SOS dragons - Tome 1

15. Le manoir

- Clément ! Clément ! criaient Océana et Violette.

Ce dernier entrouvrit les yeux, étourdi.

- Qu'est-ce-qui-s'est-passé-je-suis-où-au-secours, marmonna-t-il.

Il avait terriblement mal à la tête et son corps était si engourdi qu'il ne parvenait plus à faire aucun mouvement.

- Tout va bien, le rassura Violette. Tu t'es simplement évanoui.

Elle était penchée sur lui, tandis qu'Océana se disputait avec le serveur.

- Vous ne pouvez pas servir du sang de dragons aux gens ! Ce sont des espèces protégées !

- Pas dans notre monde, répliqua le vampire, un rictus aux lèvres. Ah, votre ami s'est réveillé. Je vous apporte les plats ?

Océana balaya l'air d'un revers de main.

- Inutile ! On s'en va, décréta-t-elle.

Violette aidait Clément à se relever. Celui-ci tituba et franchit la porte d'entrée, suivi de Violette et d'Océana.

- Au revoir, grommela le vampire.

- On devrait rentrer au manoir, souffla Violette. Clément a besoin de se reposer.

- Tu as raison, allons retrouver nos dragons.

Ils passèrent l'après-midi seuls dans le manoir, puisqu'Ophélia s'était absentée pour la journée. Clément restait allongé dans son lit, trop perturbé par le vampire du restaurant pour se décider à en sortir. Violette et Océana en profitèrent pour faire une visite plus approfondie des lieux. La décoration était la même partout : tout ce qui n'était pas en marbre était soit rouge, soit noir. Les couloirs étaient, pour la plupart, recouverts de longues tapisseries aux motifs foncés.

- Mais c'est immense, en fait ! s'exclama Violette, devant un grand escalier en colimaçon.

- On pourrait aller jeter un coup d'œil à l'étage ? suggéra Océana.

- Pourquoi pas !

Elles gravirent à grandes enjambées les marches de l'escalier et débouchèrent dans une vaste salle lumineuse. Des bijoux de toutes sortes étaient éparpillés sur une énorme table blanche.

- C'est impossible ! s'écria Violette. Enfin une pièce qui n'est pas entièrement sombre !

- Je crois que c'est là où ma mère range son argent et ses objets précieux.

- Je ne comprends pas ce que fait un grand manoir rempli d'argent au milieu d'un monde où les petites rues désertiques ressemblent à de vieux cachots ! 

- Mon père lui a donné une grosse somme d'argent quand ils se sont séparés, expliqua Océana.

- En tout cas c'est magnifique !

Une grande baie vitrée illuminait la pièce et des lustres flamboyants arrosaient l'endroit d'une lueur surnaturelle. Les murs vert clair accompagnaient parfaitement les plantes disposées çà et là. Des objets sophistiqués se trouvaient sur les étagères accrochées aux différents murs colorés et une cheminée resplendissante se trouvait dans un des quatre coins de la salle.

- Je ne savais pas que les vampires pouvait avoir du goût ! plaisanta Violette.

- Surtout ma mère, précisa Océana.

C'est alors que des pas retentirent, en contrebas.

- En parlant d'elle... Je crois qu'elle vient de rentrer.

Elles descendirent à la hâte, priant pour n'avoir enfreint aucune règle en montant à l'étage.

- Clément ? Les filles ne sont pas avec toi ? s'étonna la voix chaleureuse d'Ophélia.

- Non, je les cherche, justement.

- On est là ! répondit soudainement Océana. Bonjour maman. Ah Clément, tu es levé ! On va pouvoir parler de ce pourquoi on est là : les Cronix.