22. Les prisonniers

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Les cris des hurlantes retentirent.

- Et de onze ! déclara Océana, une main sur la poitrine.

La fumée encore présente dans l'arène lui donnait l'impression d'agoniser. Elle récupéra le cube bleu de son autre main, sans manquer de jeter un regard à Lorcan au passage. Il ne parvenait plus à lancer de pouvoirs magiques, maintenant qu'il ne pouvait plus bouger d'un pouce.

Les dernières flammèches avaient été éteintes il y a quelques minutes et le trio s'occupait désormais d'enfermer tous les dragons à l'intérieur des hurlantes.

- Ils en mettent du temps, bougonna le Cronix, en remuant pour tenter de se dégager de l'emprise des lianes.

Au début, Océana crut qu'il parlait d'elle, de Violette et de Clément, avant de se rendre compte qu'il faisait référence aux autres Cronix.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Violette en remarquant la mine sombre de son amie.

- Il a lancé un rayon lumineux... répondit l'intéressée en toisant Lorcan, c'était pour prévenir ses alliés ! Il vont arriver d'une minute à l'autre !

Les lèvres du Cronix s'étirèrent en un large sourire... qui s'effaça lorsque Violette resserra les lianes d'un geste de la main. Il marmonna quelques mots inaudibles avant de se taire pour de bon.

Clément envoya une nouvelle hurlante, qui captura un dragon aux indénombrables blessures.

- Allez les filles, lança-t-il, enthousiaste, on a pas de temps à perdre !

Il attrapa deux nouveaux cubes, bientôt imité par Violette et Océana.


Ils ne leur fallut qu'une demi-douzaine de minutes pour enfermer tous les dragons dans les hurlantes.

- Attendez, intervint Lorcan, en constatant que toutes les créatures avaient disparu, vous n'allez quand même pas me laisser tout seul ici !

- Vos complices viendront vous chercher, non ? rétorqua Violette en s'éloignant.

Le Cronix souffla, exaspéré.

Ils jetèrent un dernier regard à Lorcan et laissèrent la grande porte métallique se refermer en silence. Clément posa le sac de hurlantes par terre.

- Il ne nous reste que trois cubes, observa-il, il va falloir trouver un moyen de transporter toutes les cages de ces dragonnets.

Océana fronça les sourcils et se mit à faire les cent pas.

- Seul nos dragons peuvent nous aider.

- Il ne pourront jamais porter une aussi grosse charge jusqu'au monde Royal ! s'indigna Violette.

Clément hocha longuement la tête.

- Évidemment, acquiesça Océana, parce qu'il n'ont pas assez de forces... pour l'instant !

Elle leur sourit de toutes ses dents.

- Je ne comprends pas où tu veux en venir, répondit Violette.

- Le sortilège d'amplification, précisa-t-elle comme si c'était évident.

- Tu as perdu la tête ! s'exclama Violette, ce sort est réservé aux objets ! On ne peut pas l'utiliser sur des êtres vivants.

- Pourquoi ne pas essayer ?

- Étoile n'est pas un cobaye ! s'emporta Clément.

- On n'a pas d'autre solution, décréta Océana en détachant chaque syllabe de sa phrase.

Clément souffla. Personne ne l'écoutait jamais.

- Nos dragons sont loin, répliqua Violette, et les Cronix sont censés arriver.

- Bien sûr, il faut d'abord transporter les dragonnets à l'extérieur du bâtiment.

Violette et Clément échangèrent un regard inquiet.

- De toute façon, tu ne changeras pas d'avis, se résigna Violette.

Ils se tournèrent vers les cages des petits dragons. Le regard de Clément se posa sur sa serrure.

- Il faut trouver la clé.

Océana inspecta minutieusement les cages.

- Ce ne sont pas des serrures qui s'ouvrent avec une clé, réalisa-t-elle, mais avec un ADN.

Violette se frotta les mains.

- Tu veux que j'aille arracher les cheveux de Lorcan ? suggéra-t-elle.

- Prends plutôt une paire de ciseaux, intervint Océana en faisant apparaitre des ciseaux dans sa main droite.

Elle les lui tendit. Violette ouvrit la grande porte grise et se retrouva dans l'arène.

- Vous êtes venu me libérer ? demanda Lorcan, plein d'espoir.

- Dans tes rêves, railla la jeune soigneuse.

Elle s'approcha de lui et coupa une de ses mèches caramel.

- Qu'est-ce que... bredouilla le Cronix. Non !

Violette repartit, les yeux rieurs.

- Je les ai ! dit-elle à Océana et Clément.

Océana prit un cheveu et le déposa sur la minuscule plateforme entre la serrure et la cage. Un "bip" sonore retentit, suivit d'un petit "clic". La cage était ouverte.

- Parfait, déclara Océana en attrapant le dragonnet rose qui s'y trouvait.

SOS dragons - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant