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PDV Anita :

C'est un cauchemar.

C'est pas possible !

Comment ai-je pu me faire avoir aussi facilement !

Sanchéz me considère de haut en bas avec son habituel regard pervers et savoure avec délectation sa victoire. Ce cabrón m'a eue dans ses filets, je ne peux rien faire maintenant que je suis dans l'antre du diable. Il ne me reste plus qu'à que prier pour m'en sortir indemne, même si je doute que cela soit possible de garder une bonne santé mentale après un viol.

Je ne sortirai pas de cette maison saine et sauve aujourd'hui, j'en ai la certitude. Peut-être même que je n'en sortirai pas du tout.

- Anita, Anita, Anita , susurre l'homme en s'approchant tout doucement de moi, pourquoi résister autant ? Si tu te laisses faire, tu passeras un très bon moment je te le garantis.

Mon estomac se soulève de dégoût et je dois faire appel à toute ma bonne volonté pour ne pas fondre en larmes. Si je pouvais faire un seul souhait maintenant, ce serait d'être invisible.

Mon Dieu aidez moi s'il vous plaît !

Tout en parlant, mon patron s'est approché de moi et désormais son corps n'est plus qu'à quelques centimètres du mien.

Mon sort est scellé.

J'aurais aimé pouvoir faire quelque chose, me défendre, ne pas attendre ma fin les bras ballants, mais malheureusement je suis trop faible face à lui qui fait deux fois ma taille.

Arrivé à ma hauteur, il s'arrête à mon niveau et me plaque violemment contre le mur, ce qui m'arrache un gémissement de douleur. Mon dos me fait atrocement mal mais je ne le montre pas. Je ne pleurerai pas devant lui, je ne lui montrerai pas ma faiblesse, hors de question de lui donner ce plaisir. Je le fixe droit dans les yeux avec défi en espérant que par un miracle du ciel il me laisse tranquille, hélas la magie n'existe pas. À son tour, Sanchéz me fixe avec ses yeux aussi noirs que son cœur, et un sourire s'affiche sur son visage ridé, dévoilant ses dents jaunes par la nicotine, un sourire qui me fait froid dans le dos. Mais bien sûr, je tente de rester impassible et ne montre pas la peur qui envahit lentement tous mes membres.

- Détends- toi, ça va bien se passer mi cierva , me dit-il en approchant son visage de mon cou. (ma biche)

Son souffle s'écrase sur ma clavicule, c'est tellement désagréable comme sensation.

Mon dieu par pitié aidez moi !

Non. Non non non. Je ne veux pas juste rester là à me faire violer sans rien faire. Quitte à l'être, autant que ce soit après m'être défendue, après avoir tout fait pour que cela n'arrive pas.

Un élan de courage m'envahit tout à coup, et, pleine d'une force nouvelle, je tourne ma bouche vers la tête de Sanchéz enfouie dans mon cou et lui mords l'oreille le plus fort possible, jusqu'au sang. Le cabrón qui me sert de patron pousse un hurlement strident des plus satisfaisant, mais je ne lâche pas son oreille pour autant. Un goût métallique envahit mon palais, du sang. Malgré le goût dégueulasse de la substance, je continue mon carnage en mordant encore plus fort, en enfonçant mes dents dans sa chair jusqu'à obtenir ce que je veux, c'est-à-dire un bout de peau.

Je le vois tomber lentement à mes pieds en sanglotant et en mettant sa main sur son oreille dont il manque presque une moitié.

- Eres solo una puta ! me crie l'homme dessus. (Tu n'es qu'une pute !)

Je souris de toutes mes dents pleines de sang et je lui crache le morceau de chair qui est resté dans ma bouche à la figure puis me baisse pour être à son niveau et lui chuchote ces quelques mots :

- La seule pute ici, c'est toi cabrón .

Je me lève et me dirige vers la porte avec satisfaction en essuyant ma bouche pleine de sang. Je dois ressembler à un vampire comme ça.

L'homme continue de me regarder avec de gros yeux pendant que je m'éloigne. C'est comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête. Après tout, il vient quand même de perdre une oreille à cause d'une gamine de 19 ans sans défense.

Hihi, quel dommage.

Je traverse le couloir assez rapidement et dévale les escaliers. Le salon est vide à première vue, ce hijo de puta a dû se débarrasser de ses salopes pour avoir le champ libre afin de me violer tranquillement, mais malheureusement pour lui c'est raté.

Je passe la porte qui mène au jardin et le traverse rapidement pour sortir de cet endroit maudit. Le gardien me voit arriver et je croise les doigts pour qu'il me laisse passer sans broncher.

- Ton service est terminé ? me demande-t-il.

Il s'appelle Raoul si je me souviens bien. Oui, Raoul Pérez. Il est brun au yeux verts, très grand et très bien bâti, avec un tatouage en forme de fleur rouge au cou qui fait ressortir la couleur de sa peau matte. Il me dévisage un moment pour que je lui donne une réponse.

- Euh, oui j'ai fini , mentais-je précipitamment.

- Hum...

C'est la seule réponse que j'eus de sa part. Il se tourne et m'ouvre le portail en silence. J'allais le traverser pour enfin sortir de cet enfer mais le jeune homme me barra soudain la route. Je me fige instantanément, tous mes muscles contractés, croyant que cette fois-ci je vais vraiment y passer.

Est-ce qu'il a remarqué les tâches de sang sur mon visage et mes vêtements ? J'ai pourtant tout essuyé du mieux que je pouvais !

- Tu n'as pas entendu des hurlements qui venaient de la maison ? me demande-t-il.

Mon cœur manqua un battement à l'entente de sa phrase. Bon sang, il a entendu.

Réfléchis Anita ! C'est pas le moment de se dégonfler !

- Ah euh oui j'ai entendu, c'est euh, ctait la télé.

À peine les mots sortent-ils de ma bouche que je les regrette : c'est le pire mensonge de l'histoire, même un imbécile devinerait la supercherie, mais c'est le seul que j'avais en stock. Pourvu qu'il y croit !

Le gardien me considère un petit moment avant de baisser sa tête en affichant un petit sourire. Un petit sourire qui le rend vraiment mignon, soit dit en passant.

Mais qu'est-ce que je raconte moi !

- La télé... oui, ça doit être ça , me répond Raoul en me libérant le passage.

Ni une ni deux je trace ma route sans demander mon reste. Je traverse les ruelles au pas de course en direction de chez moi, avec une seule envie en tête, voir mi hermana.

J'ai besoin d'un peu de réconfort.

***

Il est 23h30, je viens d'arriver dans mon quartier après avoir évité de justesse les hommes ivres, les dealers qui me proposent leurs produits et les sifflements des types en voiture et je suis enfin devant l'immeuble où j'habite. Je monte les escaliers quatre à quatre jusqu'au premier étage et me dirige vers la porte de mon appartement. Ce n'est qu'une fois sur le pas de la porte qu'un flash me vient soudain en tête : j'ai laissé mes affaires dans le placard !

Qué día de mierda ! ( Quelle journée de merde ! )

ANITA (Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant