Tout naît des flammes...

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓽𝓻𝓮𝓷𝓽𝓮 𝓽𝓻𝓸𝓲𝓼

La sonnerie de mon téléphone me tire de mon lourd sommeil. Je repousse les draps tout en m'étirant, Tévy qui dormait à ma gauche est en train d'ouvrir les stores.

- Bien dormis ? Demande-t-elle en ouvrant bruyamment la fenêtre.

- Super et toi ?

Elle hoche la tête en revenant s'asseoir sur le lit.

- Programme du jour ?

Tévy jette sa tête en arrière avant de me répondre.

- J'ai pensé que nous pourrions visiter le château Saint-Ange et faire quelques boutiques, puis une fois que nous serons bien fatiguées, on pourra aller dans un bar prendre un petit remontant !

Je réfléchis un instant, son programme me plaît. Balade en ville et visite guidée d'un célèbre château, pour finir en beauté, passer la fin de soirée à s'enivrer de boissons colorées, une journée touristique des plus banales !

- J'aime ce programme, ne perdons pas une seconde !

Une fois hors de l'hôtel, je remplis mes poumons d'une énorme bouffée d'air. Tévy me saisit le bras et m'entraîne vers une rue marchande en me disant que nous allons commencer par faire les boutiques tant qu'il n'y a pas trop de monde.

Quand nous ressortons de chez Prada, ma montre m'indique qu'il est bientôt quatorze heures. Je coupe Tévy qui allait rentrer dans la boutique d'à côté, ses yeux s'écarquillent en se posant sur les trois aiguilles qui poursuivent inlassablement leur course.

- Déjà ! S'égosille t'elle. Le temps passe si vite quand on s'amuse !

- Nous devrions y aller si tu tiens vraiment à visiter le château.

- Évidemment que j'y tiens ! Réplique-t-elle outrée. Tu ne te doutes même pas des merveilles dont il regorge !

- En effet, je ris. Je n'en ai aucune idée mais j'ai hâte de le découvrir !

Tévy s'avance et laisse tomber ses sacs au sol. Elle recule de quelques pas et me regarde avec des yeux menaçants. Ses sourcils se froncent, comme à chaque fois qu'elle est sur le point de m'annoncer quelque chose qu'elle me cache depuis longtemps.

- Qu'est qu'il y a Tévy ? Je pouffe en la bousculant de mon épaule. Qu'est-ce que tu me caches ?

- Rien, rien, fait-elle en pouffant à son tour. Rien qui ne mérite que tu sois au courant.

Je roule des yeux en avançant d'un pas.

- Allez, assez perdu de temps, conduis moi à ton château !

                                                        ***

Je crois que la galerie de mon téléphone n'a jamais était aussi remplies. Entre les remparts, les peintures, les armures et les fresques, je ne sais plus où donner de la tête. Tévy qui est devant moi est hystérique, elle qui a toujours été fan de musées et de vieilleries, elle est dans son élément.

- Oh mon Dieu Will, regarde ! Cette peinture est splendide et cette fresque... une pure merveille, c'est de l'art Will, de l'art !

Je la regarde, stupéfaite de l'immense bonheur que lui procure la visite de ce lieu ancestral. Je crois même apercevoir une larme se former au coin de son œil quand nous passons une seconde fois devant la " splendide peinture " qu'elle observait tout à l'heure.

La suite de la visite se déroule dans la même ambiance, mon amie est en extase visuelle, elle sautille de partout et chaque œuvre à droit à une séance photo privée. Moi qui me plaignais de ma galerie, la sienne est sûrement déjà pleine. La guide touristique qui nous expliquait une partie de l'histoire du lieu à même décider de léguer son groupe tant Tévy était insupportable. Je la vois encore tirer sur la manche de son collègue en le suppliant de prendre sa place. Ce dernier a accepté à contre cœur et maintenant, Tévy ne le lâche plus.