A partir de là, on a que peu d'informations. Tout juste quelques récits de rescapés qui trouvèrent refuge à l'oasis et qui transmirent ces histoires à leurs descendants.
On dit que partageant le même corps, Ouista et Ashitako devinrent d'amis à amants. La journée, ils veillaient sur l'oasis et la communauté qui s'y développait. Ils protégeaient les rescapés qui avec le temps devinrent leurs sujets. La nuit, ils se retrouvaient dans un monde de pensées pour vivre leur amour secret.
Protégée, la communauté se développa au point de devenir un véritable village. Des maisons furent érigées puis un temple fut monté en l'honneur de Ouista, la douce et bienveillante dame du désert.
La réputation de cette oasis, devenu un havre paix, dépassa les limites du Pays du Vent mais si beaucoup trouvaient l'endroit magnifique, certains le jalousaient.
Nombreux furent ceux qui tentèrent de percer le secret de la réussite de ce village. Des attaques eurent même lieu mais rien ne semblait capable de surprendre la protectrice des lieux.
Les légendes parlaient d'une présence étrange qui errait et surveillait les alentours du village.
L'histoire a oublié le nom de la plupart de ces assaillants mais dans les archives de Suna, j'ai retrouvée l'interrogatoire d'un brigand qui pour avoir la vie sauve révéla le caractère paranormal de la protection du temple de Ouista.
On dit que des ninjas s'infiltrèrent dans le village pour espionner et que ce qu'ils découvrirent poussa Suna à envoyer son arme la plus destructrice : Shukaku.
Je ne sais comment Suna parvint à faire sortir Shukaku et à l'envoyer sur le temple de Ouista mais les récits disent que la douce Ouista sentit le danger arriver.
Debout sur le parvis de son temple, elle scrutait la nuit. Silencieuse, elle écoutait le vent qui caressait les dunes et s'engouffrait dans les rues du village.
_ « Tu as l'air soucieuse. »_
Ouista se contenta de hocher la tête tandis que des émanations prenaient forme à ses côtés.
– Je pressens un danger...
– Ce n'est rien. Nous y ferons face, comme tous les autres.
– Cette fois c'est différent, s'alarma Ouista. C'est bien plus fort, plus malfaisant.
– C'est du pareil au même, je ne laisserais personne te faire du mal, ma douce.
Ouista tourna la tête vers le loup qui fixait à son tour le désert. Il était son protecteur, mais si d'habitude ses paroles apaisaient son cœur, cette fois le mauvais pressentiment demeurait plus fort.
– Et les villageois ?
– Ils pourront trouver refuge dans le temple. Rien sur terre ne peut forcer ses portes, on...
– Je sens vraiment une catastrophe approcher. Un véritable cataclysme...
La silhouette du loup se brouilla avant de se reformer en une forme vaguement humaine. Elle enlaça avec douceur Ouista puis apposa ses lèvres sur celles de la jeune femme.
– Si cela peut te rassurer, je vais faire le tour du village, mais pour cela j'ai besoin de tes yeux.
– Mon corps entier t'appartient, mon amour.
Ouista embrassa à son tour Ashitako qui après avoir prolongé le baiser disparut dans la nuit. Les ombres envahirent à nouveau la vision d'Ouista mais elle en avait l'habitude, elle avait passé la plus grande partie de sa vie aveugle.
Malgré son inquiétude, elle entra dans le temple. Elle ne pouvait rien faire de plus, Ashitako s'occupait de reste.
On ne sait si Ashitako sentit la présence de Shukaku ou le danger qu'il représentait mais alors que la lune atteignait son apogée, le Tanuki s'éveilla.
Il jaillit du sable, véritable déferlante qui anéantit tous sur son passage.
Surprit dans leurs sommeils, de nombreux villageois périrent et ceux qui purent s'extirper à temps des décombres s'enfuirent en direction du temple ou du désert.
Alertée par les cris, Ouista ressortit du temple mais aveugle elle ne pouvait qu'envisager le pire en entendant les hurlements et les appels à l'aide.
En quelques secondes le chaos tomba sur le village. Shukaku détruisait tout sur son passage, enfouissant constructions et habitants sous son sable meurtrier.
Mais alors que le tanuki semblait maître en son carnage, un hurlement déchira la nuit puis un immense loup se dressa entre le démon et le temple.
– Tiens donc, un chien de garde, se moqua Shukaku.
