Un monde plein de mystère

104 - Face à un mur

_ « Moi, je dis qu'il a la trouille »_

– « Regarde le, il gère bien la situation. » Répondit Algalle en pensée. « Je pensais aussi que sans sable Gaara allait se sentir vulnérable et devenir nerveux mais tu vois bien que ce n'est pas le cas. »

_« C'est de la comédie ! Il est mort de peur et c'est un terrain propice à Shukaku ! »_

– « D'accord admettons, mais tu veux qu'on y fasse quoi ? »

Ashitako ne répondit pas et Algalle ne put empêcher un sourire satisfait.

_« Assomme le. Non ! Ça risquerait de faire ressortir ce satané tanuki ! Alors il faut le tuer
! Oui, c'est ça. C'est la seule solution ! »_

– « Parfois tu me fatigues... »

Algalle soupira de lassitude.

– Il arrête pas de parler, c'est ça ? Demanda alors Shikamaru.

Algalle sourit et se contenta de hocher la tête tandis que le ninja de Konoha venait marcher à ses côtés. Algalle jeta un regard en biais à Gaara qui semblait l'ignorer. Elle se demanda alors si Ashitako n'avait pas raison, Gaara était maître dans l'art de dissimuler ses émotions. Ce masque d'impassibilité ne cachait-il pas sa peur ?

– Il nous entend quand on parle ? Questionna alors Shikamaru.

_ « Malheureusement oui, crétin. »_

Algalle soupira avant d'acquiescer.

– Il m'a traité de crétin, c'est ça ?
 
Algalle tiqua, surprise de la perspicacité de Shikamaru. Elle allait lui répondre quand Naruto passa son bras par dessus les épaules de la jeune fille.

– Tu sais pas y faire, Shikamaru, fit-il amusé. Regarde et prend s'en de la graine !

Sur ce Naruto tapota du doigt le front d'Algalle.

– Hé, Ashitako, tu sais quoi ?

L'orange dans les yeux de la jeune fille gagna du terrain et un grognement s'échappa entre ses lèvres, ce qui fit rire Naruto.

– En fait, t'es juste un gentil chien, c'est Algalle le vrai patron !

Aussitôt le bras gauche du Passeur fondit sur Naruto qui l'esquiva d'un bond. Il tituba en arrière et heurta Gaara qui marchait en silence. Algalle plissa les yeux sous la douleur qui lui traversa le crâne, la colère d'Ashitako était palpable.

– Naruto, je te rappel qu'on est en mission, lança le rouquin mécontent.

– Je le sais, t'inquiètes pas mais y a personne là.

– Ça on en sait rien, répondit Temari en se retournant. Alors arrête de faire du bruit.

Naruto fit la moue puis tiqua.

– Et regardez, c'est pas les escaliers qu'on devait trouver ?

– Comment ça « qu'on devait trouver » ? rétorqua Kankurô. On est pas perdu, je sais exactement où on va.

Naruto se contenta de ricaner puis il s'élança en avant. Anomaru, amusé, le suivit.

– Hé, fait attention, prévint Lee alors qu'ils le doublaient déjà. Il écoute rien...

_ « C'est normal c'est un abruti doublé d'un crétin. »_ gronda Ashitako mécontent.

Algalle eut un petit rire mais soudain elle perçue un léger éclat, comme un reflet.

– Attention !

– Fais chier ! Pesta Shikamaru. Naruto arrêtes toi !

D'un geste vif, il joignit ses mains et usa de son ombre pour bloquer Naruto. Le blond se retrouva en équilibre, un pied en l'air à tout juste un mètre d'un câble tendu à hauteur de cheville.

– C'est un piège, s'alarma Temari.

Gaara se tendit. Algalle entendit nettement son cœur et sa respiration accélérer, il se sentait en danger.

_ « Anomaru !! »_ hurla alors Ashitako.

Algalle sursauta avant de reporter son attention en avant. Anomaru continuer à avancer.

– Stop !!

Surprit par le cri, le chien s'arrêta net avant de se coucher, les oreilles plaquées en arrière.
Tous soufflèrent de soulagement.

– Cet enchaînement de catastrophe, soupira Shikamaru en relâchant Naruto. Je vais finir cardiaque,moi...

Algalle rejoignit son chien qui l'accueillit avec des fêtes.

– Désolée de t'avoir fait peur, reprit-elle en le caressant. Regarde. Tu vois ce câble ? C'est un piège, c'est dangereux. Tu comprends ?

Jovial, Anomaru aboya d'approbation.

– T'es un bon chien.

