Tome 1 - Célestia Et La Prophétie Draconique

Chapitre 18

Terren partit retrouver son pire ennemi pour lui parler malgré l'envie qu'il avait de le tuer. Célestia avait le don de lui redonner le sourire. Cette dernière resta dans la chambre ; Esteban était bien tenté de lui adresser la parole malgré sa timidité, mais il l'affronta avec courage.

— Célestia, c'est ça !

— Célestia Hedwood.

— Désormais, cela sera Célestia Draconis.

— Oui, père.

— Qu'as-tu fait de ta vie, ma chérie ? Demande la jeune mère, et Célestia devint timide et embarrassée devant son frère jumeau et sa mère.

— Beaucoup de choses, notamment la cuisine et l'agriculture.

— Tu as un magnifique étalon.

— Il devait être envoyé à l'abattoir.

— Euh, pourquoi ? Il est si magnifique !

— Il était H24 dans son box lorsqu'un ami de mon père adoptif a voulu abattre Storm si on refusait son offre de nous le donner. Storm et moi, on avait une sorte de connexion. Lorsque l'homme est revenu avec lui, il l'a laissé dans l'enclos. Mon père adoptif a essayé de l'attraper, mais il s'est blessé. Peu après, je suis allée voir et j'ai essayé de le calmer. Il a tenté à plusieurs reprises de se cabrer vers moi pour me blesser, mais il n'y est pas parvenu. Une fois, j'ai placé ma main sur sa tête, il s'est calmé. À son arrivée, il obéissait qu'à moi. Pour le champ, on avait besoin de lui. Il nous a aidés, alors on l'a gardé. Maintenant, il est plus doux et plus calme, mais la seule chose qu'il possède, c'est qu'il est infatigable : aussi rapide que la foudre, il est puissant. Il peut galoper sur de longues distances, il ne sera jamais fatigué. Il fera tout pour me protéger.

— Storm signifie tempête, non.

— Oui.

— Tu ne me connais pas, j'imagine.

— Elle ne t'a pas connu, mon fils. Quand elle est née, tu étais encore dans le ventre de ta mère.

— Dommage, je suis sûr qu'on aurait été des terreurs.

— Je te prie de me pardonner, mais j'ai assez vu un frère adoptif insultant et insolent à mon égard.

— Dommage, je voulais en apprendre plus sur ma sœur.

— Tu vas comprendre assez rapidement que je ne suis pas une fille facile. J'ai dû me durcir, contrairement à ce que tu crois. Je ne suis pas le genre de personne à me laisser faire.

— Tant mieux, toi et le prince, vous....

— Oui, nous sommes officiellement ensemble et je serai bientôt reine de ce royaume. Pour l'instant, nous n'allons pas plus loin que le baiser, même si Terren marque son territoire sur ma gorge. Il prend très bien soin de moi et me protège. Je sais qu'il peut être incontrôlable parfois, comme quand il s'est battu contre le prince psychopathe. Je peux le persuader de se calmer.

— Tu es sérieuse, ma chérie.

— Oui, il m'a demandé de l'épouser il y a deux jours, et j'ai dit oui. Nous sortions déjà ensemble. Nous étions fous amoureux l'un de l'autre. Cependant, nous devons attendre après le 24 décembre pour pouvoir nous marier et porter son héritier. Je serai alors âgée de dix-huit ans et capable d'enfanter.

— Parle-nous de ton amour de jeunesse !

— Tu peux aller voir ailleurs ; l'amour ne m'intéressait pas.

— Tu es sérieuse, grande sœur ?

— Et toi, alors ?

— J'ai eu une ou deux conquêtes durant mon voyage à ta recherche.

— Esteban !!! S'écria sa mère, mécontente.

— Ce n'était rien de sérieux, maman.

— En es-tu sûr, mon fils ?

— Bon, c'est vrai : il y a eu une femme qui m'a drogué dans mon verre d'eau. J'ai donc couché avec elle, mais si je la croise à nouveau, je dois être prudent.

— Et tu l'as bu, alors que tu le savais.

— Non, je ne le savais pas. J'ai seulement appris ça quand je me suis réveillé le lendemain. Je l'ai menacé que si jamais elle venait à être enceinte. Je viendrai la tuer de mes propres mains. Elle m'en a mis une goutte dans mon verre, lorsque mon dos était tourné.

— Je l'espère, pour toi, qu'elle n'est pas enceinte, parce que c'était une prostituée qui avait besoin de se faire baiser que tu as eu. J'ai déjà entendu parler d'une méthode qui amplifie et prolonge le plaisir, ce que recherchent les femmes prostituées : ce sont les hommes bestiaux.

— Comment tu le sais ?

— Mon père adoptif m'en a parlé quand il était plus jeune, juste avant de rencontrer sa femme. Ma mère adoptive. Ils m'ont tout enseigné : la vie active, comment bien travailler, comment gérer une famille. Il m'avait mis en garde contre ce genre de choses et m'avait dit de ne pas faire confiance à tout le monde.

— Il avait raison de t'avertir ! Dis-moi : es-tu toujours ...?

— Vierge, oui !

— Tu es incroyable, grande sœur.

Célestia sourit et raconta à sa famille comment elle avait vécu. Elle était incroyable pour eux ! Un garde fit soudainement irruption dans la pièce et introduisit Dorian.

— Il souhaite vous voir, princesse.

— Qui ?

— Le connaissez-vous ?

Dorian s'écarta et laissa entrer un jeune homme quand Célestia se leva et qu'elle se jeta dans ses bras.