Chapitre 16

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Chapitre 16.

— Pourquoi sembles-tu si choqué ? se moqua Xiong Li avec un rictus. Je t'avais prévenu. C'est ta punition pour avoir été aussi insolent à mon encontre. Si quelqu'un d'autre veut te toucher, il saura que tu appartiens déjà à un autre.

Les agissements de Xiong Li ne faisaient qu'attiser la colère de Haru, mais il ne pouvait pourtant pas se défendre au corps à corps. Après avoir dégluti, il fusilla l'Empereur du regard.

— M'avez-vous fait venir cette nuit seulement pour ça ?

Il lui semblait qu'il n'y avait rien de pire que l'Empereur puisse lui faire, alors il ne retenait plus ses mots.

— Qu'est-ce que tu attendais d'autre de moi ?

Même Haru l'ignorait... Qu'attendait-il ? Une part de lui voulait retrouver les sensations de cette autre nuit. Sentir qu'il faisait perdre la tête à l'Empereur était un délicieux sentiment. Aucune autre de ses concubines ne parvenait à lui faire le même effet. Xiong Li pourrait être à ses pieds s'il s'en donnait les moyens...

— Me forcer à porter ces vêtements... me faire déménager dans le pavillon Ouest... me marquer comme on marque un esclave... et vous souhaitez me faire croire que vous n'aviez rien d'autre en tête ? Avez-vous peur d'admettre que vous avez aimé notre première nuit ?

Les poings de Xiong Li se crispèrent et il frappa l'oreiller tout près de la tête d'Haru qui sursauta. Il commençait à être habitué aux sautes d'humeur de l'homme, mais cela n'effaçait en rien la surprise du geste ni totalement ses craintes. Après tout, il était à la merci de l'Empereur, ce dernier pouvait faire tout ce qu'il voulait de lui.

— Comment oses-tu... !?

— Si vous ne vouliez pas me voir, il ne fallait pas m'envoyer de jeton.

Il fronça les sourcils.

— Et te laisser impuni ?

— Croyez-moi, je me sens déjà suffisamment humilié de devoir porter ces robes.

Il les détestait tout simplement et ce peu importe à quel point on lui disait qu'il les portait bien. C'était comme si les derniers signes de sa masculinité étaient emportés par l'océan. Que lui restait-il en tant qu'homme ? Il était enfermé dans le harem impérial, forcé de porter des tenues féminines et de partager la couche de l'Empereur... Il commençait peu à peu à accepter son sort. Peut-être était-ce le destin qui l'avait conduit dans les bras de Xiong Li ? Les dieux lui avait fait le don d'un visage aux traits si doux et féminins... cela n'était sans doute pas un hasard... et le plaisir inavouable qu'il avait ressenti lorsque l'homme l'avait enlacé l'autre soir. Peut-être que cela devait se faire. Dans le doute, il remettait sa vie entre les mains des dieux.

Comme Xiong Li ne répondait pas, Haru continua de le provoquer.

— Vous ne dites rien ? Peut-être me préférez-vous tout simplement sans le moindre vêtement ?

Le Japonais profita d'un relâchement de la part de l'Empereur pour dégager ses poignets de son emprise d'un petit coup sec, puis il entrelaça ses doigts sur la nuque de Xiong Li, approchant son visage du sien pour le regarder droit dans les yeux. Il vit les muscles de son vis-à-vis se tendre. L'autre nuit, le Chinois lui avait interdit de le toucher directement et de sa propre initiative comme il était une concubine de dernier rang, mais les choses avaient changées à présent.

— ... vous m'avez fait venir ici, dévêtit et marqué... comptez-vous vous arrêtez en si bon chemin ? poursuivit-il en un souffle, ses lèvres tout près de celle de l'autre homme.

Il lui sembla remarquer une lueur affamée au fond du regard de son interlocuteur. Sitôt eut-il terminé sa phrase que Xiong Li devint comme un animal, cédant à ses demandes. Les lèvres de l'Empereur se refermèrent férocement sur les siennes, alors que le Chinois le plaquait contre le lit à nouveau.

— Tu me supplieras pour que j'arrête, lui dit-il entre deux baisers voraces.

Haru, à ce stade, ne pouvait déjà plus que gémir, alors que la main de son partenaire frottait contre son intimité, caressante et rapide à la fois. Malgré que ce ne soit que sa deuxième fois avec un autre homme, Xiong Li avait rapidement appris. Il voulait voir à nouveau le Japonais se tordre de plaisir dans ses bras, gémir et crier, mais surtout savoir qu'il était à l'origine de pareilles sensations. Cela gonflait son ego.

Haru tourna la tête sur le côté, glapissant lorsque – enfin – Xiong Li le pénétra d'un doigt. L'Empereur était concentré. De sa main libre, il attrapa la fiole d'huile toujours posée sur la table de chevet et en versa une quantité généreuse sur son autre main pour que ses doigts glissent plus facilement à l'intérieur d'Haru. Il le pénétra d'un second doigt en se mordant la lèvre, puis caressa son propre sexe de sa paume. Sa virilité devenait déjà raide contre son ventre. Il ne songea pas à en être honteux. Il était déjà bien trop tard pour reculer. Haru le rendait fou de désirs pour lui.

Les mains du Japonais glissèrent sur la nuque de Xiong Li et il retomba au fond du matelas, lèvres entrouvertes pour gémir, lorsque l'Empereur remplaça ses doigts par la pointe de son sexe autour duquel il avait enroulé sa main. Après s'être assuré qu'il était bien lubrifié, le Chinois le pénétra d'un rapide coup de rein.

Haru haleta en sentant ses chairs s'écarter sur le passage de la virilité de son partenaire et le plaisir grimper dans tout son corps. Les agréables sensations qui l'avaient parcouru l'autre nuit revenaient le faire délicieusement frissonner. Il jura en japonais, incapable de formuler une phrase cohérente. Son sexe se tendait à présent. Il aurait voulu que ça ne s'arrête jamais.

Xiong Li faisait des allers-et-venues de plus en plus rapide. Il haletait et grognait lui aussi quand les fourmillements du plaisir montait dans son estomac. Haru était tellement... érotique. Sa bouche rouge ouverte en un « O » parfait pour crier, sa peau si pâle qui se colorait à présent de rouge et ses longs cheveux noir brillant éparpillés sur les oreillers. Plus que tout, il voulait le posséder, faire en sorte qu'il soit sien et uniquement sien jusqu'à la mort.

En baissant les yeux, l'Empereur remarqua que le sexe du Japonais était raide. Il refera la paume d'une main sur celui-ci et commença à le masturber en rythme avec les mouvements de ses hanches.

Perdu dans un tourbillon de plaisir, Haru ferma les yeux, continuant de gémir. Son bassin bougeait presque tout seul, allant à la rencontre de Xiong Li, cherchant plus.

Incapable de se retenir devant une peau si parfaite et un corps qui appelait autant à la tentation, l'Empereur se pencha pour embrasser le cou et la clavicule d'Haru. Il mordilla et aspira la peau entre ses lèvres et ses dents, laissant des marques rougeâtres sur son chemin.

Le Japonais s'accrocha tant bien que mal aux draps de soie sur lesquels il ne faisait que glisser à chaque aller-et-venue. Et comme le rythme s'accélérait, plus il sentait l'orgasme monter. Xiong Li semblait heurter sans cesse ce point si particulièrement sensible dans le creux de son intimité. Il cria lorsque la libération le frappa enfin.

L'Empereur continua de le pilonner pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'il parvienne à jouir à son tour. Haru sentit la semence de l'homme le remplir et couler sur ses cuisses quand il arrêta de bouger.

Leur respiration était rapide à tous les deux et leurs peaux collantes, humides. Mais Xiong Li n'était pas fatigué encore. Lorsque Haru le regarda, il vit que la lueur de désir au fond de ses prunelles noires n'avait pas disparue.

La bête était toujours affamée.

Haru frissonna de tout son soûl. Lui aussi, il en voulait encore. Il voulait continuer de goûter à ce plaisir interdit.

Ils remirent le couvercle plusieurs fois et firent l'amour durant toute la nuit jusqu'à ce que le soleil se lève. 

Fleur d'OrientOù les histoires vivent. Découvrez maintenant