Anomaru aboya à nouveau puis, d'un geste de la patte, appuya sur le câble.
Effarée, Algalle entendit une série de clics puis, après une seconde suspendue dans le temps, un rondin bardé de piques jaillit des arbres alentours pour fondre sur eux.

_ « En avant !! Saute en avant !! »_ s'écria Ashitako paniqué.

Sans plus y réfléchir, Algalle prit Anomaru sous son bras et bondit en avant. In-extremis, elle parvint à se glisser sous le rondin qui continua sa course vers les autres.

_ « Attention au recul, il va revenir vers toi ! »_ prévint Ashitako.

Algalle hocha la tête et se redressa pour reculer vers l'escalier qui se tenait à une bonne dizaines de mètres derrière elle.
Les autres parvinrent à esquiver le rondin et Kankurô usa de ses deux marionnettes pour le stopper.

– Je suis désolée, s'excusa Algalle. Anomaru est encore un chiot, il a...

Soudain une sirène retentit, obligeant la jeune fille à plaquer ses mains sur ses oreilles.

– On est repéré ! S'écria Kankurô.

– C'est peut-être un piège de Konoha ? Proposa Naruto.

– J'admire ton optimiste, rétorqua Temari. Mais ça serait idiot de l'avoir mis ici. C'est sans doute les mercenaires.

– Il faut couper cette foutue alarme, s'égosilla Shikamaru. Algalle, regarde derrière toi. On dirait qu'il y a d'autres pièges puis un truc contre l'escalier.

Algalle se retourna pour voir qu'elle s'était arrêté tout près d'un autre câble, elle l'avait échappé belle. Elle regarda en direction de l'escalier et vit un ensemble de fils partants dans les arbres ainsi qu'une sorte de console électronique.

– On dirait qu'il y a un interrupteur, cria t'elle à l'intention des autres.

– C'est bien ce que je me disais, reprit Shikamaru. Kankurô, Temari occupez-vous à distance des pièges s'ils se déclenchent. Algalle essaye d'aller couper cette alarme. Lee va avec elle. Ils sont les plus proches et les plus rapides.

Cette dernière phrase était adressé à Gaara qui n'émit aucune objections.
Algalle acquiesça puis s'élança.

_« Fait attention où tu mets les pieds, c'est pas le moment de tomber dans un piège ou de tomber tout court ! »_ prévint Ashitako.

Algalle sentit ses joues s'enflammer mais préféra rester concentré. Elle fixait son objectif, elle ne devait pas dévier, pas cette fois.
Elle courait, évitant les pièges et prenant de vitesse Lee qui tentait de la rattraper, quand soudain elle perçue un mouvement sur sa droite. Usant de la force de son démon, Algalle s'arrêta net. Un ninja, incapable de rajuster sa course déboula juste devant elle. Il fit volte face puis passa à l'attaque.
Isolée, Algalle se contenta d'esquiver, attendant les renforts.

_ « Mais qu'est-ce que tu fous ! T'es plus rapide que cet arriéré, tu vas me faire le plaisir de le dégager et vite ! »_ s'énerva Ashitako.

– « Je peux pas, je... »

_ « T'as largement la force, surtout s'il veut un corps à corps. Alors magnes-toi, dépasse le et éteint cette alarme, j'ai mal à la tête ! »_

Algalle tiqua. Ashitako avait raison.
A force de se dire qu'elle n'était pas au niveau, elle finissait par éviter les combats, elle se contentait d'esquiver et de fuir... A quand remontait son dernier vrai combat ?
Un frisson secoua la jeune fille.
Une rencontre inattendue dans les bois, la peur de perdre la vie et l'envie de ne pas se laisser faire : Gaara.
Son dernier vrai combat avait été le plus décisif de sa vie.
Algalle recula pour remettre de la distance et examiner son adversaire. Il ne portait pas de bandeau mais ses mouvements étaient ceux d'un ninja. Quand il passa à l'attaque, elle était prête. Elle para puis renvoya le coup, rapide et précis.
Surprit, le ninja tituba sous cette force qu'il n'avait pas prévu. Algalle bondit alors, elle enchaîna attaques basses et hautes puis d'un geste rapide, elle prit appui sur les épaules de son adversaire. Elle se hissa en poirier puis laissa ses jambes retomber de l'autre côté. Quand ses pieds arrivèrent au niveau de la tête du ninja, elle lâcha ses épaules puis prit appui sur son dos pour se propulser vers les escaliers.

_ « Pas mal, t'as peut-être raté une carrière de gymnaste ? »_

Algalle ne put qu'en rire puis, sachant que Lee allait s'occuper du ninja, elle se concentra sur la console. Elle l'actionna ce qui ressemblait à un interrupteur puis ne put retenir un soupire de soulagement face au silence.