𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓼𝓲𝔁

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Nous sommes rentrés à l'hôtel depuis plusieurs heures. Allongée dans mon lit, je ne trouve pas le sommeil. Je repense sans cesse à la proposition de Damiano et j'hésite, chose que je déteste. D'un côté, j'ai la possibilité de vivre une expérience unique auprès de gens incroyable, mais suis-je prête à tout quitté pour ça, pour eux ?
Agacé, je me lève.
Grâce aux membres du groupe, Tévy et moi avons pu avoir une chambre commune.
Pas au même étage qu'eux, mais nous ne pouvons pas nous plaindre, cette chambre est juste sublime.
Cette dernière est baignée dans l'obscurité et les petits ronflements de Tévy m'annoncent que ce n'est pas une heure où je suis censée être réveillé.
J'enfile un déshabillé en soie noir et je sors discrètement de la chambre. Je monte à petit pas les six étages de l'hôtel pour rejoindre le toit terrasse.
En poussant la porte vitrée, le froid me fouette le visage et me fait frissonner.
J'avance le plus loin possible et je m'accoude à la rembarre.
La vue est exceptionnelle, le Colisée est illuminé et les phares des voitures brillent dans la nuit tels une nuée de lucioles. Je n'ai jamais été fan des grandes villes, mais je crois bien que Paris et Rome sont les deux exceptions.
Je reste là pendant de longues minutes, peux être même qu'une heure entière est passée. J'ai le visage en feu à cause du froid et la chair de poule recouvre ma peau pourtant, je reste là, à contempler la ville qui ne semble pas vouloir s'endormir.
Ici, je me sens plus vivante que jamais, je sens chaque parcelle de mon corps se réveiller au contact du froid et j'aime cette sensation.
En fond, j'entends le bruit de la porte claquer. Je me retourne légèrement et j'aperçois Damiano, une cigarette à la bouche. Ses cheveux mis long flottent au-dessus de ses épaules et la fumée de sa cigarette forme une sorte de brume mystérieuse qui l'enveloppe.
Il me remarque et vient à ma rencontre, sa démarche est sûr et il semble détendu.
Il s'accoude à son tour sur la rembarre tout près de moi, je sens la chaleur qui émane de son corps, elle m'enveloppe tout comme la douce odeur de son parfum. Un mélange de cigarettes, de chèvre feuille et de cannelle.
- Tu ne dors pas, remarque-t-il.
- Non, je ne trouve pas le sommeil.
Il se retourne vers moi, cigarette à la main.
- Écoute, si c'est à cause de ma proposition, ne te tracasse pas. Je te l'ai dit, vous n'êtes pas obligées d'accepter.
- Je sais dis-je dans un soupir, je suis sûr que Tévy est enchantée et moi aussi, mais il me faut un peu de temps avant d'accepter de quitter mon ancienne vie.
Damiano pivote pour me faire face, il saisit mon avant-bras et plonge ses yeux dans les miens.
- Tu n'as pas à quitter ton ancienne vie, vois ça comme une expérience. D'après ce que tu as dit au restaurant, ta vie en France n'est pas de tout repose et tu n'as pas beaucoup de temps pour toi.
- Tu insinues que ma vie est trop simple ? Je lance en levant les yeux, soudain furieuse par son manque de tact.
- Non, bien au contraire, je pense simplement que c'est le bon moment pour prendre des vacances.
Je ne lui réponds pas. Perdue dans ses yeux, j'imagine à quoi pourrait ressembler une année entière à leurs côtés et je dois avouer que je suis tenté.
- Je ferrais mieux de retourner dormir je confesse en détournant le regard, je vais y réfléchir sérieusement et je te donnerais une réponse.
- Demain, dit-il en lâchant mon bras.
- Demain ! Je répète en retenant un cri.
- Il faut savoir se fixer des limites si tu ne veux pas finir noyer dans tes pensées. Crois moi, je connais ça et je te dis ça pour t'aider. Alors réfléchis bien Willow, tu me donneras ta réponse demain et là, que tu le veuilles ou non, une nouvelle vie commencera pour toi. Alors à toi de voir si tu veux qu'elle soit ponctué de regrets.
Sans attendre de réponse de ma part, il écrase sa cigarette et referme la porte vitrée derrière lui. L'atmosphère redevient glacial, comme s'il ne c'était jamais rien passer.
De nouveau dans ma chambre, je m'assois sur le bord du lit.
- Willow ? Souffle Tévy entre deux bâillements, tu es réveillée ?
Je me tourne vers elle et essaye de lui sourire.
- Je ne voulais pas te réveiller, rendors toi d'accord.
Tévy s'assoit en tailleur et se frotte les yeux.
- Je t'ai entendue te lever, où es tu partie, il y a un problème ?
- J'avais besoin de prendre l'air, voilà tout.
Elle me saisit par les épaules et me force à la regarder.
Je te connais depuis qu'on a 12 ans Will, tu crois vraiment que depuis le temps, je n'ai pas appris à voir quand tu me mens.
- Je...
- Allons, raconte moi.
- Je suis tiraillé, je ne sais pas si je dois accepter la proposition de Damiano, c'est tellement tentant mais ça me semble un peu précipiter.
Je marque une pause et je cache mes yeux dans mes mains.
- J'ai peur qu'en prenant la décision de tout quitter pour rester ici, rien ne redevienne jamais comme avant.
Tévy prend mon menton entre ses mains et m'attire à elle.
- Peut importe la décision que tu prendras, ta vie changeras de toute manière. C'est un risque à prendre, mais c'est le but de la vie non ! En tout cas, peu importe ce que tu choisiras, je te suivrais.
- Quoi, Non ! Je ne peux pas t'imposer mon choix.
- Tu ne m'imposes rien continue doucement Tévy, c'est moi qui prends la décision de le suivre quel qu'il soit.
Puis comme si de rien n'était, elle s'allonge et m'invite près d'elle, je me love contre sa poitrine, la tête au creux de son cou. Il s'échappe de Tévy une bienveillance hors du commun, et d'ailleurs, je m'endors en un rien de temps.

Tout naît des flammes...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant