Je jette un énième regard à ma montre et pousse un soupir de soulagement, mon calvaire va bientôt prendre fin. 22 heures. Plus qu'une heure et c'est fini.
Courage Anita, tu peux le faire.
Après une longue journée de travail qui vire peu à peu au cauchemar, je n'espère plus qu'une chose : rentrer chez moi et dormir.
Je viens tout juste de terminer le ménage une seconde fois. J'ai rangée toute la maison et même le bordel qu'ont laissées les prostituées sur la terrasse, et me voilà en train de nettoyer le salon une nouvelle fois car elles ont refoutu un bordel pas possible.
Il faut croire que le silicone dans leurs fesses a dû détruire le peu de neurones qu'elles avaient.
Et cerise sur le gâteau, le connard qui me sert de patron n'a pas lâché mes cuisses du regard de toute la journée. L'idée de foutre le feu à cette baraque et de tous les laisser brûler vifs par la même occasion m'a effleuré l'esprit plusieurs fois aujourd'hui, mais ma conscience n'a pas laissé mon côté psychopathe prendre le dessus. Je me tais donc et ramasse la merde de ces putas sans broncher.
Sanchez s'approche de moi, un verre rempli d'un liquide brunâtre dans la main gauche et une pouffiasse blonde accrochée à son bras droit.
- Anita chérie, pourquoi fais-tu cette tête ? Me demande-t-il.
Sa voix trainante fait l'effet d'un marteau-piqueur sur mes tempes. Je ne réponds pas et demeure silencieuse en continuant de ramasser les cadavres des bouteilles d'alcool déjà vides qui traînent un peu partout.
- Oh, j'ai failli oublier, tu peux me ramener un cigare dans ma chambre ma biche ?
Je lève les yeux vers mon interlocuteur qui me fait un sourire répugnant plein de sous-entendus. En ayant plus qu'assez de cette vue trop malsaine pour mon cerveau, je monte à l'étage pour lui ramener sa merde en espérant qu'elle le tuera à petits feux.
Une fois en haut, je me dirige dans la dernière chambre du couloir à droite. La pièce est très bien rangée grâce à mes soins, mais un détail me vient à l'esprit : j'ai nettoyée toute la chambre un peu plus tôt et je n'ai vu aucun cigare. En plus, Sanchéz viens de rentrer, donc il ne peut pas l'avoir oublié ici.
À peine cette conclusion s'est-elle formée dans mon esprit que j'entends le claquement d'une porte derrière moi. Espérant de tout cœur me tromper, je me tourne lentement vers la source du bruit, et la foudre s'abat sur tout mon être quand je vois Sanchéz adossé à la porte, désormais fermée à clé.
Merde.
Adrianna
Examens terminés, je peux enfin souffler.
À la porte du lycée, devant le grand portail, j'aperçois ma meilleure amie Marìa, une très bonne amie à ma sœur aussi, qui m'attend. Elle est blonde aux yeux bleus, et fait presque ma taille mais avec quelques centimètres en plus. Elle possède un vrai corps de rêve plein de courbes voluptueuses qui fait rêver la plupart des garçons de notre classe et du reste du lycée, avec un vrai visage d'ange toujours souriant et aimable qui ne montre jamais de signe de colère.
Marìa me voit de loin et me fait signe de la rejoindre.
- Alors l'examen ? Me demande-t-elle en souriant.
- Je suis sereine, et toi ? Lui répondis-je en lui rendant son sourire.
- Oh, oui ça va je pense avoir réussi aussi.
- Tant mieux alors, tu vas faire quoi maintenant ?
Je demande ça car elle a pris l'habitude de venir chez moi après les cours, soit pour réviser ou juste pour discuter.
- Je pensais aller au parc du quartier, il fait beau aujourd'hui et j'aimerais profiter du soleil, tu veux venir ?
- Oh que oui !
On se met en route, et après quelques minutes de marche nous arrivons enfin au parc. Le soleil rayonne sur la verdure et la température est idéale, ni trop chaude ni trop froide. Les enfants courent dans tous les sens et les parents sont assis sur les bancs en train de discuter entre eux.
En voyant ça, on oublierait presque que la ville est dirigée par El Diablo, le mafieux qui fait régner la terreur rien qu'avec son nom. Il est dans le trafic de drogues et d'armes depuis bien longtemps déjà, et personne ne sait rien de lui, même son nom est un mystère. Tout le monde déteste ce narco parce que s'il n'était pas là, on serait tous heureux et en sécurité. Mais bon, certains se réjouissent de son existence a Juárez car il est aussi considéré comme un saint pour sa charité envers les plus démunis.
- Ri tu peux ramener de l'eau s'il te plaît ? Me demanda la blonde et me sortant de mes pensées.
- Oui bien sûr, je laisse mon sac à côté de toi.
- D'accord, je t'attends ici.
Je me lève et me dirige vers le marchand dont le stand est installé un peu plus loin de notre banc. C'est un monsieur qui doit avoir plus de 60 ans, avec des cheveux blancs comme neige et un visage marqué par la vie. En me voyant avancer vers lui il me sourit d'un sourire ridé mais adorable.
- Que puis-je faire pour toi mi niña ? ( Mon enfant )
- Je voudrais deux bouteilles d'eau, s'il vous plaît.
Le vieil homme me tend les articles, et après lui avoir donné son argent je le salue et retourne vers le banc. Mais une fois arrivée, je remarque que la place est vide, il n'y a que mon sac qui l'occupe. Étonnée, je jette un regard alentour pour voir si Marìa est plus loin dans le parc mais non, elle n'est nulle part. Je remarque aussi que l'endroit est désormais vide, aucun enfant ne court et aucun parent n'est assis sur un banc à papoter, je suis toute seule.
Je reste immobile un moment avant d'entendre des voix masculines qui semblent se rapprocher de moi. Quand je pivote sur moi-même pour regarder, j'aperçois trois hommes qui viennent dans ma direction. Ils sont tous vêtus de la même manière, t-shirt, jean et chaussures noires, et sans oublier l'accessoire indispensable pour ces messieurs : une arme accrochée et bien visible en dessous de la ceinture de leurs pantalons.
- Je crois que ce n'est pas ton jour de chance mi bonita. ( Ma jolie )
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Nouveau chapitre !
J'espère qu'il vous plaira et si c'est le cas, n'hésitez pas à voter et commenter ^^
À bientôt pour le troisième chapitre ❤️✌🏻
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ANITA (Pause)
RomanceC'était une journée comme les autres. Une journée qui a débutée ci bien. Mais il a suffi d'un événement pour déclancher une suite de catastrophes dans ma vie autre fois paisible. Qui suis-je ? Je suis Anita... Ou du moins ce qu'il en reste. .EN PA...