La fraîcheur du soir commence à tomber, malgré le brouhaha incessant de la foule, j'entends toujours les réflexions de mon amie.
— J'ai froid, bougonne-t-elle, et puis c'est quand que l'on rentre dans cette fichue salle ? Et regarde-les eux, ils doublent !
— Détends-toi un peu Tévy, le concert ne commence que dans un moment, nous avons encore un peu de temps. Puis laisse ceux qui doublent, de toute manière, on ne peut rien y faire.
Elle me lance un regard noir.
— Pour une fois que ce n'est pas moi l'hystérique, dis-je sur le ton de l'ironie.
Ma blague ne plaît pas Tévy semble-t-il, car désormais, elle croise les bras et arbore un silence mortel.
Le temps semble figé, en ce mois d'avril, la nuit est tombée. Un monde fou attend devant l'immense bâtiment de verre.
La raison : Måneskin.
Tévy et moi avons fait le déplacement depuis Paris pour venir assister à ce concert.
Voilà deux ans que nous essayons sans succès d'assister à une de leurs prestations et aujourd'hui, nous voici à Rome, prêtes à prendre vie aux côtés du Rock & Roll !
Suite à une attente interminable, nous sommes enfin devant les portes. Nous passons nos billets à l'entrée sous les yeux d'un vigile aux cheveux courts, puis nous pénétrons dans la salle.
Je reste bouche bée.
L'endroit est immense, il doit y avoir assez d'espace pour contenir 70 000 personnes au moins.
Tout est plongé dans l'obscurité à part la scène, ce qui n'est pas très pratique pour trouver nos places.
« Fila 4 Posto 29 »
Voilà ce qu'indique mon billet.
Je ne parle pas l'italien, en fait, c'est à peine si je le comprends. Au collège et au lycée, l'espagnol était ma deuxième langue. On m'a toujours répété que l'espagnol était plus utile car il s'emploie bien plus facilement à travers le monde. Aujourd'hui, je suis en études supérieures, mais surtout, je suis à Rome pour écouter un groupe italien et je me rends soudain compte à quel point c'était stupide de choisir une langue seulement parce que l'on me l'avait conseillé. L'italien m'aurait été beaucoup plus utile aujourd'hui.
— J'ai trouvé !
— Super, dis-je à Tévy.
Nous prenons place dans les sièges, ceux-ci sont faits dans un plastique marine à la matière si adhérente que mes bras restent collés contre le dossier quand je me redresse.
Je sors mon téléphone de ma poche et contemple l'écran où s'affiche l'heure en grand.
— Pile à l'heure, susurre Tévy, la tête posée sur mon épaule.
Je ne lui réponds rien, un sourire étire mon visage. Je suis heureuse, et je ne l'ai pas été depuis longtemps.
Tout d'un coup, les dernières lumières s'éteignent pour plonger tout le monde dans le noir le plus total.
Deux gros spots s'allument ensemble, accompagnés de guirlandes aux petites lumières rouges qui courent le long de la scène. Les deux gros spots décrivent un arc de cercle parfait pour venir se figer au centre de l'estrade, mettant ainsi en lumière la totalité du groupe que personne n'a vu arriver.
À la vue des quatre membres, des cris fusent et Tévy et moi y joignons nos voix.
— Je n'arrive pas à y croire, c'est encore mieux que ce que j'imaginais !
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Tout naît des flammes...
FanfictionÀ Rome pour un concert, les choses tournent mal et la vie de Willow prend très vite un nouveau tournant. Des choix difficiles lui seront proposés, des dilemmes vont lui être exposés. Malgré l'irréalité de la...