Tome 1 - Célestia Et La Prophétie Draconique

Chapitre 48

Les loups parcourent des kilomètres en silence, traversant le village fantôme et terrifiant ainsi Arnold, dont les oreilles étaient couchées contre son cou. Le moindre bruit faisait bondir le prince de Khomor. Il se demandait comment Terren parvenait à maintenir en vie la ville qui avait perdu son âme. Il n'aimait pas ce paysage, car la sorcière pouvait surgir de nulle part pour les attaquer par surprise. Célestia percevait toute la peur d'Arnold à travers ses poils, ses muscles et sa peau. Vraiment ! Arnold n'était pas à l'aise dans cette ville. D'un simple geste, elle effleure son cou pour apaiser le loup. Arnold reprit son souffle calmement en inspirant profondément et en expirant doucement, puis il avança assurément. Arthur observait son attitude. Bien sûr, un tel endroit pouvait effrayer. La preuve, plusieurs membres de sa meute étaient effrayés. Mais voir Arnold reprendre de l'assurance alors qu'il était terrifié était incroyable pour lui. Il allait de surprise en surprise avec le prince. Arnold observe attentivement les membres de la meute, aux sons de petits cris de frayeur émanant de certains d'entre eux. L'un d'eux était recroquevillé sur lui-même, tremblant de tout son être devant une maison dont les rideaux flottaient dans le vent. Le simple fait d'entendre le grincement du mur et de la porte lui a fait perdre tout espoir de progresser. Bien que c'était à l'alpha d'agir. En tant que prince, il ne pouvait pas abandonner qui que ce soit. S'il voulait gérer correctement son royaume, il devait observer et comprendre les situations puis réagir de manière efficace. Il se devait d'aider son prochain, quel que soit le prix. Arnold prit alors la décision d'intervenir, il s'approche du loup terrifié. Il se place entre le loup et la maison, obligeant ce dernier à le regarder, lui et non la maison. L'intervention d'Arnold surprend beaucoup de loups. Surtout l'Alpha, qui ne pensait qu'à observer ses faits et gestes. Il interdit aux bêta de s'interposer. Le jeune loup regarde le prince avec fascination et reconnaissance en voyant dans ses yeux une douceur qu'il ne trouvait chez aucun autre loup. Aucun d'entre eux ne l'a aidé, mis à part Arnold.

— Je suis aussi effrayé que toi, mais nous devons y aller et affronter nos peurs si nous voulons arriver dans la forêt enchantée. Montre-toi courageux. Sans peur, il ne peut y avoir du courage. Fais-en une force !

— Merci, prince Arnold ! s'exclame le jeune loup en se relevant et en se mettant sur ses quatre pattes.

— Il faut toujours aider son prochain ! Je l'ai appris à mes dépens durant toute ma vie de prince, ainsi qu'en tant que gardien, sourit Arnold avant de reprendre sa place, le jeune loup rattrape ses amis.

Pour le jeune loup, Arnold était son idole, bien qu'il fût encore très jeune, il rêvait d'être aussi fort que le prince. C'est avec courage qu'ils sortent du village hanté, sous le regard avisé d'Arthur. Ils arrivent à une rivière en lisière de la Forêt enchantée. Ils s'hydratent ensuite pour évacuer le stress et l'anxiété causés par leur passage dans la ville hantée. L'alpha prit la peine de se rapprocher d'Arnold, qui était en train de boire calmement.

— Tu n'étais pas censé intervenir, mais je vais de surprise en surprise...

— Je sais ! Mais, même si je suis un prince, j'ai appris à aider mon prochain. Bien que mon père m'ait dit de ne pas être trop bon ni trop clément avec certaines personnes. J'ai compris cela en grandissant et en devenant futur gardien, aider son prochain, c'est lui donner la chance d'avoir une meilleure qualité de vie. Finalement, je me rends compte que je ne souhaite pas être comme mon père et agir par moi-même en fonction de mes propres convictions. Mais ça... Je sais que c'est impossible... Mon père m'empêchera de régner sur le Royaume de Khomor. J'aimerais pouvoir aider et protéger mon peuple, mais...

Les loups étaient impressionnés par la bravoure du prince et surtout par la manière dont il était oppressé par son père. Célestia était nerveuse et rêve d'un jour voir naître un souverain digne de ce nom.