Un monde plein de mystère

109 - Rien à prouver

Pour Gaara c'était une première, jamais il n'était allé aux bains.
Debout au bord du bassin, sa serviette serrée contre lui, il regardait les autres qui avaient déjà prit place. Après un temps de réflexion, il posa sa serviette et entra dans l'eau. La chaleur l'enveloppa, sensation nouvelle mais si agréable. 
Il traversa le bassin pour s'installer non loin de Kankurô qui avait fermé les yeux, la tête posé contre le rebord.

– Ça craint, j'étais juste venu récupérer Algalle, moi, se plaignit Shikamaru. Et voilà que je me retrouve embarqué dans une grosse mission.

– Je compatis, répondit Kankurô. C'est pas de chance.

– Moi, jetrouve ça bien, intervint Lee. C'est une bonne occasion de se rendre utile. En fait, c'est plutôt super !

– Ce qui serait super c'est que tu arrêtes de t'enfuir du village, rétorqua Shikamaru mécontent. Ça fait déjà la deuxième fois.

Lee tiqua avant de s'empourprer et de se faire tout petit.

– J'étais pas seul, bredouilla t'il. Naruto était avec moi...

Shikamaru soupira.

– Lui, il ne compte pas, c'est une tête brûlée.

– Le ninja le plus imprévisible de Konoha, murmura Gaara pour lui-même.

Lui aussi aurait aimé avoir une qualité associé à son nom, autre que le monstre, le meurtrier...
Soudain Naruto déboula au bord du bassin.

– La vache ! Vous êtes si silencieux que je pensais que vous étiez mort !

– On se détend, crétin, rétorqua Kankurô.

Naruto rigola avant de prendre son élan et de sauter dans le bain, arrosant les autres.

– Mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ? enragea Kankurô.

– T'as vraiment un soucis, soupira Shikamaru.

– Oui, tu pourrais faire attention, ajouta Lee.

Seul Gaara resta impassible. Il observait comment les autres interagissent entre eux. Ils se chamaillaient, s'envoyaient des piques mais quand il le fallait, ils étaient solidaire.
C'était plaisant à voir.

– Comment va ta blessure ? Demanda alors Kankurô.

Gaara tiqua avant de baisser le regard sur la suture.

– Bien, même si c'est inhabituel.

– Seule ta petite amie peut te blesser, s'esclaffa Naruto. C'est trop mignon.

Même si c'était la vérité, Gaara ne peut s'empêcher de rougir.

– C'est qu'il vaut mieux ne pas l'énerver Algalle, acquiesça Shikamaru. Elle est... terrifiante à sa manière.

– Elle est forte, c'est tout.

Personne ne répondit mais Gaara sentait leurs regards sur lui et il fit ce qu'il savait faire le mieux : les ignorer.
Anomaru arrive alors. Il s'approcha du bord du bassin, la queue frétillante, puis il le longea pour venir lécher le visage de Gaara.

– Vous êtes vraiment amis tous les deux, s'amusa Kankurô.

Il rigolait quand soudain Naruto poussa un cri avant de replonger dans l'eau, arrosant à nouveau Lee et Shikamaru.

– Qu'est-ce que t'as encore ? râla ce dernier.

Pour toute réponse Naruto, de l'eau jusqu'au nez, pointa son doigt vers le chien.

– Quoi t'as peur du chien maintenant ?

Naruto secoua la tête avant d'émerger sa bouche.

– Algalle peut voir à travers les yeux de ses chiens !

Le silence s'imposa puis tous les regards se tournèrent vers Anomaru qui les dévisageait, tête inclinée.
La suspicion était de mise et même Gaara se mit à douter.

– Elle peut vraiment faire ça ? Demanda Shikamaru.

Gaara se contenta de hocher la tête.

– Elle pourrait... nous épier ? S'inquiéta Kankurô.

– Non. Elle n'a aucune raison de faire ça.

Gaara maudit le doute qui s'était insinué dans sa voix.
Mal à l'aise les garçons tentèrent de faire partir le chien mais Anomaru, ne comprenant pas leurs demandes, se contenta d'aboyer et d'apporter toutes sortes de choses au bord du bassin.

– Il pige pas, s'impatienta Naruto.

Il nagea alors jusqu'au bord puis attrapa une serviette avant de sortir de l'eau. Il se couvrit rapidement puis attrapa le chien par le collier. Docile, Anomaru le suivit gaiement.
Naruto le mena vers une porte solidement bloquée par une entrave.

– Sort pas par là, ça mène directement dehors, le prévint Shikamaru.

– Je vais juste le mettre dehors.

– Tu m'écoutes quand je te parle ? Ouvre pas cette...

Trop tard, Naruto avait ôté l'entrave et ouvert la porte. Aussitôt un souffle glacé envahit la vaste pièce faisant émaner de la vapeur d'eau.
Tous grimacèrent tandis que Naruto cria face à la morsure du froid. Il tira le chien dehors mais poussé par le vent, la porte se referma derrière lui. Ils entendirent alors ses supplications étouffées.

– Enfin une bonne chose, clama Kankurô en se calant plus confortablement.

– Il est désespérant... soupira Shikamaru. Parfois je me demande comment j'arrive encore
à le supporter ?

– On devrait peut-être lui ouvrir ? Hésita Lee tandis que Naruto hurlait de plus belle.

– Attends, ça lui apprendra à faire n'importe quoi, répondit Shikamaru en s'étirant.

– Puis il a qu'à faire le tour du refuge, ajouta Kankurô. Je suis certain que les autres ninjas seront bien amusés de le voir arriver au milieu de la neige juste vêtu d'une serviette.

Kankurô rigola tandis que Gaara sortait de l'eau.

– Tu vas où ? S'étonna le marionnettiste.

Gaara ne répondit pas, il attrapa deux serviettes pour se couvrir puis alla ouvrir la porte. Il prit soin de se mettre bien sur le côté pour ne pas se prendre le souffle glacé qui fit frissonner les autres.

– Merci, grelotta Naruto en entrant avec Anomaru. On est frère maintenant.

Cette simple phrase toucha Gaara qui ne put que regarder Naruto courir puis sauter dans le bassin. Le changement brusque de température le fit hurler tandis que les autres se plaignaient à nouveau de lui.
Gaara esquissa un sourire. Il aimait vraiment sa nouvelle vie.
Il caressa Anomaru puis partit vers les vestiaires où le chien le suivit. Il se sécha puis s'habilla avant de sortir des bains. Il était assez détendu et se sentait à nouveau en forme, prêt pour sa mission.