Chapitre 25 (2/2)

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Le corps de Jules trembla. Plus de colère, mais de panique. Il s'élança dans tous les sens, à la recherche d'un quelconque halo violet. Les arbres, autour de lui, lui donnèrent le tournis. Il s'écroula à terre. La boule dans sa gorge ne voulait pas partir. Désormais, plus qu'une envie de crier, Jules en avait la nausée. Il suffirait de peu pour que Bébé ne se mette à pleurer à sa place.

Si, c'était bien vrai : il avait lancé Amé à travers le bois, et elle était introuvable.

Les oiseaux revinrent tourner autour du parc. Mais pour Jules, c'était dans sa tête qu'un torrent tourbillonnait. Des questions l'assaillirent en même temps que des remords et des « si » morbides. Mais par-dessus tout résonnait en boucle la voix d'Amé. Une voix remplie de franchise et de compassion.

"Tu as le droit de demander de l'aide quand tu ne te sens pas bien. Ne reste pas à angoisser tout seul !", lui avait-elle dit en plein milieu de sa série préférée.

Jules sortit son portable de sa poche. Pourvu qu'elle réponde ; il n'y avait qu'elle qui puisse l'aider...

— Yep yep, fit-elle comme chaque fois que les deux amis s'appelaient.

— Luna ! J'ai besoin de toi. J'ai...

— Calme-toi, mon Jules. Explique-moi, tu es où ?

— Au parc, bredouilla le garçon.

Il lui raconta comme il put, par bribes d'éléments. Sa voix tremblait si bien que par moment, Luna dut lui demander de répéter. Au fur et à mesure, Jules sentit son amie s'agiter.

— Elle s'est peut-être éclatée contre le sol, implora le garçon. Je l'ai peut-être tuée !

— Calme-toi... Elle ne doit pas se casser aussi facilement, ce n'est pas une pierre comme les autres, après tout. Tu l'as perdue depuis combien de temps ?

— Je sais plus... dix minutes, peut-être. Je l'ai même pas perdue, je l'ai balancée, Luna !

— Je suis chez moi avec Arthur, annonça-t-elle. On part maintenant, et on devrait arriver dans moins d'un quart d'heure. Tu peux nous attendre jusque-là ?

— Et tes parents ?

— On sortira par ma fenêtre s'ils refusent, plaisanta-t-elle sans parvenir à cacher son inquiétude. Courage, on arrive.

Elle raccrocha. Jules n'était plus capable de chercher convenablement, alors il s'assit et respira du mieux qu'il put pour retrouver un semblant de calme. Luna allait bientôt arriver, ou plutôt ils allaient bientôt arriver. Mais peu importait qu'Arthur ou Einstein interviennent, Jules avait son esprit tourné sur un autre problème.

Quand le couple accourut vers lui, le garçon était assis contre son arbre habituel, les bras autour des jambes. Son amie l'apostropha. Il se releva derechef.

— Alors, commença la jeune fille essoufflée, elle est censée se trouver dans quelle zone ?

— Je l'ai lancée par là-bas, tremblota Jules le bras dirigé derrière lui.

— Donc on cherche une pierre violette, c'est ça ? demanda Arthur.

— Oui, confirma Luna. Un peu plus petite que la paume de ta main.

Luna courut vers la direction indiquée. Arthur suivit et s'empressa de fouiller un autre endroit. Jules, lui, resta déconcerté un moment, avant de s'aventurer à son tour entre les buissons.

Il scruta le sol à chacun de ses pas, s'arrêta au moindre centimètre carré de parcouru ; hors de question de risquer d'écraser Amé. Mais le ciel était sombre et la lune préférait se cacher derrière un nuage plutôt que de les aider.

Un bébé dans la têteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant