Tout naît des flammes...

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓽𝓻𝓮𝓷𝓽𝓮 𝓺𝓾𝓪𝓽𝓻𝓮

Un rire disgracieux m'échappe tandis que Tévy me sort une nouvelle blague. Mon amie sourit à son tour, heureuse de l'impact de son bobard.

- ça suffit Tévy... j'ai... j'ai mal au ventre à force de rire !

- Ce n'est que le début ! Ajoute mon amie qui se penche vers moi pour me chatouiller les côtes.

- Stop, je réussi à articuler entre deux éclats de rire. Cette tenue n'est pas adaptée Tévy, je ne peux pas me tortiller avec une robe aussi moulante !

- Ne dis pas de bêtises ! Cette robe est assez longue pour que tu puisses danser !

J'essaye de retrouver mon calme, je sens mes joues chauffer et prendre une teinte rougeâtre à cause de la baisse de température.

- Nous marchons depuis au moins trente minutes déclare Tévy en s'arrêtant, je meurs de soif. Ce bar et plein et il a l'air d'y faire bon vivre, Will allons y !

Je pousse un soupir et recule de quelques pas pour être à son niveau. Je tourne la tête vers le bar où souhaite aller mon amie. Rouge et doré. Ce sont les deux couleurs qui me sautent aux yeux. Un grand store bordeaux, des fauteuils en alcantara bourgogne. Les ornements qui décorent à merveille l'endroit son aussi ambré qu'un bijou.

- C'est vrai qu'il y a du monde, je remarque. Le lieu est superbe, tu veux vraiment aller ici ?

Mon amie hoche la tête, son regard pétillant ne quitte pas l'entrée du café.

- Très bien, je déclare après réflexion. Allons-y. 

- Super, tu ne le regretteras pas !

- Comment tu peux dire ça, tu ne connais pas cet endroit !  Je m'esclaffe.

- Je sais, je sais, mais je le sens bien.  ( Elle se tourne vers moi et m'envoûte de son pétillant regard. ) Je ne sais pas pourquoi mais mon instinct me dit qu'il faut aller ici !

Je la regarde stupéfaite. Elle n'est vraiment pas croyable.

- Tu as gagné, je te suis...

Tévy pousse un petit cri victorieux et s'engage en première à l'intérieur. A peine ai-je franchi le porche qu'une lourde odeur de tabac froid me prend le nez. Je tourne la tête dans toutes les directions à la recherche d'une table vide. Là, un peu à l'écart, une unique table nous tend les bras. J'empoigne mon amie et la tire de sa contemplation. Les lustres attendront.

- Hé !

- Désolé Tévy mais il reste une table, tu ferras le tour du propriétaire plus tard !

- Ça va, je te suis bougonne-t-elle en pressant le pas.

Une fois assise, je m'autorise enfin à reprendre mon souffle. Être entouré d'autant de monde est étouffant. Un serveur vient à notre rencontre, un élégant nœud papillon rouge noué autour du cou.

- Mesdemoiselles lance-t-il de sa voix suave. Que puis-je vous servir ?

Tévy et moi échangeons un regard entendu.

- Deux Spritz s'il vous plaît !

- Je vous apporte ça dans un instant, ajoute-t-il avec un sourire.

- Excusez moi monsieur ?

Le blondinet au nœud se retourne.

- Pourquoi y a-t-il autant de monde ce soir ? Demande mon amie un peu trop curieusement.

- Oh et bien une chanteuse devait donner une représentation ce soir mais elle s'est désister. Le monde, c'est son public qui prend quelques verres avant de rentrer déçu.