89 - Retour houleux

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Algalle était secouée de sanglots que rien ne pouvait endiguer. Blottie contre Kakashi, elle tentait de se ressaisir. Ashitako faisait son possible pour la préserver du froid mais ne pouvait rien contre tous les sentiments qui se bousculaient en elle.
Après un temps qui lui parut une éternité, Algalle commença à se calmer.

– Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda alors Kakashi. Tu n'étais pas avec l'équipe de Suna ?

– Si, je les ai conduit jusqu'ici. J'étais avec Gaara mais on est tombé sur un ninja très puissant qui a bien faillit le battre, puis j'étais inquiète pour Naruto...  J'ai suivit sa piste mais je suis arrivée trop tard, je n'ai pas put les empêcher de se battre...

Un nouveau sanglot secoua Algalle qui se tourna vers Naruto toujours inconscient.

– J'ai peur que Gaara m'en veuille.

– C'est justifié, tu n'aurais pas dû te trouver là. C'est trop dangereux pour toi.

Surprise, Algalle se retourna vers Kakashi et son sérieux la fit se sentir honteuse.

– Tu ne dois pas prendre ce genre de risque, continua le Sensei. Je pensais que tu l'avais comprit.

Blessée, Algalle baissa le regard. Elle s'en voulait d'avoir trahit la confiance de Gaara, d'être si faible et d'avoir déçu Kakashi.
Sans un mot, le Sensei s'approcha de Naruto.

– C'est le bandeau de Sasuke, fit le chien en désignant le bandeau de Konoha abandonné au sol. Avec toute cette pluie, je ne peux plus suivre la piste.

– Rentrons, nous n'avons plus rien à faire ici.

Kakashi prit Naruto sur son dos puis fit signe à Algalle de le suivre. Ils venaient de s'élancer quand la pluie s'arrêta.
En silence, ils avancèrent aussi vite que possible. Algalle se sentait mal. Elle était fatiguée, éprouvée mentalement et elle sentait le poids de la culpabilité peser sur elle.

– Sasuke ?

Algalle frémit en entendant le murmure de Naruto. Elle tourna la tête pour voir qu'il avait entrouvert les yeux. Kakashi ne répondit pas. Ils continuèrent leur route jusqu'à ce qu'une équipe médicale ne les rejoignent.

– Comment va t'il ? Demande un des ninjas.

– Je le conduis à l'hôpital, comment vont les autres ?

– Ils ont déjà été récupérés et emmenés pour recevoir des soins.

Algalle frissonna. Il y avait des blessés peut-être même... des morts.

– Shikamaru a des blessures légères, Kiba une blessure profonde mais ça va, résuma le médecin en les suivant. Par contre Neji et Chôji sont dans un état critique, leur sort est incertain.

Kakashi hocha la tête. Algalle ne parvenait pas à discerner son expression, inquiétude, soulagement, mélange des deux ?


Ils arrivèrent à Konoha mais continuèrent leur course jusqu'aux portes de l'hôpital. Sans un mot, Kakashi entra, Algalle le suivit et ils se dirigèrent vers les urgences.
Ils venaient d'arriver dans le couloir quand Algalle vit Temari, Kankurô et surtout Gaara. Le rouquin était adossé au mur et tourna la tête à sa venue. Honteuse, Algalle préféra baisser le regard et fixer le sol. Écrasée par la culpabilité, trempée et sanglotante, Algalle passa devant Gaara qui se contenta de la regarda sans bouger.

_ « Il dit rien... c'est bizarre. »_ fit Ashitako perplexe.

–« Je crois que je préférerai qu'il me cri dessus, qu'il m'engueule, qu'il fasse quelque chose... ».

Ashitako ne répondit pas. Une équipe médicale prit Naruto en charge puis Kakashi se tourna vers Algalle.

– Examinez là aussi.

– Je ne suis pas blessée, je ne me suis pas battue.

– Tu dois quand même voir un médecin.

Le ton était neutre mais Algalle vivait mal cette situation. Elle tourna la tête vers Gaara qui la fixait, impassible, mais déjà on l'amenait en salle d'examen.

–« On dirait qu'il m'en veux. Qu'il me déteste... »

Un sanglot agita Algalle et les larmes coulèrent sur ses joues. Elle s'en voulait, elle avait mal, mais ne pouvait rien faire. Il était déjà trop tard.


*****


– Ça va ?

Gaara tourna la tête vers Temari. Il la dévisagea un instant avant d'acquiescer.

– On dirait pas, reprit sa sœur en s'approchant.

– Je vais bien, rétorqua Gaara.

– Ho, ça va, calme toi ! Algalle est allée chercher son ami, tu ne peux pas lui en vouloir.

– Puis elle ne s'est pas battue, ajouta Kankurô.

Gaara sentit la colère monter en lui, ils ne comprenaient pas.

– Elle aurait dû rester avec moi.

– Le voilà jaloux, soupira Temari. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, Algalle n'est pas un objet qui t'appartient. Elle a le droit de faire ce qu'elle veut sans te tenir des comptes.

Énervé, Gaara s'avança vers sa sœur.

– Elle m'avait promit de ne pas y aller.

– Et toi tu as promit de ne plus lui faire de mal et là elle doit souffrir à cause de toi et de ton ego ! Tu crois qu'elle avait besoin que tu la fusilles du regard comme tu l'as fait alors qu'elle cherchait juste ton soutien ?

Gaara tiqua. Temari venait de toucher un point sensible et sa colère se dissipa. Il ne savait pas ce qu'Algalle avait vécue en poursuivant et retrouvant Naruto, mais elle avait l'air ébranlée. Elle avait cherchée du réconfort dans son regard mais lui n'avait pas su lui apporter.

– Je comprends.

Temari souffla avant de se calmer.

– Tu as le droit de t'inquiéter pour elle et de vouloir la protéger mais pas de lui en vouloir parce qu'elle fait ce que ses convictions lui dictent : aider ses amis.

Gaara acquiesça d'un hochement de tête, il n'avait rien à dire.
Kankurô qui avait assisté à l'échange sans oser prendre partie, dévisagea son frère et sa sœur. Gaara avait changé, il acceptait les remarques de Temari mais son envie de préserver Algalle de tous risquait de leur causer des soucis. S'il devenait possessif et jaloux, cela représentait autant de risque que ses précédentes crises de colère.
Kankurô secoua la tête, il ne voulait pas penser à ça et espérait que ce n'était là qu'une phase normale de leur relation.

– On a mit un logement à notre disposition, reprit-il alors que les deux autres s'étaient tus. Je vais voir ça, vous venez ?

– Moi je reste ici, répondit Temari en allant s'asseoir.

– Idem, enchérit Gaara en s'adossant contre le mur.

Kankurô soupira.

– Bon, j'y vais seul.

Personne ne lui répondit, alors il partit, seul et sans un mot.

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