteindrait à la tombée de la nuit...
Alors, d'après vous chers lecteurs, qui était la Lune, et qui était le Soleil ?

Du Soleil à la Lune ~ [Livaï x OC] ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant