Chapitre 2

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Célestia aidait beaucoup son père, car elle aime beaucoup se sentir utile pour sa famille. Ces parents ne la critiquaient pas comme son frère ; bien qu'elle soit leur fille adoptive, ils étaient quand même contents d'avoir une deuxième enfant. En comparaison, son petit frère était une véritable terreur pour ces parents : il partait toujours voir ses amis du village voisin au lieu d'aider ces tuteurs. Il s'en fichait, mais pas Célestia. Elle en avait assez de sa comédie. Ses parents étaient très occupés, alors que lui, il s'en moquait complètement. Cette situation mettait sa sœur en colère, mais les tuteurs ne disaient rien par crainte de l'enfant. Argnaud avait quinze ans et un caractère difficile. Il n'était pas sociable avec sa famille et pensait pouvoir faire ce qui lui plaisait. Il pensait être plus intelligent que sa sœur qu'il n'aimait pas. Pour lui, elle était une inconnue. Il se prenait pour le chef de la famille à la place de son père. Il faisait ce qu'il voulait. Il la traitait régulièrement d'insulte, même si ses parents tentaient de faire comprendre à leur fils qu'elle restait avant tout sa sœur. Cette dernière ne se démoralisait pas ; elle réussirait un jour à lui faire réaliser son importance envers lui. Elle finirait un jour par se battre contre son frère, s'il le fallait. Elle prenait toujours la main de ses parents une fois qu'Argnaud était monté dans sa chambre. Elle est insistante auprès de ses parents pour qu'ils ne soient pas découragés à cause de lui. Elle restait forte devant leurs yeux, et c'était ce qui faisait que son père était un peu fier d'elle. Il l'admirait et l'aimait pour son courage, sa force et sa gentillesse. Comme aujourd'hui, à la récolte du printemps, il y avait tant de choses à faire qu'ils avaient besoin de l'aide d'Argnaud. Elle partit le chercher en ville, là où tous les garçons qui la regardaient avaient le nez qui saignait. Cependant, Célestia n'était pas intéressée par l'amour. Elle ne voulait pas que des gens découvrent son don avec les dragons. Seuls les Dragonniers et leur dragon étaient acceptés par le roi et bénéficiaient du privilège d'être nommés Chevaliers de la Garde Royale. Elle entendait très bien les dragons parler à leurs dragonniers. Elle oublia leur discussion en voyant son frère plus loin. Elle lui saisit l'oreille et le força à se mettre à genoux devant ses amis.

— Tu rentres directement à la maison.

— Je n'ai pas besoin que tu me donnes des ordres. Tu n'es pas ma vraie sœur ; tu n'es qu'une personne inutile dans la famille. Va te faire voir en enfer !

C'en était trop ! À partir de l'âge de douze ans, elle avait commencé à aider toute sa famille. Elle frappa Argnaud si violemment que tout le monde a entendu le bruit de la scène.

— Une inutile ? Je travaille d'arrache-pied depuis mes douze ans pour aider papa et maman. Tu n'accompliras rien dans la vie, c'est certain. C'est toi l'inutile de la famille. Alors, ne viens pas pleurer dans les bras de nos parents. Ils en ont assez de ta rébellion et de ta prétention à la suprématie. Et tu n'as pas de respect pour eux. Ils font tout pour que nous ayons une vie tranquille. Tu ne te rends pas compte qu'on est pauvres, tu n'en as rien à faire si l'on meurt de faim. Maintenant, tu viens nous aider, papa et moi, à la récolte.

— Je n'ai rien à foutre de ton fichu discours et tu n'es pas ma mère pour me faire une leçon de morale ! Va mourir en enfer ! Tu es et tu ne seras jamais ma sœur.

Célestia le gifla de nouveau et le regarda méchamment.

— Fais ton malin, mais ne viens jamais te plaindre que tu as faim. Tu comprendras enfin ce qui est d'être pauvre et que la seule façon pour nous de nous nourrir est notre récolte. On est fatigués de ta conduite immature et égocentrique. Ce n'est pas la devise de papa. La devise est : « La famille d'abord et les amis ensuite ». Retiens bien ceci, s'il te plaît.

Célestia est allée retrouver sa mère, qui était épuisée, lorsqu'elle a entendu arriver son père.

— Où est Argnaud ?

— Toujours avec ses amis, il s'en fiche complètement de nous, père. Je l'ai giflé à deux reprises pour son manque d'égard et ces insultes envers moi. Et puis, maman est fatiguée ; elle a besoin de se reposer.

— Ça va aller, ma chérie...

— Non, maman, vous êtes fatigué ; vous devriez aller dormir pendant un ou deux jours pour vous reposer.

— Ma chérie... Ta fille a raison. Tu devrais te ménager un peu ! Tu pourrais tomber malade si tu te forçais trop.

— Si seulement Argnaud comprenait la gravité de notre situation, dit-elle en appuyant son dos contre le levier.

— Père, emmenez mère dans sa chambre ; je vais terminer ce que vous avez commencé.

— Tu es si gentille et si serviable ! Nous ne regrettons pas ta présence parmi nous.

— Maman, un jour je saurai qui sont mes parents biologiques, mais je refuse de vous laisser comme ça. Je crains que, si je pars maintenant, vous soyez morte à mon retour. Je regretterais alors d'être parti.

— Nous le savions, ma chérie, mais un jour viendra où tu devras partir et une nouvelle aventure t'attendra.

— Mère !

Célestia la serra dans ses bras, elle était heureuse dans cette famille, malgré la pauvreté. Son père l'emmena alors dans sa chambre, laissant Célestia terminer ce que sa mère avait commencé, à savoir éplucher les pommes de terre. Elle les coupa en rondelles, avec le peu d'huile de tournesol qu'ils avaient, et les fit ensuite tremper. Ensuite, elle s'occupa de la viande. Son père arriva à la cuisine pour voir sa fille en action.

— Que nous prépares-tu à manger ?

— Blanc de poulet aux chips. Ça va changer un peu des autres repas.

Célestia coupa de belles tranches de viande. Elle s'occupa des rondelles ; après en avoir goûté une, elle acquiesça. Elle mit les rondelles dans un saladier et fit cuire la viande. Le repas fut bientôt prêt grâce à elle. Argnaud, quant à lui, était invité chez un ami. Il ne voulait surtout pas revoir sa sœur maléfique. L'après-midi, il y eut de l'agitation. Célestia aidait son père dans l'ensemencement du champ. Elle crut avoir fait un mauvais rêve lorsque, soudainement, elle se redressa.

Tome 1 - Célestia Et La Prophétie DraconiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant