Chapitre 33 :

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BONNIE

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BONNIE

Les yeux posés sur Ismaël qui joue entre les jambes de son père pour échapper à ses oncles. En le regardant, je me rends compte que c'est ce qu'il me manque.

Avoir un bébé. Mon bébé.

Je pourrais accueillir un enfant. J'ai tout ce qu'il faut. Sauf d'un père pour cet enfant.

C'est ce qui me stoppe à vrai dire. Je pourrais toujours faire des démarches, mais ça coûte cher et en plus de ça, ce n'est pas sûr que ça fonctionne du premier coup.

Je souffle et passe mes mains sur mon visage avant de me concentrer sur mes amis qui sont au bord de la piscine. Depuis quelques jours, nous sommes à Los Angeles. Ils ont tous gardé leurs langues, même Doums alors que j'étais à pas beaucoup de le faire craquer.

- Nini !

Le petit garçon se jette dans mes jambes et essaye de grimper pour se poser contre moi.

- Il connaît les stratagèmes ton gosse, rit Idriss tandis que je prends Ismaël dans mes bras.

- Le fils de son père, continue le grand black.

Je regarde le petit garçon qui a posé sa tête sur ma poitrine, sa tétine bouge légèrement et je vois même ses yeux se fermer petit à petit.

- Faut que tu trouves un mec et qu'il te fasse un gosse Nini, me fait remarquer Moh' en se mettant à côté de moi.

J'aurais pu être avec mon fils, qu'il puisse visiter cette ville que son père aime tant, il aurait pu aller dans la piscine avec lui, se coucher avec moi comme Ismaël le fait.

- J'en rêve, je lui réponds un sourire mélancolique aux lèvres.

- Pourquoi tu le fais aps, il me répond.

- Parce que j'ai pas de copain, j'ai personne.

- Mytho.

- De quoi mytho ?

- Y a Nek'. Il te dira jamais non. Pis de toute façon, vous nous faites chier à tourner en rond vous deux là. Va lui rouler la pelle de votre vie. Vous vous manquez des masses àl.

Il donne un coup de menton vers Ken qui nous regarde tout en parlant avec sa petite sœur. Il me lance un petit clin d'œil avant de se concentrer totalement sur Ilana. Je ne peux pas m'empêcher de mordre ma lèvre et de sourire.

- Tu vois, je dis pas que de la merde, il me sourit alors que je lève les yeux au ciel toujours ce sourire sur les lèvres. Il te manque ?

- Il est là, on se parle, on passe du temps ensemble donc ça va, je lui souris.

- Pour de vrai ? Je veux dire, en tant que couple ?

J'ai pas forcément besoin de réfléchir.

- Oui. Et je commence à saturer de notre relation.

- Alors parle avec lui grosse. Qu'est-ce que t'attend ?

- Je sais pas. Un signe, un petit quelque chose qui me montre qu'il attend que ça aussi.

- Moi, je pense que le signe, ça a été ton accident. J'ai déjà vu Nek' enfermé au studio, dans sa piaule, dans son appart', dans le bus. Mais il n'a jamais été dans l'état dans lequel il était pendant ton coma. Il a vraiment cru qu'on allait te perdre, on l'a tous crus en fait.

- Mais je suis là.

- Justement. Fonce, profite, vie à fond.

Je lui réponds pas et me contente de le regarder.

Je sais qu'il a raison, mais j'ai pas envie de me prendre un gros stop. Je le vivrai très mal.

- Et toi ?

- Oim ?

- Y a pas une petite meuf qui te trotte dans la tête ?

- Non. J'ai aps envie, je suis bien seul.

- Si t'es heureux comme ça, c'est le principal Moh', je lui souris.

[...]

Je me suis couché il y a environ une heure, en espérant trouver le sommeil, mais je suis trop tourmenté par ma conversation avec Mohamed.

Il a raison sur une chose, il faut que Ken ou moi se bouge, à croire qu'on va rester dans cette situation pour toujours. Mais je sais vraiment pas comment faire. Comment aller le voir, comment engager la conversation. Si j'attends qu'on rentre sur Paris ou alors j'en profite que l'on soit ici pour foncer.

Trop de questions pour tellement peu de réponses.

Et moi qui pensais que me mettre dans mon lit allait m'aider à ne plus y penser.

- Nini ?

Pourquoi la personne qui occupe tant mes pensées me cherche ?

- Oui ?

Il passe la porte et me regarde.

- Tu dors ?

- Je te réponds, mais oui, je dors.

Il ricane avant de s'approcher de mon lit, il s'assoit sur le bord avant de poser ses yeux sur moi. Il ne doit pas réellement me voir avec le peu de clarté dans la chambre alors, j'en profite pour le regarder, l'admirer, comme si c'était la première fois que je le voyais même si je le connais par cœur.

- Arrête de me mater.

Je suis légèrement gênée, mais ce n'est pas pour autant que je détourne les yeux.

- Je t'ai dit arrête, il pose sa main sur mes yeux et j'éclate de rire avant d'enlever sa main. Je suis aps là pour jouer le mannequin et que tu me mates comme aç Nini. Tu vas faire des rêves chelous après.

- Des cauchemars tu veux dire ? je lui demande en rigolant.

- Je vais te niquer Nini.

- Je sais que t'en rêve, mais quand même, je continue de rire.

Il tarde pas à se jeter sur moi et à commencer des chatouilles. En étant très chatouilleuse, je ne tarde pas à exploser de rire et surtout à le supplier.

- Et j'ai quoi en échange ?

- Je... je... sais pas.

- Un bisou ? il s'arrête et plonge ses yeux dans les miens.

Je me relève sur mes coudes et provoque donc notre proximité étant donné qu'il est à califourchon sur moi. Je pose mes lèvres sur le coin de ses lèvres.

- Pas là, il grogne.

- Où alors ?

Il prend ma nuque et approche mon visage au sien.

- Comme avant Moro, il chuchote avant que ses lèvres ne viennent se poser délicatement sur les miennes.

J'en ai tellement rêvé que j'ai du mal à croire que c'est vrai et tarde un peu à répondre à son baiser. Mais avant qu'il ne s'écarte de moi, c'est à mon tour de passer ma main dans sa nuque pour le rapprocher de moi et que nos lèvres ne se quittent à aucun moment.

- Demain, je t'emmène dehors, soit prête à dix-neuf heures et soit canon Nini.

Il se détache de moi et quitte la chambre.

J'ai pas senti mon cœur battre si vite depuis longtemps ou pour cette raison.

C'est avec lui que je veux mon futur, que je veux ma famille.

Lui.

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