Chapitre 51

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Jusqu'au jour du départ pour combattre la sorcière, Célestia passait ses journées, seule et loin de Terren. Tout ce qu'elle faisait était de se protéger d'une souffrance insupportable. L'idée qu'elle pourrait perdre Terren dans une telle bataille est insupportable pour elle. Elle l'aimait tellement, Terren ! Arnold remarque Célestia, qui est assise au sommet d'une colline couverte d'herbe, à l'extérieur du château. Arnold passait par là juste pour marcher et respirer un peu d'air pur. Il avait remarqué que Célestia était seule en haut de la colline. Il regarde attentivement ce qui l'entoure avant d'aller voir celle qu'il a voulu enlever à son futur fiancé. Aujourd'hui, il la connaissait fort bien. Il s'assoit près d'elle. Terren cherchait Célestia ; ce n'était pas dans ses habitudes d'éviter sa rencontre. Quelque chose n'allait pas. Même durant la nuit, ils faisaient chambre à part. Il la découvre sur la colline juste au moment où Arnold vient s'asseoir près d'elle. Il put aisément entendre toute la conversation, même à la distance où il se trouvait.

— Allez ! Crache le morceau ! Je ne souhaite plus être celui qui t'a convoitée ; j'ai admis ma défaite à mon retour forcé dans mon royaume. La personne qui te mérite le mieux est Terren. Il peut être content de t'avoir. Toutefois, depuis notre départ pour rejoindre la meute jusqu'à notre retour, j'ai appris à te connaitre. Tu n'es pas du genre à t'éloigner ainsi sans explication. Crache le morceau !

— Que suis-je censé te dire ?

— Ne t'aventure pas à dire que tu n'as pas compris, Célestia ! Un aveugle te dirait que tu ne vas pas bien ! Je t'ai partagé mes peurs et mes angoisses les plus profondes à propos de mon retour dans mon royaume. Surtout, ma peur envers mon père...

— Tu dois t'attendre à ce que, une fois la bataille gagnée, tu aies affaire à lui...

— Je ne peux rien te cacher... Mon père serait prêt à tout faire pour éliminer définitivement les lycanthropes... Même pour tuer son propre fils... Ce qui me préoccupe le plus est de savoir comment protéger ma meute contre ce père qui m'a élevé en tant que bourreau et tueur de loups-garous. Même caché à Edozia, mon père n'hésitera pas à les traquer et à les exterminer. Alors, crache le morceau ! Tu as besoin d'en parler à quelqu'un ! Tu portes trop de choses sur tes épaules. Je te surprends toujours en train de pleurer la nuit. Tu devrais pourtant savoir que mon ouïe est très fine pour un loup-garou que je suis ! Ce n'est pas dans tes habitudes d'avoir une chambre séparée.

Célestia baisse le regard ; ses yeux remplis de perles d'eau salée. Ces yeux frémissaient, mais brillaient encore avant qu'Arnold n'aborde le véritable sujet.

— C'est à cause de Terren, n'est-ce pas ?

Ce fut la goutte de trop : Célestia libéra alors ses larmes et ses hoquets. Arnold savait que Terren écoutait ; il l'avait entendue arriver. Il avait entendu Célestia gémir et trembler devant le flot de spams. Il la laisse s'exprimer, sentant qu'elle avait envie de le faire.

— Tu n'as aucune idée de la peur que j'éprouve... Mon instinct me disait depuis plusieurs jours qu'il était peu probable que je revienne vivante de la bataille. Mais j'ai peur qu'il arrive malheur à Terren pendant cette guerre... J'ai si peur...

Terren est complètement abasourdi par cette confession imprévue. Arnold soupire, puis exprime ses ressentis.

— Il est évident qu'il y a un risque de perte, il aurait fallu deux années d'entraînements intensifs avant la bataille. Mais le lendemain n'attendra pas. Plus les jours passent, plus la sorcière augmente en puissance. Il est inacceptable de repousser encore la date de la bataille. On est les élus et tu n'es pas toute seule à te battre... On est une équipe ! On ne laissera pas tomber qui que ce soit !

Tome 1 - Célestia Et La Prophétie DraconiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant