93 - Perturbations

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L'équipe de Suna et Algalle rallièrent le chemin quittant la route principale pour rejoindre les hauteurs de la montagne.

– Matez moi cette côte, soupira Kankurô. La route va être longue...

– Je crains surtout le froid en altitude, répondit Temari en s'engageant sur le chemin. Puis un peu d'exercice ne te fera pas de mal.

La blonde adressa un radieux sourire à Kankurô qui secoua la tête avant de la suivre. Sans un mot, Gaara s'engagea aussi dans le chemin et Algalle suivit le mouvement.

– Je suis surprise qu'ils aient osé s'en prendre à notre avant-poste, reprit Temari. Ils sont suicidaires ou quoi ?

– Je pense surtout qu'ils croyaient avoir la puissance nécessaire pour nous porter un sale coup, répondit Kankurô. Ils devaient vraiment croire pouvoir nous faire mal.

– Pourquoi dis-tu ça ? Demanda Gaara sans même le regarder.

– Ils ont des ninjas dans leurs rangs et je suis prêt à parier que certains sont des déserteurs de Suna. Ils devaient penser que la guerre nous avait plus affaibli, ou ignorer notre alliance avec Konoha.

Gaara se contenta de hocher la tête tandis qu'Algalle se posait mille et une questions. Cette attaque surprise était incompréhensible pour elle, hormis pour des représailles.

– En tout cas Baki doit être fou de rage, reprit Kankurô amusé.

– Je suis surprise qu'il n'ait pas encore déboulé, furieux, rigola Temari.

– C'est vrai, acquiesça Kankurô. Avec un peu de chance, il est blessé et nous foutra la paix pour un moment.

Algalle tiqua.

– Vous ne semblez pas le porter dans votre cœur ?

– Il n'est pas comme Kakashi, répondit Gaara. C'est un bon Sensei, mais dur et intransigeant.

Algalle hocha la tête, Suna était vraiment différent de Konoha, elle ne pouvait comprendre.

– Ça se passe comme ça chez nous, ajouta Temari. Soit t'es fort, soit t'es rien.

– C'est un peu dur...

– C'est comme ça, soupira Kankurô. On fait avec.

Algalle allait répondre quand soudain elle entendit un bruissement dans le feuillage des arbres bordant le chemin. Elle se figea, l'oreille aux aguets.

– Qu'est-ce...

Kankurô se tut face à la main tendue par Gaara. Le rouquin fixait Algalle, attendant qu'elle s'explique.

– Je...J'ai crut entendre un bruit.

Gaara scruta la forêt du regard.

– Je ne vois rien, souffla Temari tendue.

– Moi non plus, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien.

Algalle frissonna et ne put s'empêcher de se justifier.

– Je suis peut-être à cran...

Gaara se tourna vers elle et son regard s'adoucit.

– Tu devrais rentrer.

– Excuse moi, mais si on est suivi ça pourrait être dangereux, intervint Kankurô. Et pas la peine de me fusiller du regard, je dis ça comme ça.

Kankurô leva les mains face au regard noir de Gaara. Le rouquin prit un temps de réflexion avant d'acquiescer à contre cœur.

_ « Il est pas content, c'est trop mignon. »_ ricana Ashitako.

– On va continuer mais en marchant plus lentement, proposa Temari. Ça permettra à l'équipe de Konoha de nous rejoindre...

Sans un mot, Gaara se remit en marche.

– C'est moi ou il est de mauvaise humeur ? Questionna Kankurô à voix basse.

Temari haussa les épaules avant de suivre son frère. Algalle sourit à Kankurô avant d'en faire autant mais soudain elle entendit une branche craquer.

_« Quelque chose, ou quelqu'un, nous suit ! »_ gronda Ashitako.

D'un geste, Algalle envoya Anomaru et Bébé mais alors tout s'enchaîna rapidement.
Gaara se retourna brusquement et tendit sa main pour entourer le Passeur de sable tandis que les chiens se mirent à aboyer.
Aussitôt du mouvement agita les arbres.
Temari et Kankurô se mirent en position alors que Gaara lança déjà son sable. Algalle n'eut pas le temps de bouger, juste de les regarder faire.

– Arrête !

Le Passeur sursauta en voyant Lee jaillir des arbres.

– Arrête ! Tout mais pas le sable...

Surprit, Gaara se figea alors que Naruto sautait à son tour des feuillages.

– Qu'est-ce que vous faites ici ? S'étonna Temari. Ça va pas de nous suivre comme ça ?

_« Ils sont suicidaire, c'est tout. »_ se moqua Ashitako.

– « Ils sont surtout censé être à l'hôpital... » soupira Algalle en pensée.

Ashitako s'esclaffa tandis que le sable retombait autour de la jeune fille.

– On est l'équipe envoyée par Konoha, fit Naruto en se redressant. On vient vous aider !

– Ha bon ? Se méfia Temari. Une équipe c'est toujours trois membres.

– Puis vous êtes pas censé être à l'hôpital tous les deux ? Ajouta Algalle.

– Tsunade m'a laissée partir.

L'aplomb de Naruto fit soupirer Algalle.

– Tu étais embaumé dans des bandages la dernière fois que l'on s'est vu, et ça ne remonte qu'à quelques heures...

Naruto cligna des yeux puis se contenta de hausser les épaules. Algalle secoua la tête avant de se tourner vers Lee.

– Tu nous expliques ?

Lee rougit avant de baisser le regard.

– J'étais certain de me faire prendre avec Naruto à mes côtés...

– Quoi ?! Pourquoi tu dis ça ?!

– Vous n'êtes guère discret, acquiesça Gaara, mécontent. Et nous, on est en mission où on ignore où se trouvent nos ennemis. Vous avez très bien put attirer l'attention sur nous, et donc nous mettre aussi en danger.

Lee se dandina, mal à l'aise.

– Désolé, on voulait pas...

– Mais quel rabat-joie, le coupa Naruto. On va les combattre et c'est tout !

– On a une mission précise, rétorqua Temari. On ne nous demande pas de faire du tapage puis de frapper sur toutes les personnes que ça fait rappliquer.

– T'es vraiment un ninja ? Soupira Kankurô. Même un gamin sait qu'il ne faut pas interférer dans les missions des autres.

– Qu'est-ce que tu dis ? Oui, je suis un ninja ! Et presque le meilleur de Konoha ! Je vais te...

Soudain Naruto se tut puis commença à se tortiller. Ses mouvements étaient désordonnées, comme si le haut de son corps avait décidé de danser alors que ses jambes restaient immobiles.

_ « Ça y est, il a cédé à sa folie ! »_ s'esclaffa Ashitako.

Déconcertés, les autres ne purent que regarder Naruto faire sa danse improvisée. Un vent frais agita alors les frondaisons des arbres et Algalle perçue l'odeur du fauteur de trouble.

– Le timing était parfait, fit-elle amusée. Puis cette danse est tellement humiliante.

Un rire lui répondit puis Shikamaru sortit du couvert des arbres.

– Désolé de ne pas les avoir rattrapé avant qu'ils vous enquiquinent, soupira t'il. Vous êtes des boulets tous les deux.

– Pourquoi tu m'as fait ça ? Enragea Naruto.

– Parce que tu es un crétin, c'est pas nouveau, mais toi, Lee, je piges pas.

– Désolé, je me suis laissé embarquer. J'en ai marre d'être mis de côté... même si c'est pas une excuse.

– Tu as été opéré il y a peu, intervint Algalle. Normal qu'on te demande de rester au calme durant un moment.

– Exactement, reprit Shikamaru. Puis je vous dis pas combien Tsunade est furieuse. Je dois vous ramener au plus vite.

– Non, on viendra pas !

– On te suit...

– Lee !

– C'est bon, Naruto, on gêne plus que l'on aide. C'est pas notre heure de gloire.

Résigné, Lee rejoint Shikamaru tandis que Naruto secouait vigoureusement la tête.

– Je viendrais pas !

– Je m'en fiche, soupira Shikamaru. Je vais pas me battre pour te traîner jusqu'au village. T'as qu'à faire ce que tu veux mais pleure pas si une autre équipe vient te chercher.

Naruto croisa les bras en secouant à nouveau la tête, et Algalle décida d'intervenir.

– Tu devrais rentrer avant que Kakashi ne décide de venir te chercher lui-même.

L'hésitation apparut dans le regard de Naruto mais Shikamaru ne lui laissa pas plus de réflexion.

– Aller, magnes toi ! Et je profite de la transition pour te dire, Algalle, que tu dois aussi rentrer. Demande de Kakashi.

– Pourquoi ça ? S'étonna Algalle.

– Apparemment les mercenaires sont sur les dents, ils grouillent dans les environs, sûrement qu'ils s'attendent à cette traque. Kakashi préfère te savoir au village ou au moins un peu plus loin de ces montagnes.

Algalle acquiesça, elle comprenait. Elle se tourna vers Gaara qui attendait, bras croisés.

– Tu devrais rentrer, fit-il impassible.

_ « Il profite bien de l'occasion... » soupira Ashitako.

Algalle fit mine de récupérer Anomaru pour murmurer au rouquin.

– Je ne veux pas te laisser comme ça...

– Moi non plus, mais on n'a pas le choix.

Algalle sentit la peine alourdir son cœur. Elle s'y refusa, elle ne voulait pas perturber Gaara. Elle lui adressa un sourire puis rejoint Shikamaru qui intimait à Naruto de rentrer.
Lassé, le Chûnin s'en alla avec Lee et Algalle. Naruto protesta encore un peu mais finit par les suivre.


Impassible, Gaara les regarda redescendre le chemin. Il n'aimait pas ça. Il ne savait pas si le chemin était toujours sécurisé, et surtout quand il allait la revoir.
Ces séparations commençaient à lui peser.
– Gaara, on a de la route.
Le rouquin se retourna pour voir que Temari l'attendait. Il hocha la tête avant de la suivre.

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