. 5 .

782 57 5
                                    

Franchement, je suis dépassée par tout ça. Ce matin, tout se passait merveilleusement bien, je rigolais avec ma sœur, je lui ai dit je t'aime, j'ai géré mon examen, je discutais tranquillement avec ma copine qui est actuellement portée disparue, et maintenant me voilà entre les mains des loups.

Je dois faire quelque chose, je ne peux pas me laisser emporter comme ça !

- N'essaie pas de faire quoi que ce soit ou tu le paieras, me dit Sergio.

Il est télépathe ou quoi ?!

- Laissez- moi partir, j'ai rien fait !

Le jeune homme ne me répond pas et se contente de m'empoigner et me hisse sur ses larges épaules comme un sac à patates avant de se diriger vers une voiture noire blindée.

C'est tellement humiliant !

En voyant le véhicule, une alarme s'enclenche dans ma tête : si je monte dedans, je n'en sortirai pas vivante. C'est maintenant que je dois agir.

Je prends mon courage à deux mains et j'envoie de toutes mes forces mon pied vers l'entrejambe de Sergio. Il pousse un cri de douleur et me lâche, ce qui me fait tomber de ses épaules. Je m'écrase de plein fouet au sol. Mon épaule me lance mais je ne flanche pas et me relève en un bond avant de piquer un sprint vers la rue qui mène vers chez moi. C'est là qu'un bruit me coupe littéralement le souffle.

Le bruit d'un coup de feu.

Adrianna, si tu t'arrêtes maintenant tu mourras vraiment .

Je continue ma course comme si de rien n'était, trop préoccupée par ma survie pour m'attarder sur autre chose, mais je sais que ce moment restera à jamais gravé dans ma mémoire : le moment où quelqu'un à pointé une arme sur moi pour la première fois de ma vie et a essayé de mettre fin à mes jours.

La balle ne m'a pas touché physiquement, mais elle m'a bel et bien touché psychologiquement.

Je cours sans m'arrêter jusqu'à mon chez moi, notre chez nous, à moi et à ma pauvre sœur qui doit être morte d'inquiétude à l'heure qu'il est. Ce n'est pas dans mes habitudes de rentrer tard, ou du moins sans prévenir à l'avance.

Ma pauvre hermana, je suis tellement désolée.

Après une course de près de 30 minutes, je suis enfin devant l'immeuble. Sans perdre de temps, je me rue sur la porte et grimpe les escaliers à toute vitesse jusqu'à ma porte d'entrée. Heureusement que j'ai mes clés dans la poche de mon jean car mon sac est actuellement entre les mains des mafieux qui sont sans doute à ma recherche désormais.

J'insère le bout de métal dans la serrure et sans réfléchir, je m'engouffre dans l'appartement en veillant à bien refermer la porte derrière moi. Ce n'est qu'une fois dans le salon que je m'autorise à relâcher mon souffle. Le soulagement est présent, je me sens en sécurité dans mon logement. Mais hélas, pour combien de temps ? Je l'ignore, mais en tout cas la pression que j'ai subi tout à l'heure retombe d'un coup laissant place à la désolation. Les larmes me montent aux yeux tandis que je réalise enfin la situation.

Pour résumer, moi, Adrianna, je suis au beau milieu d'une histoire de cartel, et pas n'importe lequel, celui d'El Diablo. Je me suis faite fouiller par un pervers qui est le bras droit du jefe et en plus je l'ai frappé en plein dans ses bijoux de famille. Ils ont trouvés une arme dans mon sac dont je ne connaissais pas l'existence. Ma meilleure amie est introuvable et pour couronner le tout, je suis fait tirer dessus.

Voici le résumé de ma journée. Une journée bien foireuse.

Les lames n'arrêtent pas de couler sur mes joues déjà bien rouges à cause de ma course et ma respiration est saccadée. J'espère de tout cœur ne pas faire une crise maintenant parce que ce n'est vraiment, mais alors vraiment pas le moment. L'obscurité qui règne sur la maison ne m'aide pas à me calmer, au contraire elle m'oppresse encore plus. Je m'attendais à voir ma sœur paniquer, mais certainement pas à trouver l'appartement vide.

