Tout naît des flammes...

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓽𝓻𝓮𝓷𝓽𝓮 𝓬𝓲𝓷𝓺

Je suis sous le plus grand lampadaire de la rue, sa lumière est si forte qu'elle m'oblige à plisser les yeux. Ma peau est parcourue de chair de poule, le tissu de ma robe n'étant pas assez épais pour me protéger du froid. Je frotte tant bien que mal mes bras avec mes mains pour essayer de produire un peu de chaleur. Une fine brume s'échappe de ma bouche quand je soupire. Je suis perdue. Je viens d'accepter que la plus belle période de ma vie ne se soit jamais produite et voilà que j'en rencontre les protagonistes. Je ne sais pas si la vie à une dent contre moi mais en tout cas, elle n'est pas tendre. Je ne me suis jamais sentie aussi torturé qu'aujourd'hui. Entre amour et haine, joie et peine, rêve et réalité. Tout se mélange dans ma tête et dans mon cœur. Une présence chaude se pose sur mes épaules. Je sursaute et me retourne. Thomas est debout dans mon dos, cigarette à la bouche. Il vient de me prêter sa veste pour me protéger du froid.

- Mer...Merci, dis-je en resserrant la veste contre moi.

Un mince sourire vient étirer ses joues tandis qu'il s'adosse au lampadaire.

- Ne me remercie pas, tu tremblais de froid.

Je prends à mon tour appuie sur le poteau, mettant tout mon poids sur ma jambe gauche.

- Alors mademoiselle la chanteuse du soir, qu'est ce qui te tracasse ?

Je tourne la tête dans la direction de Thomas, ce dernier ne me regarde pas. Il a le nez en l'air, il semble suivre la trajectoire que fait la fine fumée de sa cigarette.

- Rien de bien important, je lance en espérant clôturer la conversation.

- Ce sont souvent les soucis peu importants qui deviennent les plus gros problèmes.

J'ouvre de grands yeux, mon plan à visiblement échouer.

- Alors, reprend il, quel est le problème ?

Voyant que je ne réponds pas, il ajoute :

- Je ne te jugerais pas, je suis le premier à qui il arrive des trucs improbables. ( Il rit. ) Je suis tout ouïe si tu a envie de te confier.

Nous tournons la tête en même temps et nos regards se croisent, je souris touché par notre synchronicité.

- Mon amie Tévy, je lui ai déjà raconté quelques brides de ce qui me tourmente et comment te dire qu'elle m'a prise pour une folle !

- Willow c'est ça ?

Je lui fais un signe de tête, prouvant qu'il dit vrai. Il pivote un peu pour me faire face.

- Écoute Willow, je ne te connais pas et je ne connais pas ton amie non plus mais je vois bien que vous êtes différentes. Peut importe ce qu'il t'arrive, je suis sûr que ça ne peut pas faire de toi une folle.

C'est bien cela le problème. Je pense. Tu ne nous connais pas, enfin plus.

- Très bien, je soupire. Puisque tu insistes.

- Moi insister, déclare Thomas en faisant semblant d'être offusqué. Jamais !

Je ris de bon cœur vite suivit par Thomas. Malgré ce que je pensais connaître de lui, je ne lui aurais jamais imaginé un tel humour.

- Traite de bêtises, fait il en battant des mains. Je t'écoute, sérieusement.