– Tu n'es pas le bienvenu ici alors repars d'où vient, tas de sable.
On dit que Shukaku se contenta de rire avant de reprendre ses destructions. Ashitako ne le laissa pas faire et un violent combat s'engagea.
Ouista dut le sentir car elle resta immobile sur le parvis du temple malgré les gens qui y trouvaient refuge et tentaient de la convaincre de rentrer se mettre à l'abri.
Le combat fut d'une violence inouïe, Ashitako défendant son domaine tout comme la vie des personnes amassées dans le temple. Seul Ouista osa rester dehors à écouter l'horreur qui se jouait.
Là les choses deviennent intéressantes car j'ai trouvé un rapport des ninjas de Suna présents. Ils décrivent un véritable choc de titans, deux horreurs se heurtant l'une à l'autre dans une recherche de mise à mort de l'autre, mais surtout leurs impressions que Shukaku perdait du terrain, dominé par l'ardeur d'Ashitako à défendre les siens.
Le tanuki sentit peut-être qu'il n'arriverait pas vaincre le loup en combat singulier car alors il se reporta sur le temple hors d'accès, et surtout sur la jeune femme qui se trouvait sur le parvis.
Ouista ne vit pas le sable s'agiter tout autour d'elle, ni se lever en colonnes meurtrières mais elle dut le pressentir le danger car sa peur fit se retourner Ashitako.
A la vue de l'attaque perfide, le loup bondit vers sa douce, plongeant dans son corps pour éviter le sable meurtrier.
Retrouvant la vue, Ouista se retrouva allonger dans le hall du temple, face aux portes ouvertes sur l'immonde Shukaku.
– Il arrive ! s'agita la jeune femme en se relevant.
Une vive douleur dans sa jambe l'en empêcha.
_ « C'est cassé. Attend, je m'en occupe. »_
– Il est monstrueux, s'affola Ouista. Il va nous détruire, il vient pour ça !
_ « Calme-toi, je finis avec ta jambe puis je m'en occupe. »_
Terrassée par la peur, Ouista ne put répondre et Shukaku s'approcha lentement, prenant son temps.
– Mais que voilà une jolie et fragile petite chose.
Ouista frissonna tandis que la douleur dans sa jambe diminuait. Au bord de la panique, elle regarda alternativement chaque montant de la porte. Elle dut se dire qu'une fois fermé, ils seraient à l'abri du démon car elle se leva alors et tituba vers le parvis.
_ « Qu'est-ce que tu fais ? s'alarma Ashitako. Reste tranquille, j'ai presque terminé. »_
– Il faut fermer les portes ! C'est le seul moyen de l'empêcher d'entrer dans le temple.
Malgré la douleur et sa peur, Ouista hâta le pas pour arriver sur le parvis alors Shukaku dominait déjà le temple de sa haute carrure. La jeune femme dégagea rapidement les pavés de tous ce qui pouvait bloquer les portes puis entreprit de tirer le premier montant. La porte bougea à peine et déjà Shukaku était là.
Il tendit son immonde main vers Ouista qui se démenait pour tirer le montant. Aussitôt Ashitako jaillit hors du corps de la jeune femme pour bloquer le Tanuki. Surprit celui-ci recula mais le loup était bloqué, il ne pouvait aller plus loin.
– Tu as donc un réceptacle, reprit Shukaku. Comme c'est mignon... Je vais prendre grand plaisir à la tuer, lentement, très lentement.
– Je ne te laisserais pas faire !
– Si elle meurt, tu meurs aussi, non ?
Shukaku émit alors un rire méprisant tandis qu'Ashitako grognait de plus belle puis d'un geste le tanuki envoya son sable sur le temple.
Ashitako en encaissa une grande partie puis se débarrassa du reste avant de réintégrer son réceptacle qui usa alors de sa force pour tirer les portes à demi closes.
Le claquement fut si brutal qu'il repoussa le démon et son réceptacle dans le hall.
Shukaku heurta alors le temple, lacérant de ses griffes les portes closes.
– Elles vont tenir ? s'inquiéta Ouista en se redressant.
– On ne les a pas vraiment construites pour ça, répondit Ashitako dans un miroir. Ça devrait tenir un temps mais...
– Dame Ouista ! Vous allez bien ?
La jeune femme se retourna et vit que quelques villageois avaient bravés leur peur pour venir à son aide.
