Chapitre 35

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Chapitre 35.

Xiong Li parut étonné par sa demande. Le temps d'une demi-seconde, ses yeux s'écarquillèrent, affichant une surprise franche. Puis, reprenant un air froid, il se leva et s'approcha de la chaise où Haru se trouvait. L'Empereur appuya ses mains contre les accoudoirs de ladite chaise et se pencha sur le Japonais, son visage à seulement quelques centimètres du sien, comme s'il le mettait au défi.

— Vas-y.

Haru sentit son cœur battre la chamade. Le souffle chaud de Xiong Li caressait ses joues. L'homme était si près... ce n'était plus le moment de se désister ! Il prit une courte inspiration, puis avança la tête avec confiance. Ses lèvres touchèrent celles de l'Empereur d'abord dans un baiser timide, puis de plus en plus fougueux. Xiong Li fut rapide à reprendre le contrôle de leur échange. Comme ils s'embrassaient, une de ses mains vint prendre la gorge d'Haru, intensifiant le baiser. Le Japonais rejeta la tête en arrière, déjà essoufflé par leurs embrassades, mais en redemandant tout de même encore. Pourquoi était-ce si bon ? Son partenaire avait beaucoup d'expérience et cela pouvait se voir. Le Japonais en oubliait presque sa colère... ou plutôt il se servait de ses émotions pour rendre les contacts encore plus intenses.

— Je peux t'amener au lit ?

Haru hocha la tête. Il avait déjà chaud. Et il sentait déjà son sexe frétiller rien qu'avec des baisers. Il allait mourir si Xiong Li s'arrêtait maintenant ! Avec une délicatesse qui le surprit, l'Empereur glissa ses mains sous ses cuisses et le souleva comme s'il était aussi léger qu'un sac de plumes pour le porter jusqu'au lit. Sitôt l'eut-il déposé au creux du matelas que les lèvres du Chinois cherchèrent à nouveau les siennes. Il était plus doux qu'à l'habitude quand il le déshabilla. Haru tendit les mains pour dévêtir Xiong Li. Ce dernier se laissa faire.

Il y avait une nette différence avec la première fois qu'ils avaient fait l'amour. Haru se souvenait que l'Empereur avait froidement refusé qu'il le touche. À présent, cela semblait être un droit acquis pour le Japonais. Il ignorait s'il en allait de soit avec toutes les femmes du harem... ou si ce n'était que lui. Quelque part, une petite voix lui soufflait qu'il souhaitât que ce ne soit que lui, lui et personne d'autre. Il avait beau haïr Xiong Li pour certaines choses – l'avoir arraché à sa vie et lui avoir menti –, il ne pouvait s'empêcher d'attendre chaque nuit avec impatience. Et bien contre son gré, il devenait, petit à petit, de plus en plus attaché à l'Empereur et jaloux de ceux à qui il accordait les mêmes faveurs.

Xiong Li, désormais nu, le couvrit de baisers, du coup jusqu'aux cuisses, jusqu'aux orteils, ses mains glissant le long de ses côtes au fil des déplacements de sa bouche.

— Haru... Haru... Haru...

Il murmura son nom à plusieurs reprises, comme une litanie. Puis, de façon inattendue, les lèvres de l'homme se refermèrent sur le sexe du Japonais. Ce dernier laissa échapper un cri de surprise.

— Qu'est-ce que vous faites !?

Haru dut mettre son avant-bras devant sa bouche pour retenir ses gémissements, alors que Xiong Li léchait son membre de bas en haut, puis le faisait descendre dans sa gorge. Le Japonais ne parvenait pas à croire ce que l'Empereur était en train de faire, mais rien que la vision des lèvres de l'homme autour de son membre aurait pu le mener à la jouissance. La scène était terriblement érotique. La tête de Xiong Li, couverte de ses longs cheveux couleur de jais, disparaissait entre ses cuisses blanches dans un mouvement lent et répétitif. Il prenait son temps, savourant chaque millimètre qu'il prenait au fond de sa gorge et les réactions de plaisir qu'il provoquait chez son partenaire.

Le Japonais haletait de plus en plus fort. Tout son corps s'était coloré de rouge et il lui arrivait de ne pas pouvoir retenir un cri ou un couinement. L'excitation montait en lui avec de plus en plus de puissance. Il lui semblait que son sexe palpitait à présent sous les bons traitements de son compagnon.

— Xiong Li... Je... Je... vais... reculez-vous...

Mais bien entendu, toujours aussi têtu, l'Empereur ne fit qu'à sa tête et ne bougea pas alors que Haru atteignit l'orgasme et jouit dans sa bouche. Le Japonais baissa les yeux de gêne lorsque son partenaire se recula enfin, essuyant ses lèvres du revers de la main.

— C'est sale..., murmura Haru, je vous avais dit de vous reculer.

— Tu as un goût sucré... et tu sens les fleurs de sakuras... comment peux-tu avoir ce parfum ?

Suite à cette révélation – sans trop savoir dans quelle mesure elle était vraie –, le jeune homme rougit davantage, se sentant encore plus embarrassé. Que l'Empereur ait avalé sa semence lui paraissait tellement inconvenant... Gêné, il détourna le regard en fixant une forme géométrique abstraite sur les murs de la chambre.

— Je l'ignore...

Comme cette soirée ne ressemblait en rien aux précédentes, Xiong Li se laissa alors tomber sur lui et l'enlaça. Haru grimaça avec légèreté parce que l'Empereur était lourd sur son torse, mais ses grandes mains autour de son corps étaient réconfortantes et douces, alors il ne dit rien. Il en vint à s'habituer à ce poids contre lui.

— Haru..., murmura Xiong Li à nouveau à voix basse, ne m'abandonne pas toi aussi... ne pars pas...


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