ANITA (Pause)

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Quelques minutes avant l'incident :

PDV El Diablo

Elle est folle cette chica, c'est pas possible d'être aussi conne. Elle veut vraiment se battre contre moi, et dans cet état en plus, avec une balle à l'épaule et un couteau encore planté dans sa cuisse ? Elle est consciente qu'elle a la même masse musculaire qu'un yaourt nature ?

Très bien. Si elle veut se battre, elle va être servie.

Je m'approche d'elle et sort de mon jean la clé des chaînes qui la retiennent prisonnière.

- Je te préviens, je vais pas être indulgent avec toi juste parce que tu es une femme.

Je veux lui faire peur, tenter de la dissuader de se battre contre moi, mais à son regard je comprends que rien ne pourra l'arrêter, qu'elle est prête à aller jusqu'au bout. Elle continue de se relever difficilement en me fixant comme une lionne qui chasse une proie. Le seul détail qu'elle oublié c'est que la proie ici, c'est elle.

- Tant mieux, crache-t-elle, je ne veux pas de ta clémence ou de ta pitié. Que l'on se batte d'égal à égal.

Dès qu'elle s'est entièrement redressée, je ne lui laisse pas le temps de faire quoi que ce soit et la soulève en l'attrapant par le cou. Elle ne touche plus le sol et je la vois suffoquer, à la limite de devenir bleue à cause du manque d'oxygène.

- Alors ? Qu'est- ce que t'attends ? BAT-TOI !

Elle n'aurait pas dû faire la folle avec moi, elle va regretter sa putain d'arrogance.

PDV Anita :

Je sens ma chair se déchirer à chaque mouvement que j'effectue, mais je n'y prête pas plus attention car maintenant, c'est le moment décisif : soit c'est lui qui me tue, soit c'est moi qui le tue. L'un de nous ne s'en sortira pas, et ce ne sera sûrement pas moi. Mais au vu de sa taille et de ses muscles surdéveloppés, je suis quand même assez mal barrée.

Courage Anita, soit forte ! Pense à Adrianna !

Oui je vais être forte, et encore plus pour ma hermana.

Au moment où j'arrive enfin à avoir un minimum d'équilibre précaire, el Diablo se jette sur moi et m'étrangle.

- Alors ? Qu'est- ce que t'attends ? BAT-TOI ! hurle-t-il.

Ses cris me font l'effet d'un électrochoc et je laisse l'adrénaline et l'instinct de survie reprendre le dessus, comme auparavant avec les deux hommes dans notre appartement : d'un coup, j'arrache le couteau de ma cuisse en poussant un cri de douleur. Si l'enfoncer lentement était terrible, l'arracher ainsi l'est encore plus. Un flot de sang s'échappe de ma jambe tandis que je me sens prise de vertiges. Le monde se met à tourner autour de moi et une affreuse envie de vomir me prend à la gorge. Trop faible pour tenir debout, je me laisse tomber au sol en sentant ma vue se voiler. Dans le brouillard qui m'enveloppe, je distingue le visage de mon assaillant, personnification de la haine et de la douleur. Et quand je plonge dans son regard, j'y vois celui de ma sœur. Même si ses yeux à elle sont beaucoup plus clairs, ils sont tout aussi bleus, comme les miens. En repensant à ma hermana, je sens la honte m'envahir. Elle est peut-être en train de mourir et moi je suis là, trop faible pour me battre pour elle. Je suis pitoyable.

Reprends-toi Anita !

Je fais abstraction de la douleur lancinante, laissant à nouveau mon instinct de survie me guider, et je rampe sur le sol en esquivant tant bien que mal les coups du mafieux. Je n'en aurais probablement pas été capable en temps normal, mais l'adrénaline me donne des ailes. À moitié allongée sur le sol, je tends la main pour attraper le couteau qui m'avait échappé dans ma chute, mais un pied apparaît dans mon champ de vision et envoyer voler le couteau un peu plus loin avant de m'écraser scrupuleusement la main . Je pousse un cri étouffé et me mords la lèvre jusqu'au sang, comme si je pouvais bloquer la douleur dans ma gorge avec mon cri.