Ça fait 20 minutes maintenant que je cours dans cette sombre forêt. Je suis tombée plus de fois que je ne veux bien l'admettre à cause des branches basses des arbres et des trous dans la terre que je ne voyais pas à cause de l'obscurité, mais je ne m'arrête pas pour autant, tant la peur que mon bourreau me retrouve est grande. S'il met la main sur moi, je ne donne pas cher pour ma peau. Alors j'avance et je ne me retourne pas.
Je fonce tout droit depuis que je me suis échappée sans savoir vers où, je n'ai aucune idée de l'endroit où je me situe, tout ce que je sais c'est que je suis dans une zone inhabitée, donc mes chances pour trouver de l'aide sont quasi nulles. Le vent glacial qui me frappe de plein fouet emporte avec lui tout mes espoirs de survie et la douleur de mes blessures ne me permet pas d'y voir assez clair pour trouver une solution, mon cerveau est aussi brouillé que si je venais d'aspirer une cheminée. Et quand bien même je réussirai à trouver une brillante idée pour sortir enfin de cette forêt, je finirai par succomber à mes blessures sans soins.
Résultat ? Je suis foutue. Quoi qu'il arrive je suis foutue.
Je ne croyais pas mourir si tôt, même si je n'ai que 19 ans j'ai l'impression d'en avoir 100. La vie ma tellement maltraitée, elle m'a tout fait endurer mais je suis toujours relevée et j ' ai continue à avancer, mais là, je me rends que ce n'est que le début, que je suis réellement jeune et que j'ai toute la vie devant moi et que je n'ai pas fini d'en baver. Cette histoire vient à peine de commencer et moi voilà avec une blessure par balle et une coupure au couteau, le tout administré par un chef de mafia psychopathe.
Qué vida de mierda ! ( Quelle vie de merde ! )
Mes tristes pensées s'arrêtent net lorsque j'aperçois au loin une route. Les battements de mon cœur s'accélèrent et je me retiens de hurler de joie. Peut-être que je vais vivre encore un peu finalement. J'avance d'un pas de loup jusqu'au bord de la route en tournant la tête dans tous les sens pour m'assurer qu'il n'y a personne. Tout est calme, la route est vide. Comme aucune voiture ne passe pour le moment, je décide de ne pas m'attarder ici et je me mets en marche pour mettre le plus d'espace entre l'autre psychopathe et moi, dans l'espoir qu'une voiture passe enfin.
***
Deux. Heures.
Deux putain d'heures que je marche sous la pluie qui a finalement décidé de faire son apparition ce soir. Je suis frigorifiée, je marche sans m'en rendre compte car le froid a complètement engourdi mes jambes que je ne sens plus. Je ne sens plus rien d'ailleurs, même la douleur a disparu et l'hémorragie s'est arrêtée, tout ça grâce au froid. Le seul point positif de la journée c'est que je suis actuellement anesthésiée de la tête au pieds.
Je marche, je marche, je marche et je continue à marcher sur cette foutue route qui ne mène apparemment nulle part, tentant tant que mal de garder les idées claires. Mon champ de vision se résume au ciel noir sans étoiles, aux arbres à droite et à gauche et à la longue ligne de goudron tout droit devant moi. Je me croirai presque dans un cauchemar sans fin. Et le pire c'est que qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça ? Rien, absolument rien du tout. Juste une victime collatérale.
C'est ça, ma sœur et moi sommes les victimes collatérales de la vie.
Et d'ailleurs comment en est-on est arrivées là ? Commentaire at-on fait pour passer une journée simple à une descente aux enfers ? Mais surtout, comment cette arme est-elle arrivée dans le sac de ma sœur ?
Une foule de questions et aucune réponse.
Je ne sais pas pourquoi mais toute cette histoire me semble louche, il y a quelque chose qui cloche quelque part. La pièce manquante du puzzle qui m'empêche de comprendre le pourquoi du commentaire.
Bon sang, c'est pas le moment de jouer une Sally Bollywood, Anita !
Le froid et la fatigue me font perdre la tête, je dois me concentrer.
Je continue ma longue route jusqu'à ce qu'une lumière au loin habille mon regard. Je plisse les yeux pour mieux y voir à travers les rideaux de pluie et je reconnais une forme étrange qui ressemble à...
Une voiture ?
UNE VOITURE !
Enfin, merci mon dieu ! Je commençais à perdre espoir mais là, je me sens renaître de mes cendres. La voiture me vois et s'approche de moi avant de se garer à mon niveau. C'est un très beau véhicule rouge, un peu vintage, avec seulement 2 portières et 2 places. La vitre se baisse et laisse apercevoir une femme assez excentrique : la cinquantaine, des cheveux d'un noir de jais éclatant et recouverts d'un foulard rose fuchsia, with un style assez extravagant. Je ne crois pas qu'elle peut passer inaperçue avec un manteau à fourrure rouge a chanté celui comme-là.
- Mon pauvre enfant, vous êtes dans un piteux état , me dit-elle d'une voix cassée.
Elle me regarde avec ses yeux bleus, qui ont l'air de virer au jaune par moments et sans que je sache pourquoi, une forte impression de familiarité me vient. J'ai l'impression de l'avoir déjà vue quelque part, mais sans savoir où exactement.
Ça doit être la fatigue qui me fait délirer.
- Montez vite , m'intime-t-elle en m'ouvrant la portière.
J'obtempère sans discuter, de toute façon ce n'ai pas comme si j'avais vraiment le choix. Je m'installe près d'elle et elle démarre sans tarder.
- Vous pouvez me déposer à l'hôpital le plus proche s'il vous plaît ? je demande en me retenant de claquer des dents trop fort.
Je vois ses fines lèvres aussi rouges que son manteau s'étirer en un léger sourire.
- Comment vous appelez-vous jeune fille ? me demande-t-elle en continuant à fixer la route.
Un peu déroutée, je réponds quand même :
- Anita.
- Anita ?
Elle réfléchit quelques instants.
- Hmm... ça a une signification ?
- Ça veut dire '' grâce''.
- Hmm... intéressant...
Elle commence à me faire un peu peur là, avec son sourire malicieux et ses drôles de questions. Elle pose son regard sur ma blessure à la cuisse et la fixe un moment avant de focaliser à nouveau son attention sur la route.
- Comment avez-vous eu une telle blessure ?
Et bien c'est une bien longue histoire madame, vous allez même rire si je vous la raconte.
- C'est une branche d'arbre qui m'a fait ça.
Je suis la pire menteuse du monde, je sais, mais ça je l'ai déjà dis.
- Hmm... je vois.
Ses " hmm " me font franchement froid dans le dos mais je garde ça pour moi, j'ai d'autres préoccupations en tête là maintenant.
- Vous allez me déposer à l'hôpital ? m'empressai-je de demander.
- Non.
Je la regarde avec étonnement. Non ?
- Il n'y a pas d'hôpital dans le coin.
Elle marque une pause et me regarde droit dans les yeux mais je n'y fais pas attention. Pas d'hôpital. Génial. Comment je fais moi maintenant ?
- Je vais vous conduire chez moi, c'est tout près d'ici.
Il ne manquait plus que ça...
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Voici la suite
J'espère qu'elle vous plaira ❤️
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ANITA (Pause)
RomanceC'était une journée comme les autres. Une journée qui a débutée ci bien. Mais il a suffi d'un événement pour déclancher une suite de catastrophes dans ma vie autre fois paisible. Qui suis-je ? Je suis Anita... Ou du moins ce qu'il en reste. .EN PA...