Un monde plein de mystère

81 - De retour

Le vent fouettait le visage d'Algalle mais pour rien au monde elle ne voulait ralentir. Elle ne pouvait pas, la situation était bien trop urgente.
Après avoir dit à Tsunade qu'elle pouvait partir tout de suite, elle était monté prendre son sac puis elle avait demandé à l'Hokage si elle pouvait avertir Hana Inuzuka afin qu'elle vienne chercher Bébé et Anomaru.
Elle aurait aimé prendre ses chiens mais entre leur escapade de la veille plus leur course dans tout Konoha, ils avaient besoin de repos et elle d'aller le plus vite possible.
Elle avait ensuite accourt chez les Hyûga pour récupérer Balthazar.
Hinata avait vu son empressement alors qu'elle sellait son cheval. La jeune ninja en avait déduit qu'elle partait en mission urgente et lui avait alors préparé de quoi se restaurer en route.
Algalle l'avait remercié de tout son cœur avant de s'élancer sur les routes.
Elle avait lancé Balthazar dans un puissant galop, elle voulait avoir parcouru le plus de distance possible avant la nuit.
Durant les premières heures, elle avait laissé le cheval gérer sa course mais à présent elle lui transmettait des doses régulières de chakra.

_ « T'as parcouru une sacrée distance, c'est bien, lança Ashitako alors que le soleil déclinait. Tu te rapproches de la frontière mais fait attention on va entrer dans la zone où on risque de rencontrer des mercenaires. »_

Algalle hocha la tête.

- « Tu sauras me conduire jusqu'à Suna ? » demanda t'elle en pensée.

_ « Oui,j'ai trop haït ce village pour ne pas le retrouver... »_

-« Tu ne voulais pas que j'y aille ? »

_« Mon ressenti n'a rien à voir avec toi, j'en veux à ceux qui ont eu la folie de libérer Shukaku pour qu'il vienne me trouver... Gaara et toi n'y êtes pour rien, puis un village, reste un village... »_

- « Ce que tu haïssais sont morts mais pas ta colère. » comprit Algalle.

_ « C'est pour ça qu'il ne faut pas vivre que de l'envie de vengeance, car même quand elle arrive la colère perdure toujours... sans plus aucun but... »_

- « Je crois que je commence à comprendre... »

Le silence retomba mais Algalle sentait Ashitako perturbé. La situation les dépassait à nouveau mais elle devait se concentrer sur sa mission, c'était le plus important.
Elle se leva sur ses étriers pour permettre à Balthazar de monter plus facilement la côte qu'empruntait la route.
Elle venait d'arriver au sommet quand elle remarqua des personnes en contre bas. Elle fit s'arrêter son cheval pour examiner la situation.
La route redescendait en pente douce jusqu'à une petite rivière peu profonde qui la traversait de part en part puis elle continuait en un long ruban jusqu'à se perdre dans l'horizon.
Il y avait trois personnes sur la route mais deux la quittèrent rapidement pour disparaître dans la forêt bordant le sentier, laissant la troisième agenouillée à terre.

- Mercenaires ? Souffla Algalle.

_« Possible. Soit ils ont fini leurs méfaits et sont retourné dans leur camp, soit c'est une embuscade... reste prudente. »_

Algalle hocha la tête, elle n'avait pas de temps à perdre mais elle ne voulait pas prendre le risque de tomber dans un piège en fonçant tête baissée.
Elle fit repartir Balthazar au trot, tous ses sens en éveil.
Elle arriva rapidement près de la rivière. Sur l'autre rive se tenait un homme à genoux, l'air mal à point mais Algalle préféra jouer la prudence.

- Ça va ? S'enquit elle en arrêtant Balthazar au bord de l'eau, là où elle avait une bonne vue sur les cotés.

- On m'a attaqué, répondit l'homme secoué de tremblement. Ils m'ont volés, ils m'ont tous prit avant de me battre...

Sa voix déraillait rendant son explication plus que crédible. Algalle inspira mais ne sentit rien d'autre que la sueur et l'alcool. Peut-être un reste de l'odeur des brigands ?
Elle n'en avait pas la moindre idée mais elle ne voulait pas prendre le moindre risque.

- Vous êtes blessé ? Demanda t'elle tendue.

- Oui, ils m'ont attaqué avec un Kunaï, au ventre et au visage... Aidez moi, je vous en supplie !

Algalle tiqua. L'homme gardait la tête basse et du sang maculait le sol à côté de lui.

_ « Ils l'ont peut être salement amoché... »_ hésita Ashitako.

Soudain Algalle repensa à Gaara, à leur nuit à l'auberge, quand il lui avait dit de ne pas regarder la table bruyante mais qu'elle ne l'avait pas écouté. Un des hommes s'était alors avancé jusqu'à eux..

_ « Tu crois que... ? »_

- Montrez moi votre visage, lança Algalle d'un ton sec.

L'homme releva lentement la tête. Son visage était maculé de sang et ses larmes avaient dessiné des sillons sur ses joues mais Algalle le reconnu.
Les yeux de l'homme s'écarquillèrent quand se fut réciproque.

- Toi ? lança t'il d'une voix bien plus rauque.

- Pas mal votre petit tour, j'ai bien faillit marcher...

L'homme se releva avec un sourire.

- Quelle bonne surprise, ton petit copain n'est pas là aujourd'hui ?

- Il est en train de s'occuper de vos amis dans la forêt, répondit Algalle avec aplomb.

L'homme parut hésiter, jetant un regard alentour, tandis qu'Ashitako s'esclaffait.
Malgré ses rires, Algalle le sentait tendu, prêt au combat.