SOS dragons - Tome 1

17. Le repaire

Les jeunes soigneurs survolaient désormais une forêt à la végétation dense, scrutant les horizons, à l'affut du moindre détail. Ils étaient au nord du monde des vampires et pourtant, il n'y avait pas une seule trace des Cronix. Pas même un bâtiment suspect, perdu au milieu de la forêt, ou un homme drapé de noir qui arpenterait silencieusement un sentier caillouteux. À moins que...

- Regardez, là-bas ! intervint Océana.

Les dragons restèrent en suspension dans les airs. Violette et Clément se penchèrent pour apercevoir ce qu'Océana tentait de leur montrer.

Violette tressaillit. Un grand bâtiment au toit plat se dressait en contrebas. Une silhouette venait de le quitter et parcourait désormais un chemin grisâtre. Des bruits inaudibles leur parvenaient. Un cri de dragon retentit. Clément étouffa un gémissement.

- C'est ici, assura Océana.

- Il faut vite trouver un endroit où cacher nos dragons, avant qu'ils nous repèrent ! réalisa Violette.

- Pourquoi pas dans cette clairière, suggéra Clément en désignant le fond de la forêt.

Les dragons effectuèrent quelques dizaines de battements d'ailes avant de se poser dans la clairière en question.

- Speranto, je compte sur toi : si quelqu'un essaye de te capturer, envole-toi le plus loin possible. lui murmura Océana.

- On entre dans le bâtiment ? demanda Clément.

- C'est la seule solution pour libérer les dragons, lui rappela Violette.

- Pas faux, avoua-t-il.

Ils laissèrent leurs dragons seuls et partirent en direction du repaire des Cronix.

Ils entrèrent dans une pièce sombre et sans fenêtres dont les sols boueux empestaient l'urine de dragon.

- Quelqu'un sait comment allumer la lumière ? demanda Clément en tâtant le sol avec son pied, de peur de tomber.

- Aïe ! lâcha Violette. Clément, regarde où tu marches !

- Désolé, s'excusa-t-il en plissant les yeux pour tenter d'apercevoir quelque chose.

- Je crois que j'ai trouvé l'interrupteur ! s'exclama Océana.

Clic

La petite pièce s'illumina, laissant place à un spectacle désastreux. Les murs miteux laissaient place à une odeur nauséabonde et Clément retint un haut-le-cœur. Une ouverture, bloquée par de larges barreaux en fer, débouchait sur un long couloir duquel provenaient de fins gémissements.

- C'est répugnant ici ! s'indigna Violette.

- Tu t'attendais à quoi ? Du cinq étoiles ? ironisa Clément.

- Les dragons sont dans ce couloir ! intervint Océana en désignant la lourde grille qui se dressait devant eux.

Clément chercha un moyen de faire coulisser les barreaux tandis que Violette inspectait les lieux, une grimace de dégout sur les lèvres. Il avança vers la grille et attrapa deux des barreaux entre ses mains. Il essaya de la secouer, mais la barrière ne bougeait pas d'un pouce.

- Il faut utiliser la manivelle, railla Violette en roulant des yeux.

Un objet circulaire était accroché au mur. Elle le fit tourner. La grille se leva progressivement, jusqu'à disparaitre à travers la fente du plafond. Clément regarda tour-à-tour Violette puis la manivelle avant de laisser échapper un sourire bête.

- Ah, oui, bien sûr... bafouilla-t-il. Je voulais juste...

- Allons-y ! coupa Océana en s'élançant dans le couloir.

L'odeur était encore plus repoussante dans cette partie là du bâtiment. Mais ce n'était pas ça qui choquait le plus Océana : de multiples dragonnets étaient retenus prisonniers dans des cages si petites qu'ils pouvaient tout juste faire un tour sur eux-mêmes. Les jeunes soigneurs traversèrent silencieusement le couloir, inspectant chaque malheureux dragon. Alors qu'ils arrivaient au bout du couloir, Violette s'exclama :

- Océana, Clément, venez voir ! Un autre draffon !