Chapitre 25

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Terren s'assit lourdement dans le fauteuil une fois entré dans la pièce. Argnaud déposa la boîte sur la table de chevet, puis Célestia rejoignit son fiancé et l'embrassa.

— Vous êtes fâché ?

— Un peu ! La sorcière aurait pu vous attaquer. Ne partez plus sans me prévenir à l'avenir, j'ai eu peur pour vous.

— Vous savez, mon cher Terren, Célestia a perdu son sang-froid. Elle doute de la mission.

— Argnaud !!!

— Bah quoi ! Tu paniquais tellement que tu t'es persuadée que jamais il n'y aurait d'esprit d'équipe avec Arnold. Évidemment qu'on lui en veut d'avoir tenté de t'amener chez lui, et de te servir d'esclave ; cependant, ce n'est pas une raison pour le haïr. Surtout si on a besoin de lui pour te protéger avec le prince. En neuf mois, il aura le temps de se faire pardonner.

— Il ne faut pas vous rendre malade, mon amour.

— Vous ne l'appréciez pas. Si vous le voyez, vous pourriez le torturer, le découper ou encore... Aïe ! Argnaud !!!

— Arrête de paniquer ! Tu t'emballes trop vite. Déjà, Arnold se fera tout petit devant Terren et nous tous. Alors, peu importe ce que tu diras, Célestia. Il ne tentera plus jamais de te réclamer comme épouse. Il n'a pas envie de se mettre à dos deux dragons, un fiancé puissant, un frère jumeau et son frère adoptif, enfin tous les élus. Je ne crois pas qu'il pourrait rivaliser avec nous.

— Argnaud a raison. Calmez-vous ! Si cela peut vous rassurer, je ne ferai rien. Qu'est-ce que c'est, cette boîte ?

— Je ne sais pas. C'est lourd, pourtant, mais c'est un prix que mon père a gagné à un tournoi quand il était jeune pour faire plaisir à ma mère. Si jamais il ne l'a pas vendue, c'est parce que cette boîte tient tant à son cœur.

— Ouvre-là ! Tu avais obtenu la permission de papa pour ouvrir le coffret lorsqu'on aurait atteint le château. On y est ! On est même rendus dans ma propre chambre, qui plus est.

— Mais un jour, cette pièce sera vide. Vous serez alors ma future femme. Vous devrez rester dans ma chambre après les épousailles.

— Je le sais, mon cœur. On la conservera pour notre futur héritier.

— Pourquoi pas !

Célestia sourit. Argnaud souleva le couvercle et ils virent alors une arme : un arc et ses flèches. L'arc était couvert d'écailles de dragons de couleur noire aux reflets verts, comme ceux d'une aurore boréale. Le bois de la branche supérieure et inférieure de l'arc était composé de bois cintré, verni en noir. Il prit délicatement l'arc pour l'observer de plus près, et il fut incroyablement surpris d'apprendre qu'une telle arme se trouvait dans la maison familiale. En effet, son père avait gagné l'amour de sa mère avec cet arc.

— Elle est magnifique, Argnaud.

— Mon père l'a gagné pour conquérir le cœur de ma mère. C'est un arc aux écailles de dragons, la plus rare et la plus chère arme jamais vendue.

— Alors, prends-en bien soin, Argnaud.

— Avec joie, Altesse ! J'ai vraiment hâte de la tester. Je la porterai avec fierté à cet arc.

Célestia sourit pendant que le soleil se levait lentement. Elle et Terren avaient bien préparé leurs chevaux. Alors qu'il allait voir sa jument, Terren trouva celle-ci étrange. Storm passa sa tête par-dessus le box d'à côté. À ce moment-là, Célestia vit Yuki couchée sur le côté.

— Qu'est-ce qui t'arrive, Yuki ?

Terren s'assit derrière elle et lui caressa le cou avec délicatesse, comme si c'était une chose fragile et sensible. Tous les sentiments se bousculaient dans la tête de Terren en ce moment même : la peur, l'inquiétude, l'impuissance de ne pas savoir ce qu'elle a ! Et Célestia ne pouvait rien faire, elle n'était pas vétérinaire.

— Appelle mon père. Elle ne se sent pas bien.

Célestia a couru jusqu'à la salle du trône et est arrivée complètement essoufflée.

— Voyons, Célestia ! On demande une audience pour venir me voir.

— C'est Terren qui m'envoie. Yuki n'est pas bien ; elle est étendue par terre.

— Quoi ? C'est impossible !!

— Venez vite.

Ils allèrent jusqu'aux box où Yuki se trouvait, alors que Terren pleurait. Il caressait sa jument ailée. Le roi et la reine ainsi que la famille de Célestia voyaient l'état de la jument.

— S'il te plaît, Yuki, lève-toi ! Allez !!

— Qu'on appelle un vétérinaire ! Toi et Célestia, vous partez. Nous allons prendre soin de Yuki. Je te le promets, mon fils.

— Viens ! Storm n'y verra aucun inconvénient si tu viens sur son dos. Nous avons un destin à accomplir.

— Yuki, écoute-moi ! Je t'interdis de mourir. Ne m'abandonne pas.

Yuki bougea la tête et lécha la joue de Terren, qui finit par rire. La jument n'avait aucune idée de ce qui se passait. Storm fut emmené par sa maîtresse, que Terren laissa sa jument entre les mains expertes du vétérinaire. Il partit ensuite retrouver Célestia et monta derrière elle.

— Où est Yuki, Votre Altesse ? demande le sorcier.

— Allons-y ! Nous vous le dirons sur le chemin.

Storm se cabra, il hennit en agitant ses sabots et partit dans un petit galop. Le groupe le suivait. Le voyage commença.

Tome 1 - Célestia Et La Prophétie DraconiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant