𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓭𝓲𝔁

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Deux mois se sont écoulés depuis l'incendie au concert, voici deux mois que Tévy et moi vivons notre nouvelle vie.
Trois jours après l'offre du van, nous sommes partit à Florence pour le concert qui y avait été reporté. La semaine suivante, des tonnes d'interview ont accaparées nos nouveaux amis, ce qui nous à permis, a Tévy et à moi de nous organiser.
Nous sommes retournés à Rome quelques semaines après, les membres de Måneskin y vivent tous et nous avons donc décidé de nous y installer.
Chacun d'eux a proposé de nous héberger mais j'ai insisté pour avoir un appartement seule. Tévy quant à elle, à souhaité retourné en France quelque temps pour soutenir sa sœur qui vient de perdre un enfant. Nous étions tous désolés et avons hâte qu'elle revienne.
Le temps est passé à une allure folle est voici seulement un jour que j'ai les clés de mon appartement, mon premier chez-moi, seule. La première chose que je fais ce matin, c'est d'ouvrir en grand les immenses volets de ma petite terrasse. J'ai réussi à dégoter un appartement au dernier étage dans un quartier plutôt tranquille. Ce qui me vaut donc la chance de profiter d'un toit terrasse ! La vue n'a rien d'exceptionnel, elle donne sur une petite rue marchande peu fréquenter.

Seul bémol, pas d'ascenseur ! En même temps, ce n'est pas étonnant dans un immeuble datant du XVII° siècle.
Mon salon est un vrai champ de mines, des cartons jonchent le sol et je n'ai eu le temps de rien déballer excepté mon lit et quelques vêtements.
Aujourd'hui, je suis censé m'occuper du reste.
tandis que je passe un coup d'aspirateur dans le salon, quelqu'un toque à ma porte.
Me rendant compte de ma semis nudité, j'enfile un tee-shirt long histoire de ne pas m'exhiber en sous-vêtements devant mes plausibles nouveaux voisins.
- J'arrive ! Je lance en enjambant un pouf.
Je tire sur la porte qui s'ouvre dans un grincement.
Il faut que je pense à l'huiler !
Victoria se tient sur le seuil, un sachet de viennoiseries à la main.
- Le goûter est servi ! Dit elle en passant la porte.
- Vic, il est tard pour un goûter. Que fait tu ici à une heure pareil ?
- Je n'arrêtais pas de tourner en rond chez moi alors je me suis dit que je pourrais venir te donner un coup de main avec les cartons !
Elle enlève sa veste comme si elle était déjà prête à mettre les mains à la pâte.
- C'est très gentil, mais tu ne veux pas un café avant ?
- Avec plaisir déclare-t-elle en s'affalant sur le seul siège de déballé.
Je reviens quelques instants après, deux immenses tasses dans les mains.
- Rien ne vaut un bon café pour égayer la journée !
- Je suis bien d'accord.
Voilà plus de trois heures que nous sommes dans les cartons.
Bien trop rapidement, la chaleur pesante du mois de juin s'est faite ressentir et Vic et moi sommes désormais en lingerie en espérant trouver de ce fait la température plus agréable. Nous avons beau être trempées de sueur, nous sommes bien trop investies pour faire une pause.
Je viens de terminer ma chambre et Victoria m'annonce qu'elle a également terminé la cuisine. Il ne reste plus que la salle de bain, ensuite je m'occuperai seule des derniers détails tels que les posters et mes nombreuses plantes.
Je m'apprête à plonger les bras pour récupérer une pile de magazines quand on toque à ma porte pour la deuxième fois.
- Tu t'en occupes Will, j'ai les bras pleins, je ne peux rien lâcher ! hurle Vic à l'autre bout de la pièce.
- Oui ! Je cris à mon tour.
Je saute encore une fois au-dessus du pouf et cette fois je manque de me prendre les pieds dedans.
Devant la porte se trouve les trois garçons, des bouteilles d'alcool à la main.
- Euh.... Bonsoir. Je bégaie. 
Ils me dévisagent tous, je vois le rouge leurs monter aux joues.
- Entrez, je vous en prie.
Ils passent un par un la porte et scrutent la pièce.
- C'est un peu en désordre, Vic et moi sommes en train de ranger.
En parlant du loup, Victoria débarque dans le salon encore moins vêtue que moi.
- Et bien, rigole Damiano, j'aimerais faire des déménagements plus souvent !
Mon visage prend littéralement feu, pendant que Victoria traverse le salon sans gêne. Moi je me recroqueville et tends le bras pour saisir mon tee-shirt enlever quelques heures plus tôt.
- Ne sois pas gêné Will, ils ont vu pire s'esclaffe Victoria en enfilant elle aussi un haut.
- Je n'en doute pas mais je me sens mieux habillé. Je souffle en baissant les yeux.
Damiano et Ethan me dévorent du regard, mon corps me semble soudain encore plus mis à nu.
- D'ailleurs, pourquoi êtes vous ici ? Je leur demande. 
- Victoria m'a envoyé un message pour me dire que ton déménagement avance bien affirme Thomas. J'ai pensé que nous pourrions venir fêter ça ensemble !
- Oh vraiment.
Je me tourne vers Victoria qui fait mine de ne pas être au courant.
- Enfin bref miaule Damiano. Willow, où sont tes verres ?
- Mes verres, il n'est pas un peu tard pour boire....
Avant que je ne finisse ma phrase, Damiano passe devant moi pour s'engouffrer dans ma cuisine, il fouille tous les tiroirs et finit par dégoter mon ensemble de verres à shot.
- Disons que c'est une sorte de crémaillère. Déclare Thomas en me voyant perplexe.
- Exactement ! Lance Victoria en enlaçant Ethan qui s'est assis sur le canapé.
Nous prenons tous place autour de ma petite table ronde, Damiano remplis les verres à ras bord et déclare :
- Le dernier à boire son verre est un perdant ! Lance-t-il en engloutissant le sien.
Victoria fait de même suivit de Thomas et d'Ethan, moi je les regarde avaler cette liqueur aussi facilement que si c'était de l'eau.
- Perdue Will ! S'esclaffe Vic en remplissant les verres de nouveau.
Je n'ai pas touché au mien, ça fait un bon moment que je n'ai pas touché à de l'alcool.
- Tu ne bois pas ? S'enquit Ethan
- Euh je... C'est compliqué.
Le temps d'un instant, Damiano perds son sourire et mes yeux bleus se plongent dans les siens.                                                                 - J'ai un rapport compliqué avec l'alcool, je préfère vous regarder.

- Mais non enfin conteste Damiano, nous fêtons ton arrivée, tu ne peux pas refuser de boire avec nous ! Ce n'est pas parce qu'un jour tu t'est pris une grosse cuite que tu ne peux plus toucher à l'alcool !
Je baisse les yeux à nouveau.

Si seulement c'était une simple histoire de soirée arrosée

Je me lève lentement sans leur adresser un regard.

- Je vais prendre l'air, continuez sans moi.

Puis sans attendre de réponse, je me glisse sur la terrasse et accueille l'air frais comme une bénédiction. Mes mèches châtains viennent chatouiller ma joue, je les repousse de la main tout en essuyant une larme. Je n'ai pas l'habitude de pleurer, je suis souvent stressé mais à par l'inquiétude, je ne montre pas mes sentiments. J'engouffre au fond de moi la colère, la peine et la solitude. Je sais pertinemment qu'un beau jour, je vais éclater. Tout sortira d'un coup mais tout ce que je peux faire, c'est prier pour que ce ne soit pas aujourd'hui.

Tout naît des flammes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant