5. SOS dragons

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- Passons par la porte de derrière ! proposa Océana.

Elles longèrent le long mur du bâtiment. À peine eurent-elles franchi le seuil de la porte qu'elles entendirent toquer à l'autre bout du bâtiment.

- Occupe-la ! dit Océana en se précipitant vers la salle d'examen.

Le petit dragon grelotait, étendu sur la table d'examen. Océana lui présenta ses excuses et alluma un petit instrument qui vibrait sans cesse tout en émettant des sons dénués de sens. Elle le posa sur l'aile droite du spelure à tête verte. Le dragonnet reprit, presque aussitôt, une mine enjouée. Elle lui ôta le dochynie et il put bientôt marcher normalement. Océana le prit dans ses bras et l'emmena dans la salle d'attente.

- Mon petit Guisson ! s'écria la vieille femme lorsqu'elle aperçut son dragon. Je suis si heureuse de te revoir !

- Il va beaucoup mieux, ajouta Violette avec un sourire.

- Oui, ce n'était pas si grave, finalement, renchérit Océana.

- Je suis vraiment rassurée, en tout cas ! répondit la cliente en caressant le haut de la tête du dragonnet. Tenez, voici cent draillonnos pour avoir sauvé Guisson.

Elle leur tendit un billet gris mais Océana le refusa :

- Non, ce n'est pas la peine, nous soignons les dragons par passion.

- J'insiste. Je préfère offrir mon argent à de gens comme vous plutôt qu'à des boutiques qui n'ont besoin de rien. répliqua-t-elle, en balayant la pièce d'un revers de main.

 Océana accepta à contrecœur et récupéra le billet en la remerciant.

- Au revoir ! lança Violette tandis que Guisson et sa propriétaire franchissaient le seuil de la porte.

- Maintenant, annonça Océana, les mains sur les hanches, il va falloir s'occuper du nivar à crête.


L'imposant dragon rugit, à l'approche des deux jeunes filles.

- Du calme, murmura Océana en posant la mallette qu'elle tenait entre les mains.

- Je pense qu'il faudrait commencer par le laver, suggéra Violette et désignant les plaques de boue qui recouvraient les ailes de l'animal.


Quelques minutes plus tard, Océana arrosait le dragon, qui gesticulait gaiement. Quand elle en eut fini avec les pattes et le ventre, Violette prit le relai.

Elle se munit de la lance. Un jet d'eau vint éclabousser la crête du nivar. Ce dernier la regarda, interloqué. Sa langue pendait et il haletait comme un petit chiot. Les deux filles éclatèrent de rire.


Après s'être assuré que le dragon était parfaitement propre, Océana ouvrit sa mallette et en ressortit un bocal contenant une substance verte. Elle plongea sa main à l'intérieur et appliqua le contenu visqueux sur le flanc violacé du dragon. Celui-ci retrouva peu à peu sa couleur naturelle. Puis, elle sortit un énorme rouleau de bandages de sa mallette. Violette lui tendit des ciseaux. Océana coupa un morceau de bandes et l'enroula autour d'une des pattes du blessé. Celui-ci gémit, sans se débattre pour autant.


Une fois que toutes les parties sanguinolentes du corps du nivar à crête eurent été recouvertes de bandelettes blanches, les deux soigneuses s'éloignèrent, pour le laisser se reposer.

- Nous lui ferons passer des examens plus approfondis ce soir, déclara Océana.

Violette hocha la tête.

- Eh, c'est Clément ! s'exclama-t-elle en désignant une silhouette, au loin.

Elles le rejoignirent. Il tenait de petites fioles remplies d'une poudre orange entre les mains. Son dragon le suivait de près, marchant d'un pas las.

- Clément ! Tu tombes bien : on vient de terminer de s'occuper du nivar à crête. Si on allait boire un smoothie ?

Mais Clément ne semblait pas d'humeur à discuter. Il paraissait dépité.

- Les filles... marmonna-t-il, hésitant. J'ai quelque chose de grave à vous annoncer.

SOS dragons - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant