Tout naît des flammes...

𝓬𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓿𝓲𝓷𝓰𝓽 𝓼𝓲𝔁

J'écoute d'une oreille distraite Thomas me raconter son rêve de la nuit précédente. Depuis que nous sommes en tournée, c'est à dire plus de deux semaines, c'est un rituel qui s'est instauré entre nous. Les rêves de Thomas sont toujours distrayants, et étranges. Mélange subtile entre des lamas qui chantent et des mondes oniriques remplis de cerisier aux feuilles tricolores et aux créatures extravagantes. Une pluie fine tombe sur la ville, les grandes fenêtres vitrés de l'hôtel offre une vue superbe. Dans un grand fauteuil rouge est vautré Damiano qui tente avec colère de finir le rubik cube qu'il traîne depuis Hambourg, cadeau d'un fan après le festival où le groupe à jouer.

- Et donc, j'ai finis marié avec une poire conclu le guitariste en rejetant la tête en arrière.
- Captivant déclare Ethan en levant les yeux de son livre.
- Il pleut alors qu'on arrive à la fin de nos vacances, dit Tévy d'un ton morose, on rentre à Rome demain et on aura même pas pu profiter de Paris !
- Parle pour toi, nous on à travailler durant ces trois semaines !
- J'appellerais pas ça du travail grogne Thomas, on aime ce qu'on fait, je dirais qu'on passe plus de temps à s'amuser qu'autre chose.
- Moi je bosse dur, maugrée Damiano en reposant son jouet sur la table basse. On fait des longues journées et même si ces semaines étaient cool, j'ai hâte de rentrer à la maison.
- Moi aussi dis-je à la surprise général, la maison me manque.

Tévy pose sur moi un regard lourd de sous-entendu. Plusieurs fois elle est venue dans ma chambre en me suppliant de lui raconter ce qui me taraude et à chaque fois, j'ai repoussé ce moment. Damiano est devenu mon conseiller attitré, un ami bien plus proche que je n'aurais pu l'espérer quelques mois plus tôt. Grâce à ses conseils, j'ai réussir à tenir éloigner Victoria et Ethan durant la fin du séjour, prétextant à chaque fois des idioties de moins en moins crédibles. Aucun d'eux ne semblent s'en plaindre pour autant, visiblement Damiano avait raison, l'amour rend aveugle. Quand nous serrons de retour à Rome, je sais que je devrais des explications à chacun d'eux, que je devrais mettre des mots sur ce que je ressens et ça me fais peur mais le fait d'entrevoir la possibilité de me libérer du poids que me cause cet triade m'enchante. La perspective de rentrer est un appel à la libération.

- A votre avis, le nom du groupe à prit de l'ampleur durant la tournée ? Demande Ethan.
- J'espère bien renchérit le chanteur en bombant le torse, c'est bien pour ça qu'on à accepter.
- Je ne voit pas pourquoi il en serrait autrement,  ajoute Thomas en s'étirant comme un chat, ont à bien jouaient et les gens semblaient enthousiastes.
- Tom à raison, complète Victoria en s'approchant. Le public était content de nous voir et notre musique fait toujours son effet partout où l'on vas.
- Quel optimisme, se moque Tévy.
- Tu doute de nos talents ?
Le chanteur fais semblant d'être piqué par les dires de mon amie.
- Pas le moins du monde, dit-elle avec un sourire.
- Cesser de vous chamailler voulez vous, vous me donner la migraine, se plaint Ethan en massant ses tempes de sa main libre.

Damiano lui lance un regard assassin mais ne répond pas, j'ai appris avec le temps que troubler la sérénité d'Ethan revient à attirer le courroux du diable.

- Et si nous jouions ? Propose Thomas qui semble profondément s'ennuyer.
- Ça c'est une idée ! Approuve Vic en joignant ses mains ornées de bagues imposantes.
- Je suis partant, dit Damiano en posant ses yeux sur la ville embrumée.
- Compter sur moi, je déclare à mon tour.
Ethan, comme troublé qu'on ne demande pas son avis se lève d'un bon en abandonnant son livre sur le canapé anthracite où il se tenait.
- Tous le monde participe alors ! s'exclame Thomas en posant ses yeux brillants sur chacun de nous. Que dites vous d'un poker ?

Je tente de me remémorer la dernières fois que j'ai jouer à ce jeu, je n'y parvint pas. Étant donné que personne ne proteste, le blondinet prend ce silence pour un oui. Après s'être lever pour prendre un paquet de carte qu'il à dénicher au fond d'un tiroir poussiéreux, il distribue les cartes méthodiquement.