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KEN
Je souffle en ouvrant les yeux que je referme directement. Je les frotte pour essayer de les décoller correctement. Quand j'arrive pour de bon à ouvrir les yeux, ils tombent directement sur la fausse blonde sur mon torse, je laisse ma tête retomber sur l'oreiller et mes yeux se referment.
Qu'est-ce que je fous avec elle ?
Je me pose cette question chaque matin où je me réveille avec elle dans les bras.
Je me lève du lit sans aucune délicatesse, je l'entends seulement grogner et plonger son visage dans mon oreiller. Je vais directement me mettre sous l'eau de la douche.
Je savais que je la reverrais un jour. Rien que pour Kyle ou le Polak.
Mais je pensais pas que ça allait autant me retourner.
Je pensais pas que j'allais encore plus penser à sa belle gueule, ses longs cheveux châtains et son corps de dingue. Je pensais pas que j'allais encore plus devenir fou.
Je laisse mon front contre le carrelage froid.
Je suis un con, un gros con avec supplément connard.
Je sors de la salle de bain, m'habille et sort rapidement de l'appartement.
Mes pas me mènent dans Paris, je sors de plus en plus et dors de moins en moins depuis son retour.
Elle m'a rendu fou pendant six ans et ça recommence maintenant.
Mais je sais qu'elle ne me laissera aucune chance.
J'ai tout perdu. Du moins, j'ai perdu la femme que j'aime et avec sa perte, j'ai eu l'impression de tout perdre.
Je fronce les sourcils quand je reconnais la silhouette de Bonnie. Ça m'étonne pas de la retrouver là. Assises sur la rambarde, les pieds dans le vide.
- Bonnie ? Je l'appelle doucement.
Elle se tourne vers moi et je la vois rouler des yeux.
- Sur sept milliards d'êtres humains, faut que ce soit toi que je croise.
Je pince mes lèvres entre elles avant de m'asseoir près d'elle.
- Tu fais quoi là ? Trouve-toi un autre pont, et si tu veux faire une heureuse, saute.
- Je veux m'excuser, je la vois souffler avant de tourner totalement son visage vers moi. Pour tout ce que j'ai fait.
- C'est bien de s'excuser Ken. Mais c'est pas pour autant que le mal n'a pas été fait.
- Je sais.
- Non, tu ne sais pas. Pendant des semaines, j'ai été à bout. Je suis tombée plus bas que terre. J'avais besoin de toi, mais c'est toi qui m'as fait tout ce mal. Maintenant, je suis heureuse. Du moins j'essaye de l'être au maximum. Alors fait ta vie et je fais la mienne Ken, elle me demande à bout de souffle. Tu es avec la blondasse et moi, je suis bien seule. De ta faute, je peux plus donner mon cœur. Pas parce que je le veux pas, mais simplement comme je l'ai plus. Tu me l'as détruit, écrasé, mis en pièce et tu l'as jeté dans les airs sans que je puisse récupérer une miette. Fait ta vie, ne t'occupe pas de moi. Parce que moi, je m'occupe plus de toi. J'ai eu trop mal la première fois.