– Oui... tout va bien. Retournez au fond du temple.
– Et ce monstre ? Il va entrer, non ?
– Je ne le laisserais pas faire mais par prudence restez loin des portes.
Les villageois se hâtèrent d'acquiescer puis de retourner au fond de l'oasis.
– Ils sont combien ? demanda Ashitako avec sérieux.
– Peu importe, ils sont coincés... et nous aussi. Nous n'avons aucun moyen de sortir hormis ces portes et la chose qui est devant.
– On va trouver une solution, je vais le repousser et... on verra bien pour la suite.
– Cette chose est faite de sable, c'est un démon du désert. On ne pourra pas lui échapper et... tu n'es plus assez fort pour le vaincre.
– Ais confiance, je vais...
– J'ai une confiance absolue en toi, mon amour, mais il nous faut regarder la réalité en face. En t'abritant dans mon corps, je te prive d'une partie de ta force ! Tu as certes gagné d'autre compétences et qualités mais tu n'es plus aussi puissant qu'à l'ère de l'oasis.
– On en a déjà discuté, je me parfait dans cette vie, je ne veux pas revenir en arrière. A quoi bon être fort si on n'a personne à protéger.
Ouista se pencha sur le miroir et apposa ses mains sur le visage de la silhouette vaguement humaine qui lui faisait face.
– Ashitako, je t'aime plus que tout dans ce monde. Tu m'as donné la vue, tu as fait de chaque instant de ma vie un délice et tu as réalisé le moindre de mes rêves mais je ne peux me résoudre à te voir périr parce que je te prive de ta force. Ça serait égoïste de ma part.
– Et tu vas faire quoi ? Me virer de ton corps, me bannir de ton cœur... ?
Ouista hoqueta, elle ne pouvait se résoudre à cela et pourtant...
– Si c'est la seule manière de nous en sortir...
– Excuse-moi mais tu racontes n'importe quoi ! Ce qu'on va faire, c'est que je vais défoncer ces portes, démonter ce Tanuki de malheur et sauver tout le monde.
Ouista resta un instant interdite puis eut un rire léger.
– Parfois, je me demande si tu n'es pas fou.
– De toi ? Complétement, mon amour. On n'a pas construit cet endroit pierre par pierre pour laisser le premier venu le détruire. Il faut qu'on défende ce que l'on a bâti, que l'on préserve les vies qui s'y sont installées. On se doit de le protéger, c'est de notre devoir.
Rassurée, Ouista hocha la tête puis se tourna vers les portes qui supportaient pour l'instant les assauts de Shukaku.
– Comment veux-tu procéder ?
– Je vais utiliser ton corps pour charger mon chakra puis je vais ouvrir brusquement les portes. Cet idiot se tient sur le parvis, le choc va le faire reculer et il devrait tomber dans les escaliers. Il est lent et malhabile, il va mettre un temps pour se relever, temps qui permettra aux gens de s'enfuir.
– Où iront-ils ?
– Là où ils peuvent le temps que je règle ce problème.
Ouista hocha la tête puis se détourna des portes. Sans doute alla t'elle prévenir les gens coincés dans le temple du plan à venir.
Quoiqu'il en soit, brusquement et avec une force inhumaine, Ouista ouvrit les portes. Comme prévu, déstabilisé, Shukaku chuta en bas des escaliers. Soulagée que cela ait fonctionné, la jeune femme jeta un regard vers le village en grande partie détruit. Elle frémit mais alors elle remarqua la multitude de silhouettes jonchées sur les dunes, le regard tourné vers le temple.
– Qu'est-ce que c'est que ça ? souffla t'elle effarée.
_ « Ce sont des ninjas, répondit Ashitako tendu. Suna no Kuni ! Les ordures, c'est eux qui nous envoient ce monstre ! »_
– Ce n'est pas une simple attaque, comprit Ouista. C'est un siège ! Ils veulent nous détruire...
Alertée, Ouista se hâta de faire partir les villageois mais malgré leurs sollicitations elle demeura devant le temple. Elle se devait de défendre ce qu'elle et Ashitako avaient bâti.
VOUS LISEZ
Un monde plein de mystère
FanficAlgalle n'a que deux buts : vivre sa vie et aider les autres. Mais le destin lui imposera tout autre chose, entre amitié, amour, démon et lien mystique, elle devra apprendre à vivre dans un monde qu'elle ne comprend pas toujours. Une seule chose est...