𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓽𝓻𝓸𝓲𝓼

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Quand la voiture stoppe enfin, et que l'on tente de m'en faire descendre, je manque de tomber tête la première.

— Je la tiens, annonce Ethan de sa voix douce. On peut y aller.

Nous pénétrons dans l'hôtel, malgré mon étourdissement je distingue tout de même le luxe du lieu. De grands lustres pendent du plafond et le sol est recouvert d'une sorte de moquette blanc cassé. Un immense escalier en colimaçon s'étire devant nous et le marbre de ses marches contraste parfaitement avec la couleur chêne foncé du mobilier.

Je constate que nous montons beaucoup de marches, ce qui signifie certainement que nous nous dirigeons vers un des derniers étages de l'hôtel. Tandis que nous montons, j'entends Thomas se plaindre de l'indisponibilité de l'ascenseur. Je fais tout mon possible pour essayer de ne pas sombrer dans le sommeil. La fatigue qui engourdit chacun de mes membres ne me rassure vraiment pas.

Du coin de l'œil, je vois une porte s'entrouvrir et laisser place à une immense chambre. Nous nous y engouffrons si rapidement que je n'ai pas le temps d'en distinguer les détails.

— Sur le lit, vite, ordonne quelqu'un.

— Et j'ai des serviettes et de l'eau chaude, déclare Thomas entre deux respirations. Tout ce que tu as demandé est là.

— Bien.

Tévy est figée, le regard perdu dans le vague, une main posée sur un tas de linges propres.

— Qu'est-ce que tu attends ? s'impatiente Victoria. Tu as dit que tu savais t'y prendre !

— Et je sais ! se défend Tévy. Seulement, j'ai peur de faire quelque chose de travers.

— De toute manière tu ne pourras pas lui faire plus de mal, réplique Thomas. Dans l'état où elle est, je pense que tu lui seras bien plus bénéfique que tu ne le crois.

Victoria se radoucit.

— Thomas a raison, je suis sûre que tu as de très grandes capacités alors prends sur toi et dis-nous si on peut t'aider à faire quoi que ce soit.

Tévy acquiesce et prend ensuite un ton professionnel.

— Bien, pour commencer, Damiano, assieds-toi dos à la tête de lit et place Willow entre tes jambes pour l'empêcher de bouger. Ethan tu vas m'aider à placer les bandages sur Willow. Thomas et Victoria, vous allez aider Damiano à la soutenir pendant qu'Ethan et moi nous nous occupons de sa blessure.

Tout le monde semble d'accord, personne n'oppose de restriction. Chacun prend le poste qui lui a été assigné et en un claquement de doigts, cette chambre d'hôtel se transforme en un cabinet médical plus que sophistiqué.

Placée entre les jambes de Damiano, il m'est impossible de bouger. Ses bras m'étreignent si fort que j'ai peur de suffoquer. Ses deux mains sont croisées et plaquées sur ma poitrine, ce qui me maintient dos à lui. Si je n'avais pas été souffrante, j'aurais été plus que gênée.

— Prêts ? demande Tévy.

— Oui, répondent les quatre en cœur.

***

Le soleil matinal vient lécher ma joue, il crépite doucement sur ma peau ce qui m'extirpe de mon sommeil.

Je tente de me redresser mais je peine à m'asseoir, la partie gauche de ma tête est cachée sous une serviette encore humide.

C'est du joli, je pense en posant une main sur le bandage de fortune.

Soudain, comme si le fait de fermer les yeux m'avait ramené à la réalité, je prends conscience de l'endroit où je me trouve.

Tout naît des flammes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant