Chapitre 17

2.3K 156 0
                                    

Ça fait une semaine que la vérité sur David a éclaté. Une semaine que je n'ai pas adressé la parole à Tyler aussi. Mon ami me manque, mais je lui en veux, sûrement autant qu'il m'en veut.

Aujourd'hui, avant de prendre mon service au bar à 16 h, je vais à la crique. Je dois y retrouver David, je ne l'ai pas vu depuis trois jours. Même si on ne peut pas se résigner à se quitter, on a décidé de faire preuve de prudence. On parle avec des téléphones prépayés, on espace nos rendez-vous et on ne se soit que sur notre plage. Ça me débecte de jouer double jeu, mais en peu de temps, il est devenu aussi indispensable à ma vie que les filles. Lorsque j'arrive, il est déjà là. La tente est dépliée et sur une serviette attend de la nourriture et des boissons. Je cours dans ses bras et il me réceptionne en m'embrassant.

David : mon ange ! Tu m'as manqué !

Moi : tu m'as manqué aussi.

Je l'embrasse à mon tour avec fougue. Il me rend mon baiser au centuple. Ses mains descendent le long de mon corps et rejoignent mes fesses.

David : je crois qu'on va commencer par le dessert...

Moi : t'as déplié la tente, avoue que t'attendais que ça !

Il éclate de rire et m'entraîne dans la tente. Libéré de la tension sexuelle, nous profitons du reste de notre moment. Nous mangeons, tendrement enlacé, nous parlons, évoquons des projets, des voyages qu'on aimerait faire. Allez dans des lieux lointains où nous n'aurions pas peur de nous montrer ensemble. Notre bulle éclate lorsque son portable sonne. Il me regarde avec un air désolé et décroche.

David : je suis désolé mon ange, je vais devoir y aller.

Moi : je peux te poser une question ?

David : oui, bien sûr.

Moi : ça te plaît ?

David : Quoi ?

Moi : les Partisans...

David : par bien des côtés, non, je me demande toujours si ma place est avec eux, ou avec un club de moto tout court. J'aime la moto, les sensations que ça me procure, mais ce n'est pas toute ma vie. Et leur petite guéguerre...

Moi : alors pourquoi tu restes avec eux, tu es prospect tu peux encore les quitter ?

David : je sais, mais il y a un bon côté et à ça aussi, je n'arrive pas à y renoncer...

Moi : ton père ?

David : oui. Je me sens de nouveau proche de lui. Il m'a confié que lorsqu'il est parti, c'est parce qu'il était criblé de dettes et qu'il ne voulait pas que ça retombe sur ma mère et moi... Je sais que j'ai bientôt 23 ans, mais au fond de moi, c'est le petit garçon de 9 ans qui a retrouvé son papa et qui est prêt à tout pour ne pas le perdre à nouveau...

Moi : je comprends... Allez files, je vais nettoyer les traces de notre passage. Je t'aime mon chéri.

David : je t'aime aussi.

Il m'embrasse et commence à s'engager sur le sentier. Mais il s'arrête et fait volt face.

David : Kiara...

Moi : oui...

David : les partisans sont très remontés contre les Sons, ils parlent de représailles, dit à tes amis de rester sur leurs gardes. Si j'en sais plus, je te le dirai. Promis.

Moi : merci, mais ne prends pas de risques.

David : juré.

Il tourne les talons et disparaît sur le sentier cette fois. Ça me touche qu'il est pris sur lui de me dire ça, même si on s'y attend tous. Une fois tout ramasser, la tente repliée et rangée dans sa cachette, je prends le sentier moi aussi. Je serais en avance au boulot, mais ce n'est pas bien grave. Surtout que je me sens encore plus redevable aux filles vu que je continue de voir l'ennemi.

Trouver sa placeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant