Un monde plein de mystère

17 - Gaara du désert

Alentour de Konoha

Gaara était sans voix.
Cette fille avait fait disparaître son sable et l'avait fait tomber au sol, lui l'invincible.
Sans pouvoir rien faire d'autre, il la fixait, assise sur lui, un kunaï près de sa gorge. Elle tremblait. 
Il la haïssait. Il l'admirait. 
Il remarqua alors ses yeux, ils étaient devenus presque entièrement orange, le bleu n'étant plus qu'un simple anneau repoussé vers l'extérieur. Elle semblait lutter contre quelque chose, se contractant et secouant la tête.
Finalement, le bleu revint dans son regard et Gaara en frémit. Il ne pouvait détourner les yeux et encore moins tenter une parade. Il était impuissant.
Elle se pencha sur lui. Ses cheveux noirs, ondulés par l'humidité, lui chatouillaient le visage et sa main libre était appuyée sur son torse qui s'élevait et s'abaissait au rythme de sa respiration devenue rapide.
Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres. Gaara pouvait sentir son doux souffle sur sa peau.
Soudain l'air sembla crépiter. La douleur revint et il plissa les yeux sous ses assauts.
Des images affluèrent alors dans son esprit. Il se vit tout jeune enfant dans les rues de Suna, il souriait en regardant passer une roulotte, puis l'image suivante il pleurait la trahison de Yashamaru le jour où il avait prit sa décision. Il vit ensuite la fille jouer dans le désert, son bonheur le heurta autant que le déchirement qu'elle avait vécue lors de la mort d'un être qui lui était cher.
La fille tressauta au dessus de lui et les visions s'estompèrent. Avaient ils vus les mêmes choses ?

- On s'est déjà vu, souffla t'elle. Tu étais différent, tu... tu souriais... Comment es tu devenu comme ça ?

Gaara se tendit vers l'avant alors que la peine et l'incompréhension emplissaient le regard de la jeune fille. Il en voulait encore, il voulait encore voir... voir ce qu'il avait été à travers son regard.
Il existait en elle...
Elle le voyait comme il était, et il se sentait terriblement nu face à ses yeux, mais pourtant soulagé.
Elle Le voyait.

- Gaara ! S'écria alors une voix au loin.

Algalle se redressa, toujours assise sur Gaara. Elle avait réussi, non sans mal, à repousser l'envie de tuer d'Ashitako mais ces visions la laissaient perplexe. Étaient elles vraies ? Et si oui, commen tétait il devenu ainsi ?
Elle replongea son regard dans les yeux turquoises, écarquillés par la surprise, du jeune garçon avant d'effleurer le Kanji sur son front.

_« Tu fous quoi ? »_ s'agaça Ashitako.

- « Tu vois combien il souffre ? C'est horrible toute cette solitude ! J'ai mal... mal pour lui. »

_« Mince... Je crois que j'ai comprit ! S'exclama le démon. Vous avez un lien ! Il y a un truc qui vous lie et qui passe par vos kanjis, et là, tu as eu un accès à ses souvenirs et lui aux tiens. C'est bizarre et... Attention, il y a quelqu'un qui approche. Va t'en ! »_

Encore sous le choc, Algalle bondit en arrière et détalla vers la forêt.

*****

Aussitôt libéré de l'emprise, Gaara s'assit sur le sol détrempé. Son cœur battait à tout rompre, propulsant colère et soulagement dans un étrange tourbillon d'émotions.
Il se demandait encore ce qui venait de se passer quand Temari arriva dans la clairière. Elle vit alors son frère assit par terre, trempé et tremblant.
Surprise, elle s'approcha à pas mesurés.

- Gaara ? Fit elle peu sûre d'elle.

Il tourna la tête et la dévisagea, l'air perplexe. Temari ne vit pas de haine, ni de colère, dans son regard, juste de la surprise.
Indécise, elle regarda autour d'eux. La terre était trempée mais la rivière était loin d'ici. Elle ne comprenait pas.
Soudain le sol sembla devenir flou puis du sable apparut. Stupéfaite, elle regarda Gaara, couvert de sable, qui semblait aussi surprit qu'elle.
Sa jarre était aussi réapparue, il n'y comprenait vraiment rien.
D'un signe, le sable y rentra.
Gaara se releva doucement, ses cheveux et ses vêtements étaient encore mouillés. Il scruta les alentours mais la fille n'était plus là. Elle avait fuit, alors qu'elle avait l'avantage. C'était incompréhensible pour lui.
Il se tourna alors vers Temari qui le dévisageait toujours.