SOS dragons - Tome 1

26. Lucas

- Vous avez été géniales, siffla Lucas lorsque les deux filles eurent fini de raconter leur combat avec Lorcan.

Violette avait quasiment terminé de boire son smoothie à la framboise. Elle était assise sur une chaise longue, entre Lucas et Océana. Clément avait préféré s'isoler, à l'autre bout de la terrasse, et ne participait presque pas à la conversation. Il n'avait même pas entamé son smoothie au kiwi. Celui d'Océana était à la mangue, mais son verre était déjà vide depuis longtemps.

- Toi aussi, tu as assuré, répondit Violette en observant la splendeur des lieux. Le jardin n'a jamais été aussi propre !

- Attendez de voir les enclos des dragonnets, vous n'allez pas être déçues !

Il avala encore une gorgée de son smoothie à la myrtille et décida de conduire le petit groupe jusqu'aux enclos qui se trouvaient derrière le bâtiment central.

- C'est... murmura Violette. Magnifique ! Tu as vraiment la main verte.

De hautes fleurs colorées étaient disposées de part et d'autre de l'enclos. La clôture - autrefois simple grillage - était maintenant recouverte d'une haie d'arbustes fruitiers qui rayonnaient sous la lumière du soleil et le portillon était surmonté d'un rosier qui ondulait le long de l'enclos.

Clément grommela quelques mots comme quoi il aurait très bien pu faire pareil.

- J'ai utilisé quelques sortilèges pour que les buissons poussent plus rapidement, poursuivit Lucas, et pour que l'herbe soit plus luxuriante, mais rien de toxique, ne vous inquiétez pas.

- C'était une très bonne idée, répondit Océana. Tu ferais un excellent soigneur, Lucas !

Le jeune brun se sentit rougir.

- Merci, mais je maitrise bien moins bien que vous les traitements médicaux et je serais incapable d'accueillir un quelconque client.

- C'est vrai, affirma Clément d'un air hautain, tu en serais in-ca-pa-ble. Au fait, qu'est-ce que tu fais comme métier exactement ?

- Je ne travaille pas, je m'occupe de ma mère, qui est gravement malade. Mais, quand j'en ai le temps, j'aide mes amis, comme vous par exemple.

- Comment gagnes-tu de l'argent, dans ce cas ? demanda Violette.

Lucas lui adressa un sourire.

- Mon père était le roi du royaume du feu, juste avant de mourir, répondit-il tristement. Il m'a légué une somme d'argent plutôt importante... Assez importante pour que ma famille n'ait plus à travailler avant plusieurs dizaines de décennies.

- Ton père est mort, répéta Clément, et ta mère malade ?

Toutes traces de sarcasmes avaient à présent disparu dans sa voix. Jamais il n'aurait pu imaginer que ce Monsieur Parfait au sourire séduisant ait le moindre problème dans sa vie personnelle.

- Oui, mais j'avais tout juste six ans, je ne m'en souviens plus très bien... Ma mère m'a toujours dit qu'il était mort dans un combat contre le roi du monde des vampires, à l'époque où ils étaient en guerre.

- Je suis désolé, murmura Clément, je ne savais pas...

- Ce n'est pas grave ! l'interrompit Lucas, dans un nouveau sourire. Je vis très bien, même sans lui.

L'atmosphère devint tout de même pesante. Le monde entier semblait s'être arrêté, comme s'il avait cessé de respirer. On n'entendait plus que le bruit du vent qui se frottait aux feuilles des magnifiques fleurs. Océana décida de rompre le silence et se racla la gorge.

- Il commence à faire nuit, marmonna-t-elle, Lucas, est-ce que tu vas réussir à rentrer ? Autrement, nous avons une chambre d'amis.

- C'est gentil, mais je vais me téléporter.

- Tu peux revenir quand tu veux, lui rappela Violette.

Il lui rendit son sourire et alla devant la porte d'entrée pour récupérer son piquisson. Ce dernier gambadait dans la pelouse, en reniflant tout ce qui l'entourait et en urinant où bon lui semblait. Océana et Clément rentrèrent mais Violette décida de rester quelques minutes de plus avec Lucas.

- Comment s'appelle-t-il ? demanda-t-elle, alors qu'il s'apprêtait à partir.

Elle désigna la petite créature, perchée sur son bras.

- Piquant. Je n'avais pas tellement d'inspiration...

Le piquisson laissa échapper un rot, avant de se rouler en boule.

Violette retint un petit rire. Lucas lui fit un bref signe de la main.

- À bientôt ! lança-t-elle avant de voir son ami disparaitre dans une pluie d'étincelles jaunes.