BONNIE- Oui Monsieur.
- Très bien alors, j'espère avoir au plus vite de vos nouvelles.
- J'espère aussi, je souris à mon client qui sort de mon bureau.
J'attends qu'il soit totalement sorti de l'agence pour laisser mon front tomber sur mon bureau. J'ai l'impression de ne pas avoir dormi depuis des semaines et la fatigue commence à se faire ressentir.
Entre mon boulot, mes sorties avec Kyle, mes après-midi avec Ilana et Eloïse, mes réunions avec Louis et nos déjeuners, les garçons qui m'invitent dès qu'ils en ont l'occasion. J'ai très peu de repos.
Mais je préfère ma vie de maintenant qu'il y a encore quelques mois, où j'étais sûr d'avoir perdu tout ce que j'aime.
Je relève le visage quand mon téléphone sonne, je souffle et répond.
Téléphone : Eloïse
- Oui ?
- Faut que tu viennes chez Hak, me dit rapidement Eloïse.
- Attend, pourquoi ?
- J'étais chez lui et pas dans ma meilleure tenue. Ken et Idriss sont arrivés.
- Oh. J'arrive. Dans vingt minutes, je suis là.
- Arrive vite, s'il te plaît.
Je prends mes affaires rapidement et salue Jean qui me fait un grand sourire quand je sors de l'agence. Je rejoins ma voiture pour rejoindre le plus rapidement l'appartement de mon meilleur ami.
J'arrive comme je l'avais dit à Eloïse vingt minutes après son appel. Dès que je rentre dans l'appartement, j'entends toute suite les éclats de voix. Je reconnais celle de Hakim et celle de Ken. J'ai pas revu le grec depuis qu'il m'a rejoint sur le pont.
- Tu te tapes ma meilleure pote, et même pas, tu penses à me le dire.
Je souffle, passe une main sur mon visage avant de m'avancer dans le salon. Eloïse et Idriss me remarquent toute suite. Idriss est à côté de son frère, Eloïse aussi. Je suppose que ça n'a pas dû plaire à Ken de voir sa meilleure amie du côté de Hakim.
Je vais me mettre entre les deux rappeurs quand je vois le grec se rapprochait un peu trop d'Hakim et que je comprends que ça pourrait mal tourner. Quand je pose ma main sur le torse de Ken, j'ai l'impression qu'elle me brûle, mais je ne l'enlève pas pour le garder éloigné de mon meilleur ami.
- Vous vous écartez tous les deux, je les pousse un peu.
Ken est tout aussi surpris que moi de ma main sur son torse, parce qu'il la regarde jusqu'à ce que je l'enlève.
- T'as pas le droit de lui en vouloir Ken. On s'est retrouvé à leur place, on était à la place de Hakim et Elo. Je ne me souviens pas qu'un seul des garçons ait fait un scandale comme tu es en train de le faire, je me tourne complètement vers lui et plante mes yeux dans les siens.
J'ai l'impression de faire un bon dans le temps et de me noyer comme avant dans ses iris brune.
- Il faut que tu t'arrêtes et que tu les laisses vivre leur histoire.
- Regarde comment ça a fini entre nous ? Il me chuchote.
- Je suis sûr que Hakim ne fera pas la même erreur. Il l'aime.
- Je t'aime aussi et regarde-nous.
- Tu ne devais pas m'aimer assez.
Je le vois mordre sa lèvre, je fais mon maximum pour ne pas loucher dessus.
- Je t'aime Bonnie, je donnerai tout pour tout effacer.
- Mais tu peux pas. Tu aurais pas dû faire cette erreur si tu voulais pas que je parte.
Il souffle et me tourne le dos, il nous tourne le dos à tous, il passe ses mains dans ses cheveux avant de se retourner une nouvelle fois vers nous.
- Soyez heureux, et gâche pas tout comme j'ai pu le faire.
Il finit par quitter l'appartement en claquant la porte. Je lâche un soupir quand je suis sûr qu'il est totalement sorti de l'appartement. Je me laisse tomber dans le canapé d'Hakim où je pose mes mains sur mon visage.
Bordel !
Qu'est-ce qu'il me manque ce con. Et qu'est-ce que ces mots ont pu me retourner. J'ai envie de plonger dans ma couette et ne plus en bouger.
- ça va ? Me demande Idriss en se mettant près de moi.
- Je dois pas ressentir ce que je ressens maintenant Id'.
- T'as le droit de...
- Non, je le coupe. Il m'a fait trop de mal Idriss.
- Vous étiez jeune, peut-être trop jeune pour vivre une histoire si intensément. Ken a fait beaucoup de merde pendant et surtout après votre histoire. C'est pour ça que je suis monté sur Paris, commence Eloïse en s'accroupissant devant moi. Je veux pas prendre sa défense parce que c'est indéfendable ce qu'il a fait. Mais il était et il est toujours fou de toi. Et tu peux pas me mentir, je sais que toi aussi, ça se voit. Vous devez parler et mettre les choses à plat tous les deux. Vous ne pouvez pas vous détruire comme vous le faites, pas en vous voyant autant.
Je passe mes mains sur mon visage et dans mes cheveux.
J'ai aucun doute sur le fait qu'il m'a aimé. Son regard me montre que c'est toujours le cas.
Je sais que sa vie n'a pas toujours été rose, surtout au moment de notre rupture.
- Il a fait quoi ? Je demande à la jeune femme.
- Quand ?
- Pour que tu montes ? Tu n'étais jamais monté, il venait toujours te voir. Alors qu'est-ce qu'il a fait pour que tu viennes à Paris.
Elle relève son regard vers mes deux frères avant de s'asseoir en tailleur en face de moi.
- J'ai retrouvé mon meilleur ami sur un pont complètement défoncé. Il faisait que répéter ton prénom quand je l'ai retrouvé. Je t'ai détesté, sache-le. Je pensais que c'était ta faute, mais il m'a dit que c'était lui qui avait fauté.
J'essuie ma joue sur laquelle une larme a coulé.
- Encore un peu et on se retrouvait tous les deux dans un trou, je chuchote plus pour moi que pour eux.
- Attend quoi ? Cris presque Hakim.
- T'as essayé de, commence mon petit frère sans pour autant finir sa phrase.
- Ouais. Héritage maternel. Kyle est arrivé au bon moment avec Mathieu, j'essuie une nouvelle larme.
- Faut vraiment que vous vous parlez Bonnie, chuchote Eloïse en prenant dans ses bras.
- Je l'aime, je leur dis même si ça m'arrache le cœur de leur confirmer.
- Je sais.
Elle passe son bras autour de mes épaules pour me serrer contre elle.