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Je regarde ma blessure et constate l'étendue des dégâts : ma blessure s'est infectée, elle est d'un rouge-jaune étrange, et la partie tout autour est calcinée. Heureusement, la balle est ressortie lors de l'impact, mais avec l'état de cette foutue cellule, je risque d'avoir besoin d'une amputation. Mon bourreau m'a laissée pourrir ici depuis presque trois heures, sans manger ni boire, et sans soins.

Mon heure va bientôt sonner...ou pas.

Je lève les yeux et vois la porte s'ouvrir, c'est encore lui. Mais cette fois, il a une mallette et une arme à la main.

Merde merde merde...


PDV El Diablo :

Elle a peur, je le vois dans ses yeux d'un bleu clair comme le ciel. Ma mallette préférée dans ma main droite et mon arme dans la gauche, j'avance vers ma jolie prisonnière qui a l'air au plus mal.

J'aime ça. Sa souffrance va apaiser ma rage.

Je pose ma mallette sur la chaise tout en continuant à la fixer. Je ne connais pas son prénom mais ça ne saurait tarder puisque j'ai mis un de mes espion sur le coup et il ne devrait pas tarder à me ramener les informations qu'il me faut.

La jeune fille frisonne mais je ne saurais dire si c'est à cause de sa blessure, du froid ambiant, ou du couteau que je tiens à la main. Sûrement un peu des trois.

- Alors petite garce, t'as une sacrée paire de couilles pour envoyer mes hommes à l'hosto.

Elle essaye de parler mais elle frissonne tellement qu'elle est incapable de dire quoi que ce soit. Sa bouche remue en silence, elle est tétanisée.

J'aime ça.


PDV Anita :

Je n'arrive pas à parler, c'est plus fort que moi, je donnerai cher pour pouvoir lui hurler toutes les insultes et les atrocités qui me passent par la tête mais j'en suis incapable. Le froid m'enveloppe et je claque des dents en m'étranglant avec les mots qui ne veulent pas sortir. Ils se coincent dans ma gorge, bloquent ma respiration, me rendent faible, et le couteau qu'il tient à la main ne m'aide pas à me calmer.

Mais comment je suis arrivée là bordel !

J'avais une vie tellement calme ce matin. Certes, ce n'était pas une existence de rêve, mais je vivais au moins. Il n'a fallu qu'une poignée d'heures pour que je pénètre en enfer et me confronte au diable.

Mais je ne peux pas prendre qu'à moi-même, j'ai voulu protéger mi hermana, à moi d'en assumer les conséquences jusqu'au bout maintenant.

- On va voir si tu va faire la maline maintenant.

Il tourne autour de moi comme un vautour, me scrute et m'étudie. Il cherche mes failles, mes faiblesses, pour les exploiter et me faire du mal. Malheureusement pour lui, je ne compte pas lui simplifier la tâche : je conserve mon masque d'impassibilité, même si je sais que ça doit être raté et qu'il voit la peur et l'effroi qu'il m'inspire.

Cet homme est un démon, il se nourrit de la douleur des autres, s'abreuve de leur sang et puise sa force dans la torture. Il est complètement fou, et je vais en faire les frais.

Il continue de tourner autour de moi, lentement, prêt à me sauter dessus à la moindre occasion, au moindre faux pas. Puis il finit par s'arrêter bien en face de moi. Il se penche vers moi et plante son regard dans le mien.

Le bleu azur dans le bleu clair. Les profondeurs de la mer dans la clarté du ciel.

Et brusquement, sans crier gare, il me plante le couteau dans la cuisse. Il l'enfonce lentement dans ma chair, afin que je sente chaque muscle se déchirer, chaque fibre lâcher. Pour que la douleur s'étende à tout mon corps, qu'aucune partie ne soit épargnée.

ANITA (Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant