Tout naît des flammes...

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓬𝓲𝓷𝓺

Je jette un œil à ma montre.
La journée est passée à une allure époustouflante. Nous avons commencé par passer à la banque pour trouver une solution à nos cartes de crédits parties en fumée. Après négociations, nous avons réussi à en récupérer une chacune, du moins provisoirement avant notre retour en France.
Suite à ça, nous avons passé des heures dans les boutiques à acheter de quoi nous habiller durant notre séjour prolongé dans la capitale. Victoria a insisté pour nous accompagner et ni Tévy ni moi n'avons eu le cœur de refuser. Elle s'est avérée être de précieux conseils et grâce à elle, nous avons fait de nombreuses trouvailles dans plusieurs friperies de la capitale. Victoria est en fait la fondatrice du groupe, elle à débuté très jeune avec Thomas, les deux autres garçons sont arrivés plus tard. Ils aiment tous beaucoup voyager même si Damiano à du mal à rester loin de ses chats bien longtemps. Durant notre balade dans la ville, la musicienne nous à raconté leur début, leurs impressions sur le travail de groupe et elle nous à également fait part d'anecdotes croustillantes. 
Nous voilà donc toutes les trois, les bras chargés de sacs à ne plus voir le ciel. Errant dans les rues pour retourner à l'hôtel.
- Nous allons encore être en retard, me souffle Vic. Deux fois en une journée, les garçons ne vont pas aimer !
- Qu'ils patientent, ricane Tévy dans mon dos. Dans la vie, il faut savoir se faire désirer !
- Je n'aurais pas dit mieux ! S'exclame Vic dont les yeux bleus pétillent.
- Tachons quand même de nous dépêcher, je n'aime pas me faire attendre.
Malgré l'heure, les rues sont bondées. À plusieurs reprises, je manque de m'étaler sur un passant.
En relevant la tête, j'ai le plaisir de découvrir l'hôtel à quelques pas de là.
- Enfin, je soupire une fois les portes passer. J'avais l'impression que mes bras allaient tomber !
- Avoue que c'était excitant, me titille Vic. Ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une journée comme celle-ci.
- C'était génial ,ajoute Tévy en lâchant tous ses sacs au sol.
- On peut aider ? Résonne une voix dans mon dos.
En me tournant, je vois Damiano dévaler les marches, Ethan et Thomas sur les talons.
Ils ont tous les trois un airs enjoués qui me sort vite de ma fatigue passagère.
- Et bien, s'étonne Thomas. Vous n'avez pas vu à la dépense !
- C'était nécessaire prétend Victoria et puis il faut se faire plaisir de temps en temps !
Elle hausse les épaules et décoche un sourire nié à Thomas ce qui le fait rouler des yeux.
- Il va falloir se dépêcher si on ne veut pas être en retard au restaurant, ajoute Ethan.
- Il y a trois filles et nous sommes trois garçons, constate Damiano en s'adressant aux deux autres,. Alors répartissons nous les taches.
Comme si la suite des événements était évidente, Chacun d'entre eux saisissent les paquets de l'une d'entre nous.
La première à monter est Victoria qui roucoule des mots d'encouragements à Damiano qui se plaint déjà de la lourdeur de ses sacs. Viens ensuite le tour de Tévy et Thomas qui, quant à eux, partage équitablement leurs charges tout en échangeant des petits sourires.                                       
Je me retrouve donc seule avec Ethan qui a lui aussi le regard posé sur l'escalier.

- Je crois que Thomas apprécie beaucoup ton amie, me dit il.
- Et je crois que mon amie apprécie beaucoup Thomas.
Nous tournons la tête en même temps et nos regards se croisent.
- Bon et bien allons y, propose-t-il gêner.
Je me penche pour saisir un sac, mais au lieu de ça, mes mains attrape les siennes. Nous voulons le même sac en même temps.
- Excuse-moi, je lance confuse. Je t'en prie prend ce sac.
- Non, c'est moi qui m'excuse, toi prend le.
Aucun de nous ne bouge et c'est donc moi qui finit avec le fameux sac.
Une fois tous regrouper dans la chambre de Damiano - à croire que cet endroit est plus fréquenté que le mini golf de l'hôtel - je peux enfin reprendre mon souffle.
- Alors qui commence ? Lance Damiano avec un regard pétillent de malice.
- Commence quoi ? Questionne Tévy.
- Et bien les essayages de lingeries coquines enfin !
Victoria fait un pas de côté pour frapper Damiano qui tente d'esquiver sans succès.
- Aie ! J'étais très sérieux, bougonne-t-il. Si on n'as même plus le droit de s'amuser !
- Ce n'est pas que ton idée me déplaît s'écrie Ethan en tapotant sa montre, mais nous allons vraiment être en retard.
Je crois que c'est la première fois que me savoir en retard me fait tant plaisir. Nous errons dans les rues en suivant de près le batteur qui semble vraiment certain de la route à emprunter. Le ciel d'un bleu sombre semble paisible, aucun nuage ne vient l'obscurcir. Tévy qui me tiens le bras marche fièrement en souriant. Je souris également, savourant ces moments aussi précieux qu'irréels.  Le groupe toujours indissociable est à quelques pas devant nous. Victoria taquine une fois de plus les garçons et évidemment Ethan semble loin de tout. On pourrait penser que très peu de chose l'atteigne, il fait face avec un calme olympien dans un grand nombre de situations. Plusieurs boutiques demeurent encore ouvertes et leurs vitrines colorées nous offrent de quoi nous délecter.                                                                                                                                         
- C'est ici, souffle Ethan en se stoppant devant un restaurant à la devanture vermeil.                     C'est Tévy qui entre la première, je la suis de près en faisant attention à ne pas me tordre une cheville sur la moquette triples épaisseurs.

- C'est somptueux, avoue mon amie la tête levée vers le plafond. Je ne crois pas avoir déjà mangé dans un endroit si luxueux.
- C'est le deuxième restaurent le plus fréquenté d'Italie, explique Damiano. On raconte que manger ici tout les soir pendant un an coûterait plus cher que d'acheter deux gratte ciel à Hong-Kong !
- Vraiment ! S'étonne Tévy.
- Damiano adore étaler son savoir, me susurre Victoria à l'oreille. Et il adore également exagérer.
- Je vois ça, dit-je le sourire aux lèvres.
Un serveur vient nous interpeller.
- Bonsoir, avez-vous une réservation ? Commence-t-il
- Oui, s'écrie Ethan en s'extirpant de la foule.
- À quel nom ? Poursuis le serveur avec un Anglais doublé de son fort accent italien.
- Måneskin, répond Ethan.
Le serveur relève les yeux de son cahier et regard Ethan tout en lissant sa fine moustache brune.
- Suivez moi, je vous prie.
Nous traversons l'intégralité du restaurant ce qui ne manque pas d'attirer le regard de certains clients. Plusieurs montrent Damiano du doigt tout en parlant à voix basse. À mon tour, je regarde Damiano qui lui ne semble absolument rien remarquer, ou du moins cela ne le dérange pas.

- Voici votre table, située dans notre meilleure suite privée.
Nous le remercions tous puis nous prenons place.
Les fauteuils en similicuir rouge tout comme la moquette me semblent étrangement épais. D'immenses lustres couleurs or pendent du plafond et la table en bois à laquelle nous sommes assis et tellement bien ciré que j'y vois mon reflet avec une netteté impressionnante.
Les assiettes nous sont portées avec un temps d'attente assez court ce qui m'étonne pour un restaurent si prestigieux.
Peut-être sommes nous des clients surclassés ? Je pense. 
- Alors Willow, Tévy, parlez nous un peu de vous. Demande Damiano.
Tévy et moi échangeons un regard et voyant que j'ai la bouche pleine, elle se lance la première :
- Et bien, comme vous le savez, je m'appelle Tévy. Tévy gördestter. J'ai eu 22 ans en mars dernier et je suis née à Stockholm.
Elle stoppe son discours et regarde le mur comme s'il était une source d'inspiration.
- Je suis étudiante à l'ESTBA, l'école supérieure des techniques de biologie appliquée de Paris. Je suis dans ma troisième année. En dehors de ça, je fais du Tennis en amateur et rien de bien plus intéressant, termine-t-elle.                                                                                                                                 Ses cheveux bruns glissent de ses épaules quand elle se redresse. 
- C'est génial ! S'écrie Thomas visiblement charmé par la complexité de sa vie. Et tu aimes les études que tu fais ?
- Oh oui énormément, j'aime expérimenter et toucher un peu à tout.
Tous acquissent comme des élèves devant un professeur.
- Et toi ? Me questionne Damiano en joignant ses mains.
- Et bien, je m'appelle Willow Blake, j'ai 21 ans et je suis née à Cannes. Je suis étudiante au cours Florent de Paris, c'est une école de cinéma. Je suis en section théâtre et jeu d'acteur et c'est ma deuxième année. En dehors de ça, je chante dans des bars de temps à autre et la plupart du temps, je cours après Tévy qui veut toujours tester tout et n'importe quoi. Je dirais que je suis son cobaye volontaire.
- Tu es chanteuse ? Lance Damiano comme si c'était la seule chose de mon discours qu'il ai retenu.
- Non, absolument pas je m'empresse d'ajouter en secouant les mains. Je fais ça de temps à autre, le pauvre salaire que je récolte m'aide à payer mes études.
Damiano me fixe toujours comme si j'étais une bizarrerie tomber du ciel. Les trois autres me bombardent de questions que j'ai plus ou moins entendus des centaines de fois.
- C'était un dîner captivant, dit Thomas en s'étirant. Je suis ravie d'avoir appris à mieux vous connaître.

- Moi aussi, lance Vic en sautillant sur place. Vous êtes deux filles géniales avec des projets géniaux !
- Dites, que diriez vous de prendre une année sabbatique ? Vous pourriez nous accompagner dans notre tournée et ça vous permettrez de faire une pause.
Je me stoppe net suite à la proposition de Damiano.                                                                                  Tévy aussi semble choquée, car sa bouche est restée ouverte, suspendue aux mots qu'elle aller prononcer.

- Bien sûr, ce n'est qu'une suggestion, continue Damiano en voyant nos têtes. Prenez le temps d'y réfléchir et tenez nous au courant. En tout cas, sachez que nous en avons tous les quatre discutés et que chacun de nous serraient enchanté si vous décidiez d'accepter.
Je ne sais pas quoi penser. Est-ce que les quatre personnes que j'admire depuis des années viennent de me proposer à moi et à ma meilleure amie de rester avec eux durant toute une année et de les suivre dans leur quotidien ? Moi qui trouvais que tout ce qui c'était dérouler ces derniers jours était irréel, je me trompais. ça, c'est irréel. Une fine couche de sueur masque mon front, mon corps étant encore paralyser par la surprise. Je me repasse en boucle les paroles de Damiano, elles entâmes une ronde sans fin dans ma tête.  
Je crois que la plus grosse décision de ma vie vient de m'être proposée.