Peut-être qu'elle est partie à ma recherche ? Et s'il lui arrivait quelque chose ? Putain ! Tout est de ma faute !

La crise de panique me prend et je ne peux pas la contrôler. Je m'effondre au sol, les yeux gonflés à cause des larmes et la respiration courte. La seule chose que je peux faire, c'est avancer à quatre pattes vers notre chambre et me réfugier dans un coin de la pièce pour pleurer comme une mierda au lieu d'aller chercher ma sœur.

Oui, je ne suis qu'une grosse mierda.


Anita :

Dans le présent 

Ça fait 10 minutes que j'essaie de comprendre les paroles de ma sœur mais avec ses larmes qui ne cessent de couler je ne comprends qu'un mot sur deux. Au bout de nombreuses répétitions et avec beaucoup de patience, je finis par résumer en une phrase : on est dans la merde. C'est le plus important à retenir de toute l'histoire.

- N'aie pas peur ma puce, je suis là, tout va bien se passer je te le promets.

J'essaie de la rassurer mais au fond, c'est moi qui en ai besoin.

Adrianna me regarde avec ses yeux rouges et gonflés. En la voyant comme ça j'ai terriblement mal au cœur. Elle cherche un peu de réconfort dans mon regard mais je n'ai pas le temps de lui donner car à ce moment-là on frappe à la porte.

Un coup. Deux coups. Trois coups.

Et ça ne s'arrête pas. À en juger la force des coups, ça ne peut être qu'eux.

Les hommes d'El Diablo.

Une solution.

Il me faut une solution et vite. Je dois protéger ma petite sœur. Elle est sous ma responsabilité, je ne peux pas laisser qui que ce soit lui faire du mal.

Je regarde la fenêtre encore ouverte et une idée germe dans mon esprit. J'attrape le visage de ma sœur entre mes mains et la fixe avec sévérité.

- Écoute moi bien Adrianna et ne discute pas. Tu m'écoute et tu m'obéis.

Mon ton est ferme et autoritaire, je déteste ça mais je n'ai pas le choix.

- Tu vas sortir par la fenêtre et courir sans t'arrêter et jusqu'à ce que tu sois loin d'ici. Compris ?

Elle me regarde d'un air choqué et secoue la tête négativement. Je n'ai pas le temps d'avoir son accord, je suis sa grande sœur et elle doit m'obéir, c'est tout ce qui compte maintenant. Je la fais se relever et la mène vers la fenêtre d'un pas déterminé. Alors que je lui fais signe de passer par là, elle m'attrape par le bras pour m'empêcher de faire un geste de plus en me regardant droit dans les yeux.

- Hermana, ils vont te tuer, me dit-elle d'un ton étonnamment calme.

- Ne t'inquiètes pas mi querida, je saurai me débrouiller comme je l'ai toujours fait. ( ma chérie )

J'essaie d'être calme à mon tour en ignorant les coups qui continuent de résonner derrière la porte d'entrée.

Une flopée de larmes refait surface dans les magnifiques yeux bleus de ma sœur. Je la serre fort dans mes bras car qui sait, peut-être que c'est le dernier souvenir qu'elle aura de moi. Je la fais passer par la fenêtre et avant qu'elle parte elle me regarde une dernière fois et souffle :

- Te quiero mi hermana.

Je lui souris avec tendresse et elle se penche vers l'avant pour descendre petit à petit la façade de l'immeuble.

Ma sœur partie, maintenant je suis seule face aux monstres derrière la porte.

À nous deux bastardos ! (bâtards)

______________________________________

Cinquième chapitre ❤️

J'espère qu'il vous plaira et n'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire et à voter, ça me fera énormément plaisir 😌

À bientôt pour un nouveau chapitre ✨

ANITA (Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant