Salut !
J'ai repris les cours il y a un peu plus d'un mois. Écrire devient de plus en plus difficile, car j'ai de moins en moins de temps. S'il vous plaît, ne me demandez pas "à quand la suite" ou si je vais finir telle ou telle histoire, je fais déjà mon possible. Tout ça pour dire que tout va bien et que je ne suis pas morte, j'ai juste moins de temps. Pour suivre mon actualité, je vous invite à ajouter mon Rantbook Mon Bazar à votre bibliothèque.
Bonne lecture !
Chapitre 10.
Lorsque Xiong Li se réveilla, les effets du saké résonnaient dans son crâne et les souvenirs de la veille étaient flous. Il avait beaucoup bu... Son regard glissa sur les restes de la bouteille éclatée qui jonchaient encore le sol plus loin dans la chambre. Grimaçant, l'Empereur se massa les tempes, puis se pinça l'arête du nez. Sa tête était pesante. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Cet alcool étranger avait visiblement des effets bien dévastateurs sur sa personne et, la bouteille brisée n'en était pas la meilleure représentation...
Les yeux de Xiong Li firent le tour de la pièce jusqu'à se poser sur l'humain qui partageait sa couche. De longs cheveux noirs, un teint pâle, de fines hanches... pendant un instant, il voulut croire qu'il s'agissait de Sue Liu, mais il savait, au fond de lui, que ce n'était pas elle. Juste pour en avoir la confirmation, il se pencha un peu plus au-dessus de la forme endormie et écarta les mèches de ses cheveux, découvrant le visage d'Haru. Le visage d'un homme. Et en baissant le regard, l'Empereur pouvait voir le sexe qui reposait entre ses jambes. Un sexe d'homme.
Se sentant probablement observé, Haru ouvrit les yeux au même moment, puis il se figea en percevant les yeux noirs de l'Empereur juste au-dessus de lui. Qu'allait lui faire Xiong Li ? La nuit dernière avait été une découverte pour le Japonais. Au départ, il avait été effrayé et tétanisé par la peur. Quand l'Empereur l'avait déviergé, il avait eu mal, une douleur qu'il ne saurait décrire. Mais les choses étaient éventuellement rentrées dans l'ordre et sa souffrance s'était amoindrie, disparaissant presque complètement pour ne laisser qu'une vague gêne. Ensuite, des sensations lui étant totalement inconnues l'avaient traversé de part en part, le faisant trembler des pieds à la tête. Du plaisir. Plus sa peur s'évaporait, plus il avait pris du plaisir dans les bras de Xiong Li qui, à son tour, était devenu plus doux. Or, hier, le Chinois était saoul et Haru craignait sa réaction du petit matin. Si ses jambes le lui avaient permis, il aurait préféré fuir plutôt que de rester là, en proie aux humeurs changeantes de l'Empereur. Mais il n'avait pas eu le choix.
— Tu dois retourner au harem, dit simplement Xiong Li sur un ton tranchant, si bien qu'il n'y avait pas de façon de distinguer ce qu'il pensait ou non.
Haru se demandait si son interlocuteur regrettait la nuit qu'ils avaient passé, mais il n'osait le demander. Une concubine ne touchait pas l'Empereur de sa propre initiative, pas plus qu'elle ne lui posait de questions... Il avait bien pris sa leçon.
— Je ne peux pas descendre du lit seul..., finit-il par dire du bout des lèvres après quelques instants d'attente.
Il pouvait se redresser et s'asseoir, mais il serait incapable de se déplacer plus loin. Xiong Li, parmi toutes les pensées et toutes les émotions qui s'enchevêtraient en lui, avait oublié ce détail. Il voulait traiter Haru comme n'importe quelle concubine, faire abstraction de sa différence ou de son sexe, mais il n'était pas comme elles. Ce n'était qu'un rappel de plus, pour l'Empereur, de ce qu'il avait commis hier soir... avec un homme de chair et de sang. Il n'allait pas avoir d'autres choix que celui d'affronter la situation comme le puissant dirigeant qu'il était. Il avait affronté et vaincu des armées coréennes et japonaises... il pouvait faire face à un seul.
Xiong Li soupira, puis se leva, descendant du matelas en balançant ses jambes au sol. Il contourna le lit en drapant un vêtement de soie lâchement sur ses épaules. Il passa ses bras sous les cuisses et les épaules d'Haru, puis le souleva comme s'il ne pesait pas plus qu'une plume. Il le déposa sur la chaise de bois sur laquelle le concubin avait déjà attendu l'Empereur la veille. Xiong Li lui jeta ensuite la couverture rouge à la figure.
— Couvre-toi !
Surpris, Haru se couvrit timidement de la couverture tant bien que mal. Ses yeux parcoururent ensuite l'Empereur des pieds à la tête, se demandant ce qui allait se passer maintenant. Il n'osait pas parler même si l'envie de le faire était dévorante.
— Tu as aimé ta nuit, n'est-ce pas ? lui demanda soudainement Xiong Li avec un sourire légèrement goguenard. Tu es peut-être un homme, mais tu as tout d'une femme ! Au fond de toi, tu es bien une petite pute soumise comme toutes les autres qui s'agenouillent à mes pieds.
Haru sentit sa bouche s'asséchée d'un seul coup. Pourquoi l'Empereur était-il aussi méchant avec lui ? À quoi jouait-il ? Il ne trouvait pas cela très drôle, alors que Xiong Li riait avec une certaine amertume, moqueur.
— N'avez-vous donc pas aimé la nuit ? Il m'a semblé que vous êtes celui à l'avoir initiée... Vous tentez de vous dédouaner de vos propres décisions.
Son interlocuteur se figea un instant. Un éclat de colère traversa ses prunelles et Haru crut qu'il allait être frappé... mais rien n'arriva. Xiong Li se contenta de serrer la mâchoire, les muscles tendus. Il était visiblement irrité.
— Pour qui aurai-je passé si j'avais refusé de dépuceler la nouvelle femme de mon harem ? répondit-il en grimaçant.
— J'aurais pu mentir, argumenta Haru. Je tiens à la vie.
— Tu as pourtant demandé le seppuku lors de notre première rencontre.
— Je voulais protéger mon honneur... mais il ne me reste plus rien. Vous avez tout pris...
Il était devenu une concubine dans le harem de son ennemi... Autant le Japon lui manquait, autant il préférait que l'on le croit mort, tel un héros, sur le champ de bataille, plutôt qu'on le sache réduit à cette condition. En plus d'avoir perdu l'usage de ses jambes. Comment les choses auraient-elles pu être pires ?
Xiong Li se mordit la lèvre, se maudissant intérieurement d'être aussi attendri par les paroles et le visage d'Haru. Il se força à durcir son expression.
— Il reste toujours quelque chose que je peux prendre..., murmura-t-il.
Il ne voulait pas se l'avouer, mais il mourait d'envie de revoir Haru nu et de revivre l'expérience de cette nuit. S'il n'avait pas forcé le jeune homme à se cacher avec la couverture, nul doute qu'il serait déjà en train de lui sauter dessus, mais il devait résister à la tentation interdite.
Les paroles de l'Empereur – même prononcées tout bas – glacèrent le sang dans les veines d'Haru. Bien que la nuit ait été agréable, il était terrifié à l'idée que Xiong Li puisse devenir violent... comment pourrait-il se défendre ?
Le Chinois appela ses servantes et, quelques minutes plus tard, Haru fut réinstallé sur son fauteuil roulant de bois et reconduit dans le quartier des concubines. Xiong Li soupira de soulagement en se tenant la tête entre les mains. Il était déchiré entre son envie de faire disparaître le jeune Japonais à tout jamais et son désir de le garder prisonnier dans ses appartements nuit et jour, abusant en toute liberté de ce corps qui le faisait tant fantasmer.
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Fleur d'Orient
Historical FictionHaru, fils d'un homme d'État important près du shogun, n'a jamais eu la carrure d'un combattant. Pourtant, pour l'honneur de sa famille, il doit se joindre aux troupes japonaises qui tentent d'envahir la Corée sous domination chinoise. Bataille perd...